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MALI : Pourquoi Amadou Toumani Touré doit revenir
Publié le mardi 18 fevrier 2014  |  dépêches du mali


© Autre presse
Amadou Toumani Touré, Ancien-président de la République du Mali


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Le Mali fait partie des pays les plus corrompus au monde. L’année 2014, désignée par le gouvernement IBK comme année de lutte contre la corruption, va-t-elle marquer un changement dans la gestion politique du pays ? Pour cela, il faudrait qu’ATT revienne pour être jugé.

En effet, l’ex-président Amadou Toumani Touré, après avoir remis sa démission au gouvernement de transition, s’est exilé à Dakar, au Sénégal, le 19 avril 2012. Depuis son exil, autorisé par la junte putschiste, l’ancien dirigeant du pays reste tranquillement à l’abri pendant que les acteurs de sa chute se font arrêter les uns après les autres (Amadou Haya Sanogo et ses collaborateurs, actuellement accusés du meurtre de vingt et un bérets rouges).

Cette situation n’annonce rien de bon pour l’avenir du pays car cela démontre que l’inégalité et l’impunité continueront à régner au Mali.

Pourtant, nombreux sont les arguments qui plaident en faveur d’un retour et surtout d’un procès d’ATT ; quelles sont donc les motivations de ceux qui veulent l’éviter à tout prix ?

Pourquoi faudrait-t-il juger ATT :

Le jugement d’Amadou Toumani Touré serait d’abord un juste hommage aux martyrs de 1991. Les âmes de ces Maliens qui se sont sacrifiés ne pourront trouver le repos tant que ce pour quoi ils sont morts restera une fiction : la vraie démocratie !

Le gouvernement actuel gagnerait l’entière confiance du peuple (qu’il perd à chaque nouvelle nomination confirmant l’arrivée d’un nouveau clan), et le président IBK serait sûr et certain de remporter son deuxième mandat.

Les rebelles touaregs et autres narcotrafiquants ou terroristes du Nord du Mali sauraient que désormais le Sud a des dirigeants incorruptibles et intransigeants qu’il vaut mieux pour eux fuir s’ils tiennent à leur vie.

La notion d’impunité disparaîtrait de l’univers mental des membres du gouvernement et tous les citoyens seraient égaux devant la justice.

Enfin, la lumière serait faite sur l’innocence ou la culpabilité d’Amadou Toumani Touré et il pourrait se faire entendre. Son innocence pourrait être prouvée car il est connu qu’il n’est pas à l’origine du « L » que le MNA a ajouté à son sigle lorsqu’il a eu le soutien des soldats qui avaient fui la Libye.

Un dernier aspect, non négligeable, d’un tel procès concerne les avantages financiers considérables que l’on est en droit d’en attendre.

Les bénéfices financiers d’un procès d’ATT :

En condamnant ATT et son clan, le Mali ne pourra se contenter de reprendre seulement 10 % du patrimoine dérobé comme cela l’a souvent été dans le passé. Les multitudes de propriétés immobilières, d’automobiles luxueuses et de sommes astronomiques engrangées dans les comptes en banque de ce groupuscule peuvent être confisquées, ainsi qu’une somme pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines de milliards de francs CFA (si l’on additionne les chiffres du rapport du vérificateur général sur la période 2006-2012). Ces biens mal acquis, qui pullulent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, sont une réserve d’or pour les autorités

Pourquoi certains ne veulent pas du procès d’ATT ?

Les partisans d’Amadou Toumani Touré sont majoritairement membres de l’élite gouvernementale et financière du pays. Ce sont des hommes très puissants qui tiennent à garder en poche la multitude de milliards détournés durant les deux mandats du général parachutiste.

Ce sont aussi des personnalités politiques qui ont été mises en détention par le capitaine Amadou Haya Sanogo après le coup d’État du 22 Mars : le général Kafoukouna Koné, ex-ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, maître Abdoul Wahab Berthé, ex-ministre de la fonction publique, Soumeylou B. Maïga, ex-ministre des Affaires étrangères et actuel ministre de la Défense et de la Sécurité nationale, Sidiki Konaté, ex-ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Agatham Ag Alhassane, ex-ministre de l’Agriculture, Marafa Traoré, ex-ministre de la Justice, garde des sceaux, Jeamille Bittar, ex-président de la Chambre de commerce et toujours président du Conseil économique, social et culturel, et Modibo Sidibé, ex-premier ministre, pour ne citer que ceux-là.

Les hommes forts qui ont croqué dans la pomme du régime ATT ne peuvent concevoir de perdre leur patrimoine illicite et d’être incarcérés dans une prison malienne, car ils sont, jusqu’à preuve du contraire, « au-dessus de la loi ».

La justice malienne fait des avancées remarquables avec les procédures menées contre le putschiste Amadou Haya Sanogo, le directeur du PMU-Mali, et quelques magistrats véreux ; mais lorsqu’on parle de juger le coupable numéro un, on est soit emprisonné comme un Haya Sanogo, soit prié de faire comme l’influent leader musulman le Cherif Ousmane Madani Haïdara, selon qui « ce qui est fait est déjà fait, et nous devons maintenant nous pardonner et nous tourner vers l’avenir ». Mais lui-même reste en faveur d’un jugement s’il s’avère que c’est la clé de la réconciliation nationale.

En clair, le futur procès d’ATT, qui pourrait ne jamais avoir lieu, est trop embarrassant pour ceux qui jouissaient de Koulouba comme les dieux grecs du mont Olympe. C’est pourquoi il est nécessaire de dégager les effets positifs que ce procès pourrait avoir sur le pays.

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