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Oumou Sall Seck plaide pour les compétences intellectuelles et techniques de la Diaspora
Publié le mardi 25 fevrier 2014  |  Le Reporter


© Autre presse par DR
Oumou Sall Seck, maire de Goundam, dans la région de Tombouctou (au centre)


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En marge du 20e Salon International de l'édition et du livre (SIEL) de Casablanca au Maroc, un panel s’est penché sur le thème : «la migration marocaine dans les pays de l'Afrique». Il s’agit d’une analyse critique de la contribution de la diaspora marocaine en Afrique au rayonnement continental du royaume chérifien. Parmi les panelistes, il y avait Mme Oumou Sall Seck, maire de Goundam, dans la région de Tombouctou.

Lors de cette rencontre, organisée par le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME), notre compatriote a participé à deux tables rondes. Lors de la première, intitulée «Diaspora africaine et perspectives du développement en Afrique», son intervention a porté «sur la contribution de la diaspora malienne dans le développement local de notre pays», nous précise Mme Sall. Un thème pertinent pour qui sait qu’environ quatre millions de Maliens vivent à l’étranger, dont trois millions cinq-cents mille sur le continent africain.

«Au Mali, la diaspora contribue à l’économie nationale à hauteur de 300 milliards de francs CFA par an, l’équivalent de 456 millions d’euros, soit 10 % du PIB du pays», rappelle Mme Oumou Seck. Ses interventions ont mis en évidence les diverses réalisations de la diaspora malienne. Des contributions axées essentiellement sur les secteurs sociaux de base (eau potable, éducation) à travers la construction d’infrastructures communautaires comme les classes et centres de santé, ainsi que la fourniture d’équipements scolaires et sanitaires. Sans compter que, dans la plupart des cas, elles se chargent aussi de la prise en charge salariale du personnel indispensable au bon fonctionnement de ces infrastructures. Des contacts sont aussi établis avec des investisseurs du secteur privé pour des interventions portant sur les conditions de vie familiales, communautaires, communales et même nationales.

Dans le secteur financier, on note un fort développement des transferts de fonds, même s’ils sont le plus souvent effectués dans un cadre informel. «J’ai tenu à mettre l’accent sur certains membres de cette diaspora malienne, des compatriotes qui quittent le pays, en raison de la pauvreté, et qui reviennent souvent avec des armes pour tout bagage… Ils mènent alors des actions de déstabilisation alors que leurs frères contribuent largement au développement du pays et lui font honneur», souligne Mme Seck Oumou Sall. «Est-ce que ce problème est spécifique à une destination particulière où nos migrants sont embrigadés ? Est-ce un manque d’accompagnement des autorités maliennes, au départ et à destination ? Est-ce une volonté manifeste de cette frange de la diaspora malienne de revenir au pays pour le déstabiliser avec des armes de destruction quand la grande majorité œuvre pour le développement ?», autant de questions que se pose Oumou Sall comme la grande majorité de ses compatriotes.

L’édile de Goundam est convaincu que «le Mali va entrer dans une phase de réconciliation nationale et de reconstruction. Les autorités ont malheureusement montré leurs limites. Je pense sincèrement que la diaspora pourrait être un acteur important du processus pour la stabilité de l’Afrique». Tout comme elle nourrit l’intime conviction que la diaspora africaine, sous la houlette du CCME, a beaucoup d’atouts sur lesquels elle peut s’appuyer pour aider nos gouvernements à réussir la paix. «Les diversités culturelle, éthique et religieuse sont des richesses de la diaspora qui devraient lui permettre d’apporter sa pierre à la construction de la paix en Afrique, particulièrement au Mali», déclare Seck Oumou Sall. Comme elle le dit si pertinemment, au-delà des investissements financiers, cette diaspora se doit «de mettre ses compétences intellectuelles et techniques au service du pays, de favoriser la création d’entreprises maliennes pour accroître l’emploi, et de sensibiliser les entrepreneurs et les élus binationaux d’origine malienne». Il est aussi indispensable que les autorités créent les conditions d’une bonne implication de la diaspora dans la réconciliation et la reconstruction, donc du développement du pays.

Au-delà de la campagne pour la présidentielle, la diaspora est une actrice majeure de la synergie à mettre en place pour que le Mali se relève et amorce enfin son décollage économique et socioculturel.

Hamady TAMBA

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