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De Sanogo à Yamoussa Camara : La malédiction s’abat sur les ex-putschistes
Publié le lundi 17 fevrier 2014  |  L’aube




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Dans le cadre de l’instruction du dossier judiciaire relatif à la disparition de soldats appartenant au 34è régiment des commandos parachutistes (Rcp), le juge Karembé a placé sous mandat de dépôt le général Yamoussa Camara, ancien ministre de la défense sous la transition et actuel chef d’état-major particulier du président de la République. C’est dire qu’après Sanogo, l’un des principaux instigateurs du coup d’Etat de mars 2012 vient de passer à la trappe. Décidément, le sort s’acharne sur les tombeurs d’ATT. La preuve.

Il ne reste plus grand-chose de la bande à Amadou Haya Sanogo. Leur petit monde, bâti sur fond de mensonges, d’intimidations, de vols et d’exécutions sommaires, s’écroule comme un château de cartes. Quoi de plus logique.

En effet, tout comme le chef du gang, Amadou Haya Sanogo, qui croupit à l’école de la gendarmerie de Faladié depuis le 27 novembre 2013, plusieurs membres de la junte se trouvent aujourd’hui dans les liens de la prévention pour répondre des crimes, notamment ceux commis à Kati pendant la crise. Il s’agit des Généraux Yamoussa Camara et Sidi Alassane Touré, du colonel Blokoro Samaké, des capitaines Christophe Diarra et Amadou Konaré, du lieutenant Seyba Diarra, et du lieutenant Tahirou Mariko. Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans l’affaire dite des bérets rouges, dont les ossements (de 21 victimes) ont été retrouvés dans une fosse commune à Diago, non loin de Kati, en décembre dernier. Et les recherches se poursuivent concernant d’autres victimes.

Et la pègre s’écroula
Cette descente aux enfers de la bande commença le 30 septembre 2013. Ce jour là, les dissensions entre le clan Amadou Haya Sanogo et celui d’Amadou Konaré s’étalent au grand jour à la suite d’une histoire de grade. Le second et ses hommes s’estimant trahis par leur chef (puisque Sanogo et certains de ses proches avaient été bombardés de grade de général) attaquent le QG de la junte à Kati. Il a fallu l’implication de la hiérarchie militaire, à travers l’opération Saniya, pour rétablir l’ordre dans cette garnison.

Depuis, le monde semble tomber sur la tête du chef de file du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE). Celui-là même qui avait été proclamé chef de l’État, selon les termes de l’ordonnance no 0001 du CNRDRE portant Acte fondamental de l’État du Mali du 22 mars 2012. Finalement, son arrogance aura causé sa perte. Tout d’abord grâce à la détermination de la communauté internationale à faire rétablir l’ordre constitutionnel au Mali. Celle-ci réussit sa mission en installant Dioncounda au pouvoir en avril 2012. Pour autant, Sanogo demeure une autorité puissante dirigeant une importante partie de l’armée. Ainsi, tous ceux qui se sont mis au travers de son chemin étaient écrasés. Hommes politiques, journalistes et autres, ont très souvent été les victimes de la terreur instaurée au Mali après le coup d’Etat. Le comble aura été l’exécution des éléments du régiment des commandos. Or, le crime finit toujours par se payer. Et Sanogo l’a appris à ses dépens, car ses anciens alliés ont avoué les faits. Alors, Sanogo fut inculpé le 27 novembre 2013.

Le porte-parole de Sanogo, le capitaine Amadou Konaré (un des caïds de la junte) est, lui aussi, arrêté quelques jours après les évènements du 30 septembre, puis incarcéré au camp I de la gendarmerie nationale. Par vengeance ou remords, Konaré et ceux qui avaient été arrêtés avec lui vont vite faire des aveux sur le dossier des bérets rouges. Il faut dire que Konaré en sait beaucoup, pour avoir été le cerveau du soulèvement de mars 2012. Y compris les arrestations arbitraires, pillages, exécutions sommaires, séquestrations commis à Bamako et à travers le pays, pendant la transition.

Pour rappel, Amadou Konaré, à l’époque lieutenant et porte-parole du comité, qui annonça la suspension de la Constitution et la dissolution des institutions de la République après le coup d’Etat. C’est aussi lui qui aurait coordonné l’arrestation des hommes politiques et hauts cadres de l’administration publique après le coup d’Etat.

Egalement, le lieutenant Seyba Diarra dit « Kènèkaraba », ex-homme fort de la junte de Kati, croupit en prison, après avoir été appréhendé le vendredi 13 décembre dernier à Fana, petite ville située à 124 km de Bamako. Homme de l’ombre, Seyba Diarra est considéré par une partie de l’opinion malienne comme le véritable meneur de la mutinerie qui a conduit au renversement du régime du général ATT.

