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Haut conseil islamique : Mahmoud Dicko, politique ou religieux ?
Publié le lundi 30 juillet 2012   |  Le Zenith Bale


L`archevêque
© AFP
L`archevêque de Bamako, Jean Zerbo (C) et le président du Haut Conseil du Mali de l`Islam, Mahmoud Dicko (D)
L`archevêque de Bamako, Jean Zerbo (C) et le président du Haut Conseil du Mali de l`Islam, Mahmoud Dicko (D)


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Le vendredi dernier, le Protocole de la République a invité toutes les confessions religieuses à se faire représenté par trois personnes à l’accueil du président de la République par intérim, le professeur Dioncounda Traoré, de retour à Bamako après plus d’une soixantaine de jours passés pour recevoir des soins en France après une agression barbare et ignoble dont il a été victime dans son bureau à Koulouba, le 21 mai dernier. Ce jour, tous les observateurs avertis avaient remarqué l’absence du Président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko. Il s’est fait représenté par le secrétaire général du Conseil, l’imam Diamouténé accompagné de personnes. Tandis que du côté de la Communauté chrétienne, Monsieur Jean Zerbo et le Pasteur Daniel Coulibaly ont tous les deux personnellement conduit leur délégation respective.

Mahmoud Dicko

Une question taraude nos esprits. Mahamoud Dicko s’est-il dérobé volontairement de cette obligation protocolaire, parce qu’il ne veut pas serrer la main au Président Dioncounda pour être en phase avec sa propre conviction politique ; ou était-il en dehors du pays au moment des faits ? La deuxième question a semblé emporter l’adhésion de beaucoup de témoins interrogés sur place. Puisque connaissant sa position sur la question de la présidence de la transition, son absence a éveillé notre instinct de journaliste. Toujours à la recherche des réponses aux interrogations que le commun des citoyens se pose.

Mais, en réalité de plus en plus, le président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko, a du mal à retenir le voile qui cachait ses prétentions politiques, tandis que le fauteuil qu’il occupe lui interdit toute prise de position fondée sur des considérations personnelles, politiques et matérielles. Au moyen de sa fonction officielle actuelle, il est tenu d’observer une stricte neutralité dans tous ses faits et gestes officiels à l’égard de tous les acteurs politiques y compris envers sa propre conviction politique, du moment où il doit se prononcer sur un sujet d’intérêt national. En d’autre terme, il doit rester à équidistance à leur égard, comme le fait avec beaucoup d’humilité ses homologues de la communauté chrétienne de notre pays (Catholique et Protestant).

Les Maliennes et les Maliens ont encore en mémoire les larmes de tristesse et de désarroi versé par Monsieur Jean Zerbo à la télévision nationale, quand il demandait à nos compatriotes de se retenir et d’éviter à notre pays les souffrances qu’on ne voyait qu’à la télévision et dont on se disait y être à l’abri à cause du ciment social qui nous relie. Mais, comme dit l’adage populaire, chassé le naturel, il revient au galop. Mahmoud Dicko, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas les mêmes réflexes qui frères chrétiens.

Mais, cela ne doit guère surprendre. Car, il n’a jamais caché sa sympathie pour le président du Rassemblement pour le Mali, El hadj Ibrahim Boubacar Kéîta. Il fait partir des hommes politiques qui ont toujours combattu aux côtés de cet homme. Il a poussé cette sympathie jusqu’à s’éloigner de ses obligations de réserve. La preuve, au lieu de se garder d’être présent dans les manifestations publiques des formations politiques en cette période d’eau trouble, comme l’observe ses homologues des Eglises chrétiennes, mais sans aucune gêne, il se montre avec son grand turban de Président du Haut conseil islamique, jusqu’à y prendre la parole. Pour dire quoi et à quelle fin ? Ces questions méritent des réponses objectives. Mahmoud Dicko doit s’expliquer devant ses collègues membres du Haut conseil islamique.

De la même manière que Souffi Billal doit s’expliquer devant l’histoire pour son ingratitude à l’égard d’ATT. On se rappelle que cet homme et sa bande ont longtemps campé devant le camp para de Djicoroni et entendez-vous bien avec la bénédiction et la haute protection d’ATT, contre le gré des occupants du camp. Aujourd’hui cet homme se permet de pourfendre ce régime, qu’il a bien sucé et feint d’ignorer cet épisode. Non, Monsieur, on est là pour te le rappeler.

Pour revenir à Mahmoud Dicko, il faut rappeler que le 17 juillet dernier, il était encore là à la Maison des Aînés avec le regroupement politique qui soutient IBK. Au risque de compromettre la neutralité de l’Institution religieuse qu’il dirige, il était aux côtés de son ami IBK et sa troupe, « comme pour dire que je suis avec cet homme » pour le meilleur et pour le pire. Mais, le pays n’est plus en campagne électorale, à ce qu’on sache. Tandis qu’au même moment la classe politique malienne se réunissait avec les Chefs d’Etat de la CEDEAO. Cette réunion d’IBK et ses amis était une réponse de défiance lancée à ces pauvres Chefs d’Etat, qui n’ont que seul péché que se mêler à notre problème. Alors qu’avec des appétits aiguisés des uns et des autres, nous sommes incapables de s’entendre sur l’essentiel. À commencer par le président du RPM, qui a le courage politique de se nager à contre courant de la démocratie et de la légalité constitutionnelle. Mais, cette attitude ne sied pas à IBK. Lui qui a toujours prôné « nul n’est et ne sera au-dessus de la loi ». Alors où est parti son amour pour la légalité ?

Ahmadou DIALLO

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