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Disparition de bérets rouges : Comment le maquillage a échoué
Publié le lundi 24 fevrier 2014  |  L’aube




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Dans l’affaire dite des bérets rouges, la hiérarchie militaire de l’époque est impliquée jusqu’ « au cou ». Les preuves jaillissent à profusion pour accabler et faire couler ces membres de la junte et autres chefs militaires qui ont mis le Mali dans le plus grand chaos de son histoire. Dernière preuve en date : cette tentative de maquiller la disparition des éléments du 33ème Régiment des commandos parachutistes de Djicoroni, suite aux événements du 30 avril et 1er mai 2012, dans des décisions d’affectation au compte d’opérations programmées au nord telles que l’opération Badenko. Mais le pot aux roses a été découvert et démonté. Et les auteurs, dont certains sont aujourd’hui placés sous mandat de dépôt, doivent y répondre, comme à tant d’autres zones d’ombre de ce feuilleton de bérets rouges qui n’a pas encore révélé toutes ses vérités.

Le juge Yaya Karembé, chargé du dossier des « Bérets rouges » est décidé à aller jusqu’au bout pour faire triompher la vérité et le droit. Un à un, les officiers impliqués dans cette affaire sans précédent dans l’histoire du Mali sont entrain de tombés sous le poids des interrogatoires du juge de Kati. Il suffit d’une piste pour que ce magistrat émérite actionne une action d’interpellation qui a, jusque là, abouti à l’inculpation des intéressés.

Le juge Karembé a frappé un grand coup en inculpant, le 27 novembre dernier, le chef de l’ex junte de Kati, le général Amadou Haya Sanogo, qui paraissait intouchable. Depuis, des langues « kaki » se sont déliées pour révéler des faits accablants comme l’emplacement du charnier de Diago (qui contenait 21 corps de soldats) et bien d’autres tombes troublantes découvertes au cimetière d’Hamdallaye.

Mais, depuis deux semaines, le dossier connaît un tournant déterminant avec de nouvelles preuves de l’implication dans l’affaire de plusieurs hauts responsables militaires.

C’est ainsi que, le général Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense et des anciens combattants sous la transition et actuel chef d’état major particulier de la Présidence de la République, a été placé sous mandat de dépôt et écroué au Camp I de la Gendarmerie, le jeudi 13 février dernier après un face à face avec le juge Yaya Karembé. Il est accusé de complicité d’assassinats dans l’affaire des bérets rouges. Nous verrons plus bas pourquoi.

Le lendemain, trois autres officiers sont écroués dans le cadre de la même affaire et pour les mêmes motifs. Il s’agit du général Sidi Touré, ancien directeur de la Sécurité d’Etat, du capitaine Amadou Konaré, ancien porte-parole de l’ex junte, et du Lieutenant Tahirou Mariko, ex-aide de camp de Amadou Haya Sanogo.

Le général Ibrahim Dahirou Dembélé, ex chef d’état-major général des Armées (en séjour hors du pays) est également dans le collimateur du juge Karembé qui n’attendrait plus que son retour pour l’interpeller et, sans doute, le confondre pour une méritoire détention préventive. Là, Dahirou rejoindra ses acolytes de la transition.

Justement, cette dernière vague d’arrestations d’officiers militaires serait liée à de lourds soupçons qui pèsent sur lui et Yamoussa Camara à propos d’un nouvel élément du dossier, révélé par Le Sphinx. De quoi s’agit-il ? D’une tentative de dissimulation des preuves dans la disparition des 22 éléments du Régiment des commandos parachutistes suite au contrecoup d’Etat des 30 avril et 1er mai 2012.

Concrètement, notre confrère révèle que, par décision N° 2013-00062 CEMGA/S/CEM/ADM du 21 Février signée du chef d’état-major des armées, le Général de Brigade Ibrahima Dahirou Dembélé, une liste de 186 éléments ont été affectés à l’opération «Badenko» devant être incessamment menée au nord. Grosse anomalie : la décision comportait les noms d’une quinzaine de personnes d’abord détenues à la suite des événements du 30 avril 2013 et jours suivants à Kati dans l’antre de la junte, puis portées disparues dans des conditions non encore élucidées. D’autres éléments figurant sur la même liste d’affectation avaient été tués au combat à Kidal. En outre, un des éléments appelé sur la liste se trouvait officiellement en formation en Europe. C’est le lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo, commandant de fait du 333ème Régiment des parachutistes de Djicoroni qui attira l’attention de la hiérarchie, en l’occurrence le général Lassine Koné, attaché militaire auprès du Premier ministre Django Cissoko.


Informé de la situation, le chef d’état-major de l’armée de terre au moment des faits, le colonel Major Ibrahim Fané, par correspondance en date du 27 février 2013, le notifia à son chef d’état-major général des Armées. Dahirou prit la décision N° 2013-00080 CEMGA/S/CEM/ADM du 5 mars 2013 afin d’apporter les corrections nécessaires. Mais, il n’en fut rien. La nouvelle décision s’est avérée plus incongrue que celle qu’elle remplace, avec les mêmes noms de personnes portées disparues ou en mission. La seule et unique correction apportée est relative au sous/lieutenant Aboubacar Kola Cissé. Celui-là même dont on a trouvé la carte d’identité dans sa poche dans le tristement célèbre charnier de Diago. Donc, quasiment, pas de changement. Et Dahirou aurait contraint le chef d’état-major de l’armée de terre, le colonel major Ibrahim Fané, à signer l’ordre de mise en route des éléments. C’était visiblement là, une volonté manifeste de dissimuler les preuves de la disparition des bérets rouges à Kati. La stratégie consistait à simuler la mort des éléments portés disparus sur le champ de l’honneur, au nord.

Le lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo refusa d’être le complice d’une telle grosse machination et se vit (injustement ?) radier des effectifs de l’Armée.

Si l’on sait qu’un tel ballet (signature de la décision d’affectation et de l’ordre de mise en route des éléments) ne peut jamais se faire à l’insu du ministre de tutelle, alors, on établit aisément la parfaite connaissance du dossier et la complicité du général Yamoussa Camara dont, d’ailleurs, les déclarations incendiaires à l’époque enfoncent jusqu’à la moelle.
Voilà comment des généraux voulaient maquiller un acte d’assassinats historique de leurs frères d’armes et comment la supercherie a été découverte et annihilée.
Sékou Tamboura

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