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Le Républicain N° 4799 du 18/2/2014

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Excision au Mali : Douze villages jettent le couteau grâce à l’Apsef
Publié le mardi 18 fevrier 2014  |  Le Républicain




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C’est un pas important que l’Association pour la promotion des droits et du bien-être de la famille (Apsef) a franchi dans la lutte contre la pratique de l’excision. Grâce à un travail de plaidoyer, dans une démarche plutôt pédagogique, elle a réussi à convaincre 12 villages de la Commune rurale de Dinandougou, dans la région de Koulikoro, à abandonner l’excision. La signature de convention intervenue samedi rallonge à 812, le nombre de villages qui ont abandonné la pratique au Mali.

« Tolérance zéro aux Mutilations génitales féminines : les communautés s’engagent » était le thème retenu pour la célébration du 6 février au Mali, marquant la Journée internationale de lutte contre l’excision. L’Apsef n’est pas restée en marge des activités de cette journée. Pour concrétiser cet objectif, elle a pris les devants pour une sensibilisation plus pointue en direction des communautés.

Le samedi dernier, elle a signé avec 12 villages de la Commune rurale de Dinandougou dans la région de Koulikoro une convention interdisant la pratique de l’excision. La signature de convention a eu lieu à Kénenkou, à environ 165 km de Bamako. La cérémonie était présidée par Mme Kéita Joséphine Traoré, directrice du Programme national de lutte contre l’excision représentante du ministre de la Promotion de la famille.

L’Apsef a donc entrepris une démarche participative en approchant les populations habituées à exciser. Elle a organisé le 11 février dernier une semaine de formation sur les mutilations génitales féminines à l’intention de 10 villages de la Commune rurale de Nyamina dans la région de Koulikoro. La formation a permis à la centaine de participants de mieux comprendre et cerner les méfaits de la pratique l’excision.

« A travers cette formation, les populations de Nyamina ont compris que l’excision pose un réel problème de santé publique. Selon nos pressentiments, dans les jours à venir, les populations de Nyamina vont nous appeler pour déclarer leur décision d’abandonner la pratique des mutilations génitales féminines », a déclaré Mme Koné Virginie Mounkoro, présidente de l’Apsef.

Plus de sensibilisation

La directrice du PNLE a adressé une mention spéciale à l’Apsef et ses partenaires techniques et financiers. Elle a aussi félicité et encouragé l’Association pour ses brillants résultats. « Ceux-ci honorent et encouragent toutes les communautés d’abandon et tous les intervenants qui œuvrent inlassablement pour l’éducation des populations en faveur de la pratique de l’excision », a ajouté la directrice du PNLE, pour qui, les différentes interventions, les présentations de poèmes et de sketches, les témoignages, la déclaration solennelle d’abandon de la pratique de l’excision témoignent à suffisance de la réussite de la stratégie de communication de l’Apsef axée sur les droits humains.

Selon Kéita Joséphine Traoré, cette stratégie de communication stimule les énergies, l’intelligence et les capacités des communautés à prendre conscience de leurs rôles et responsabilités en matière de respect des droits humains, notamment ceux qui sont violés par la pratique de l’excision.

Labass Kané, nouvellement élu député à l’Assemblée nationale du Mali, et le sous-préfet de Kénenkou, Ibrahima Théra, ont réaffirmé leur encouragement et leur soutien à l’Apsef dans sa mission. Ils ont promis de faire porter le message devant les hiérarchies.

Quant à Awa dite Mah Camara, représentante de la présidente du Parlement des enfants, elle a précisé que les enfants et plus particulièrement les petites filles sont les premières victimes de cette pratique néfaste à leur santé et à leur épanouissement. Elle a fait savoir que le Parlement des enfants est une tribune de libre expression de tous les enfants sans distinction de race ou de sexe.

« Cette journée nous donne l’opportunité de nous exprimer sur l’un des maux que nous vivons depuis des centenaires. L’excision pratiquée sur des milliers de filles, est bel et bien l’un de ces traitements cruels inhumains, dégradants et même d’atteinte très grave à la santé de la fille et de la mère si nous faisons allusions à ses nombreuses conséquences », a martelé Awa dite Mah Camara.

« Même si des progrès ont été réalisés par l’Apsef et le PNLE dans la lutte contre l’excision, du chemin reste encore à parcourir, constate la présidente du Parlement des enfants. D’où cet avis de Kéita Joséphine Traoré, que le PNLE va encore multiplier la communication, la sensibilisation, l’information et la formation des populations. Espérons que d’autres villages emboîteront le pas à ces 12 villages qui viennent de signer la convention d’abandon de l’excision au Mali.
Ibrahim Nasser

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