Dans l’affaire de la disparition de soldats à Kati, tout le monde s’accordait sur un fait : Seyba Diarra en est un élément clé, tout comme il a été au centre des évènements au niveau de la garnison de Kati le 22 mars 2012. Et tout au long de la Transition, son nom revenait constamment dans les bévues, dont la tentative d’enlèvement de Sina Demba, directrice générale de l’Apej à l’époque, ainsi que les violences perpétrées sur des familles des bérets rouges au camp Para. En sa qualité de chef de bureau des opérations de l’ex-junte, Seyba était le planificateur et l’exécuteur des basses œuvres de Sanogo. Il a longtemps réussi à brouiller les pistes. Finalement, il a été rattrapé par le sort, et placé sous mandat de dépôt.

La chute du seigneur de la terreur
Celui qui faisait régner la terreur à Bamako est sous mandat de dépôt, depuis le jeudi dernier. Le Général Sidi Alassane Touré, puisqu’il s’agit de lui, fut patron de la sécurité d’Etat. Un service qui, pendant la transition, servait d’outil d’intimidation pour la junte de Kati.

L’arrestation de Boukary Daou, l’interpellation de Me Tapo, de Tiébilé Drame sont, entre autres, hauts faits d’armes du Général Touré. Il a été l’œil et l’oreille de la junte de Kati. A ce titre, l’on se demande si les bérets rouges ont été exécutés à son insu ?

Dans le lot, il y a le commandant Christophe Dembélé et le lieutenant Tahirou Mariko (ancien aide de camp de Sanogo) et Blokoro Samaké. Ce dernier fut chef de sécurité de la junte, puis Directeur général des aéroports du Mali. Chacun de ces hommes, tous membres influents de la junte, connait, une fin dramatique. Aujourd’hui, leur sort semble scellé.

Après Sanogo, ce fut le tour de l’ex-ministre de la Défense et actuel chef d’état-major particulier du président de la République, général Yamoussa Camara, d’être mis sous mandat de dépôt. Il a été écouté le jeudi dernier par le juge d’instruction chargé de l’affaire, Yaya Karembé, inculpé et écroué au Camp I. Yamoussa Camara fait partie des putschistes qui ont renversé le régime du président Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012. D’ailleurs, Amadou Konaré aurait affirmé que Sanogo n’était pas son premier choix pour conduire le coup d’Etat. Après la transformation du soulèvement en coup d’Etat, il aurait tenté d’entrer en contact avec Yamoussa, dont le téléphone était fermé. C’est pour dire que c’est Yamoussa qui devrait être en lieu et place de Sanogo. Qu’à cela ne tienne, Yamoussa a rejoint la junte, et il fut nommé ministre de la Défense et des Anciens combattants dans le gouvernement de transition, mis en place le 17 avril 2012. Plus tard, il est promu général.

C’est sous Yamoussa que les deux corps (bérets verts et bérets rouges) se sont affrontés à Bamako, alors que les régions du nord étaient occupées. La suite on la connait. Selon certaines sources, Yamoussa Camara a tenté d’étouffer l’affaire en faisant croire que certains des parachutistes disparus avaient été envoyés en renfort au Nord.


Quant au colonel Youssouf Traoré (jusqu’ici porté disparu) le coup d’Etat de mars 2012 fut pour cet officier une aubaine. En effet, il avait été radié de l’armée malienne le 27 octobre 2010, avec le grade de commandant, sur instruction du chef d’état major des armées, le général Gabriel Poudiougou, au motif qu’il avait déserté.

Suite à la mutinerie, il reconquiert ses épaulettes. Et se livre aux sales besognes avec la junte de Kati, dont il était l’un des piliers. Mais très vite, sa collaboration avec Amadou Haya va tourner au vinaigre. Fort longtemps, il était soupçonné de vouloir renverser son maître.

Cette volonté sera mise en exécution avec Amadou Konaré, le 30 septembre dernier. Mais depuis, Youssouf reste introuvable. Il aurait été exécuté et enterré quelque part, non loin de Kati, par les hommes de Sanogo. Une fin dramatique !

Par ailleurs, d’autres hauts responsables seraient dans le viseur du juge Karembé. Il s’agit du général Abdoulaye Koumaré, membre de l’actuel gouvernement, dont l’audition est renvoyée à l’après remaniement ministériel. Et le Général Ibrahim Dahirou Dembélé, ancien chef d’Etat major général des armés, qui serait présentement hors du pays.


Issa B Dembélé

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