Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Soir de Bamako N° 3987 du 17/2/2014

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

Niono : L’Orphélinat menacé de fermeture
Publié le mardi 18 fevrier 2014  |  Le Soir de Bamako




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

L’une des plus belles bâtisses de Niono est en passe de fermer ses portes. Cet orphelinat abrite, depuis des années, des enfants en situation difficile. La structure a vu le jour en 2009 grâce à la coopération entre le Mali et l’Espagne à travers l’Agence de coopération internationale pour le développement et l’Ong Moteur sans frontière. Elle réunit toutes les conditions d’hébergement des enfants en situation difficile. Sa réalisation a coûté 286 millions de Fcfa. Son fonctionnement et sa gestion étaient assurés par l’Ong Moteur sans frontière jusqu’à l’éclatement de la crise politico-sécuritaire en 2012. L’Ong s’est retirée, passant le témoin aux pouvoirs publics. Avant de partir le directeur, un Espagnol du nom de Jaime Molias Micola, a réglé les droits de tous les agents.

Dès que l’Ong espagnole a tourné le dos, explique le personnel, la crise a débuté à l’orphelinat. La prise en charge des 13 enfants (7 filles et 6 garçons) âgés de 1 à 3 ans, est devenue difficile. Le salaire du personnel (10 agents) soit un peu plus de 400.000 Fcfa par mois, n’est plus assuré de façon régulière. Fin janvier 2014, le personnel accusait ainsi un retard de salaires … d’un an et demi.

Les enfants vivent grâce aux dons de quelques bonnes volontés. Le personnel a frappé à toutes les portes pour la régularisation de sa situation salariale sans succès. “Malgré tout nous n’avons pas baissé les bras à cause des enfants que nous aimons beaucoup et qui n’ont rien fait pour mériter ce sort. Mais toute chose a une limite. Nous sommes à bout de souffle” : le personnel de l’orphelinat a poussé ce cri du cœur ce vendredi 31 janvier dans le bureau du préfet du cercle, Seydou Traoré, qui l’avait convié en réunion suite à une déclaration d’arrêt de travail. C’était en présence de son adjoint Souleymane Sangaré, du sous-préfet central Massa Sangaré, du chef du service local de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Aboubakrine Maïga, de celui du développement social et de l’économie solidaire, M’Pè Traoré, du médecin chef du centre de santé de référence, Cheick Oumar Coulibaly, et de l’inspecteur de police, Dramane Coulibaly.

Après avoir entendu une fois de plus le personnel et assuré partager sa peine, le préfet a obtenu des agents de l’orphelinat qu’ils poursuivent le travail tout en revendiquant leurs droits. Dans son plaidoyer, le préfet a surtout mis en avant le sort qui serait réservé aux enfants si le personnel les abandonnait. Mieux, Seydou Traoré s’est employé à leur payer le même jour un mois de salaire. Il a été suivi le surlendemain par l’ancien directeur de l’Ong Moteur sans frontière, Jaime Molias Micola, qui a épongé 4 mois de salaire. Ces gestes de bonne volonté sont à saluer vivement car ils sont venus alléger la souffrance d’un monde qui ne savait plus à quel saint se vouer.

Mais de quoi demain sera fait? A entendre les agents, la direction régionale de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille à laquelle ils sont liés par un contrat établi en bonne et due forme, dit ne disposer d’aucun moyen pour les prendre en charge financièrement. Ils en veulent pour preuve l’indifférence totale de cette direction à leur situation. “Nous aimons notre travail et nous avons l’amour des enfants. C’est pourquoi nous avons accepté les conditions de la direction régionale de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, en signant nos contrats sur la base de la moitié du salaire que nous payait l’Ong Moteur sans frontière”, ont-ils révélé.

C’est dire alors que l’orphelinat de Niono court sérieusement le risque de fermer ses portes si rien n’est fait les jours à venir pour régler le salaire du personnel et dégager une stratégie de prise en charge permanente des pensionnaires de l’établissement. Affaire à suivre.
Source: Amap

 Commentaires