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Scène politique : Le lourd silence du « lion » de Kati
Publié le lundi 30 juillet 2012   |  La Dépêche


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© AP par DR
Retour à l`ordre constitutionnel: Le CNDRE remet le pouvoir aux civils
Mercredi 6 avril 2012. Kati, Mali. Après d`intenses pressions de la part de la CEDEAO la junte militaire avec à sa tȇte le capitaine Amadou Haya Sanogo signe un accord pour un retour à l`orde constitutionnel.


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Depuis un certain temps, il s’est fait discret, muet et peut être même sourd. Pourtant, le capitaine Amadou Aya Sanogo a souvent bien bésoin de s’expliquer, d’expliquer, de comprendre et de faire comprendre, d’agir et de laisser commenter. Que cache donc ce silence lourd de sens ? Explications.

Le silence peut il produire du bruit ? Certainement. Celui de l’homme fort de Kati depuis plus d’un mois produit un bruit retentissant dans les salons huppés, au marché dans les états major politiques et même dans certaines chancelleries.


Les multiples rencontres des ministres et chefs d’Etats de la CEDEAO et de l’Union africaine se sont toujours soldées par des déclarations en refrain : « le retour de la junte dans les casernes », « l’arrêt de l’immixtion de la junte dans les affaires politiques », « la dissolution du CNRDRE ». Bref, le concert des chefs d’Etats s’est toujours animé par cette musique de vieille école. Fébrilement, Alassane Dramane Ouattara s’est acharnés sur les jeunes de Kati, comme s’il en faisait une question personnelle. maliweb.net

A force de harcèlement, il s’est tapé un cinglant ridicule lorsque l’ONU l’a renvoyé à ses copies quand lui et ses pairs dont certains manquent de lucidité, d’autres de sobriété, ont dans la précipitation formulé leur requête. A d’autres époques on se serait suicidé de honte.

Tout comme l’ivoirien, le médiateur, burkinabé lui aussi a continué à dire et à se dédire comme s’il avait perdu le nord. Aucun des accords qu’il a fait signer ne tient plus aux yeux des chefs d’Etats de la CEDEAO et de l’UA. « Le président par intérim, le premier ministre et le président du CNDRE se doivent respect mutuel ». « Il est accordé au capitaine Sanogo le statut d’ancien chef de l’Etat ». Plusieurs autres balivernes ont été paraphées et signé par de respectables bonhommes venus pour soigner un peuple meurtri.

Par respect pour la communauté internationale et au péril de sa vie, le capitaine Amadou Aya a accepté toutes les concessions qui lui ont été imposées.

Des concessions perçues par certains de ses hommes comme une forme de trahison. Le capitaine et ses hommes ont dû puiser dans leurs dernières ressources pour convaincre certains soldats de l’absolue nécessité de sauvegarder l’essentiel et ne voir que le peuple à qui l’armée doit son salut.

Pour éviter d’être accusé d’agresser la susceptibilité des chefs d’Etat, le Capitaine Sanogo refuse même d’expliquer, de s’expliquer sur les médias publics ou privés sur certaines contre vérités contenues dans des discours officiels tenus par certains chefs d’Etats. Par exemple lorsque la CEDEAO continue de « chasser » la junte dans les casernes, il est difficile de comprendre leur attitude si l’on sait que rien ne prouve aujourd’hui que l’armée intervient sur la scène politique. Depuis la formation du gouvernement de transition où des membres du CNDRE siègent, Kati n’a jamais rien imposer ni au premier ministre, ni à aucun chef d’institution. Si c’était le cas, on l’aurait su à travers la vigilante presse malienne qui semble désormais décidée à ne laisser passer aucun dérapage, conformément à sa mission.

La CEDEAO a exigé la dissolution du CNDRE, or cette structure a cessé d’exister comme organe depuis la création du Comité militaire de suivi de la Reforme de l’armée et des forces de sécurité.

Ce comité que pilote le Capitaine Amadou Aya Sanogo peaufine ses stratégies et moyens pour remplir sa mission. La preuve, c’est q’ une loi de programmation militaire qui définit désormais un plan de carrière pour les militaires attend d’être soumise à l’approbation du parlement.

Cette loi qui constitue un acquis fondamental, permettra de rendre à notre armée les honneurs auxquels elle a droit.

Aussi, selon des sources très proches du cabinet de Kati, c’est le capitaine Sanogo lui-même et en premier qui aurait demandé au premier ministre de faire preuve d’ouverture au sein du gouvernement sans tomber dans la restauration de l’ordre ancien.

Comment peut-on lui reprocher une quelconque hostilité vis-à-vis de la classe politique ? Ce serait malhonnête ! Par contre, fondamentalement, Sanogo reste fidèle aux idéaux du 22 mars, à savoir le Redressement de la démocratie et la restauration de l’autorité de l’Etat. Des idéaux qui excluent essentiellement des sangsues issus du régime corrompu de l’ancien système. D’office, sont exclus de la gestion des affaires publiques tous ces gens qui ont trempé dans les sales affaires liées à la gestion de la Nation.

On pourrait bien lui reprocher d’avoir une dent trop longue contre les prédateurs du système ATT.

De là à contraindre « le lion de Kati » au silence total ou partiel est une façon de jeter les idéaux du 22 mars dans les poubelles de la camorra.

Pourtant, Sanogo lui-même rechigne à croire qu’il est sous pression internationale. La seule pression qui le contraint à trop d’humilité, c’est le patriotisme qui lui commande de ne poser aucun acte visant à nuire aux intérêts du peuple malien.

L’autre motif qui éloigne le Capitaine du marigot politique, c’est que lui-même n’a rien de raffiné pour se livrer au mensonge, à la tromperie, à la duperie, à la délation.

Des semaines durant, le Capitaine Sanogo n’avait que quelque minute de sommeil, tant il était envahi, par ces opportunistes et délateurs de tout acabit. Ils étaient là, de toute obédience, de toute taille et de toutes les couleurs. Peut être qu’un jour, l’histoire révélera la liste des infatigables « grues couronnées ».

A force d’écouter, d’entendre, Sanogo a finalement compris qu’il ne doit plus faire perdre son temps aux vétilles des caïmans de notre puant marigot politique.

Croire que le capitaine a aussi perdu son latin serait naïf.

De Kati, Sanogo et ses hommes surveillent veillent et à l’essentiel : redonner à notre armée ses moyens afin qu’elles puissent répondre valablement à l’appel du devoir.

Abdoulaye Niangaly

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