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Mali : Le fatidique choix du dialogue avec les groupes rebelles armés
Publié le mardi 18 fevrier 2014  |  Le Pays




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Le gouvernement malien s’est engagé à parler avec les groupes rebelles armés du Nord le langage du dialogue. Une posture fidèle avec celle affichée par les différents régimes ayant eu à affronter des rebellions. Mais les régimes d’IBK veut avant tout passer aux cribles les accords de paix passés afin d’éviter une fâcheuse rechute.


Voilà quatre mois que les négociations entre le gouvernement malien et les groupes rebelles armés du Nord sont à l’arrêt. C’est pour préparer la reprise du dialogue que le gouvernement, avec l’accompagnement de la MINUSMA, a tenu jeudi et vendredi derniers, des rencontres pour traiter de la question du cantonnement, du processus de démobilisation, du désarmement et réinsertion, la réinstallation de l’administration et des services sociaux dans les trois régions du Nord Tombouctou, Gao, Kidal. Ensuite viendront le temps pour les pourparlers inclusifs qui réuniront les groupes rebelles, le gouvernement et la société civile.


Il n’y a indéniablement pas lieu de s’étonner ou de s’offusquer, on n’avait pas besoin d’être sorcier pour savoir que la solution aux rebellions armées sortira des tables des négociations. Comme dans un récent passé, les différents gouvernements ont privilégié le dialogue. Et d’ailleurs, une sagesse bien connue de chez nous est claire : « la guerre est inefficace là ou le dialogue échoue. » Tout comme il est clair que plusieurs facteurs dépossèdent le gouvernement d’autre choix que le dialogue, dont le plus important est le fait que les communautés touareg et arabes – dont sont issus les groupes armés- sont aussi fondatrices de l’état républicain du Mali ayant vu le jour le 22 septembre 1960. Ensuite, parce que la méthode musclée employée, d’abord par la première république, n’a pas été efficace pour mettre au garage la machine des rebellions récurrentes au Nord du Mali; une zone déjà bien instable à cause des affrontements entre tribus touareg : Ifoghas, Oulimidaines, Kel Antassar, Kel Air, Kel Ahagars, Regueibats, Imghads… Des affrontements auxquels la première république s’est assigné l’objectif d’apporter une solution, laquelle passerait par, d’abord et avant tout, l’élimination de « la féodalité en généralisant l’éducation universelle et républicaine », l’introduction d’un « mode électoral démocratique comme seul et unique moyen de désignation des chefs de tribus et de fractions. » Ces propositions sont contenues dans un programme politique que le régime de Modibo Keita n’a pas pu conduire à terme.


Mais cela n’est pas anodin, et prouve à qui veut comprendre que les gouvernements m liens ont été toujours des partisans de la solution politique. Ce qui a d’ailleurs conduit à des accords de paix qui n’ont jamais atténué la souffrance des populations, et régler les difficultés qui ont toujours créé des mouvements de violences dans cette partie du pays. C’est-à-dire que les vrais déterminants des rebellions n’ont jamais été traité comme il se devait : affaiblissement du pouvoir central politique, aggravation des conditions économiques des populations ; ce sont là les véritables raisons de ces rebellions qui, à force de manipulations, reprennent à leur compte des revendication d’indépendance vieille de plus de 60 ans, qui remontent à l’époque de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS), que la France avait créée « pour récupérer les régions sahariennes de plusieurs pays ( Niger, Mali, Algérie, Soudan) afin de maintenir son contrôle sur les ressources qu’elles abritent » (1) C’est dans cette logique que s’inscrit la démarche de la rébellion du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) qui, comme toutes les autres rebellions, a aussi à n’en plus finir l’argument facile de la, marginalisation du Nord du Mali.


En décidant de s’engager dans les négociations avec les groupes rebelles armés, le gouvernement malien relance aussi les débats sur les différents accords passés qui se sont avérés infructueux.


Les défectueux accords de paix du passé
Lorsque Iyad Ag Ghali, membre de la puissante tribu des Ifoghas, a pris le chemin des maquis à la tête du Mouvement Unifié de l’Azawad (MUA), en 1990, avec d’autres groupes tels que Front Populaire de Libération de l’Azawad ( des tribus Chamen et Amas), l’Armée révolutionnaire de Libération de l’Azawad ( des Imrads), le Front Islamique Arabe de l’Azawad ( des Arabes Kounta et Maures), le gouvernement, ne cherchant que la cessation des hostilités, a signé le 11 avril 1992 « le Pacte National ». Un accord qui fait le black-out sur les veritables causes du manque de développement économique et social : manque d’éducation, féodalité, mauvaise gestion des ressources de l’Etat, absence de projet politique de développement. La mise en place de « fonds spéciaux », le « changement des missions dévolues à l’armée », stipulés par l’accord, ont achevé d’entériner un transfert des responsabilités de l’Etat aux groupes rebelles, créant une poignée des privilégiés, laissant les populations dans la pauvreté et la désespérance.


Le même scenario s’est produit avec les « Accords d’Alger » que le gouvernement à l’époque a signés lorsque les officiers supérieurs Ibrahim Ag Bahanga et Hassan Fagaga ont allumé la mèche d’une rébellion.


Les leçons tirées du « Pacte National » et des « Accords d’Alger » ont été que pour faire partie de la catégorie des privilégiés, il faut prendre le chemin de la rébellion.


C’est pourquoi, le régime d’IBK en préférant encore une fois le dialogue au choix intuitif de la guerre, doit faire preuve de prudence extrême. Il doit placer au centre des négociations les principales préoccupations des populations du Nord : multiplication des points d’accès à l’éducation, à la santé, la protection des populations, la présence de l’armée, promotion de la formation professionnelle…
Boubacar Sangaré

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