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100 jours du gouvernement de transition : Modibo démissionne sans démissionner
Publié le mardi 31 juillet 2012   |  Aurore


Cloture
© aBamako.com par as
Cloture de la Semaine nationale du patrimoine culturel: "Des richesses adaptées aux reglementS des conflits"
20 juillet 2012. Bamako. CICB. Cérémonie placee sous la présidence du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Semaine nationale du patrimoine culturel s`est tenue du 16 au 20 juillet 2012.Premier ministre Cheick Modibo Diarra


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Intervenus dans l’air d’un changement imminent et dans la foulée de contestations quasi intenables, les cent (100) jours du Gouvernement ont donné lieu à un malencontreux coup de gueule du Premier Ministre. Quoiqu’il ait plus à gagner à affronter la situation la tête froide et les nerfs solides, le Dr. Cheick Modibo Diarra a opté pour une épreuve des muscles et un bras de fer sans issue avec les principales forces politiques maliennes. A la pression de ces dernières et aux appels à sa démission, le chef du Gouvernement répond par la résistance et un refus catégorique de jeter l’éponge. Sans pour autant rassurer sur les principales priorités de son équipe.

Jamais deux sans trois, est-on tenté de dire. Après la raclée subie par l’armée malienne au septentrion, la déconvenue consécutive à la barbarie des agresseurs du chef de l’État, le Premier Ministre de la Transition passe pour la troisième plaie la plus douloureuse du Mali. En atteste cette sortie peu enviable par laquelle il s’est illustré sur les principales chaines télévisuelles du pays (AFRICABLE et ORTM), en guise de commémoration des cent (100) jours de son gouvernement. Manifestement plus préoccupé à préserver l’équipage que les passagers du Bateau Mali, le Capitaine (titre par lequel il s’est lui-même désigné) s’est contenté de noyer l’essentiel dans l’accessoire qui n’est autre que le désamour qu’il entretient avec les principales forces politiques du pays et dans une certaine mesure avec les partenaires extérieurs. »Je ne démissionnerai pas ! », a-t-il sèchement martelé dans un ton très agressif, allusion faite à la récente désapprobation du Front uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République. Sur la question, le Premier Ministre n’est pas à court d’arguments. Selon lui, son poste actuel est tout simplement hors de cause et sa démission hors de question, en vertu notamment de l’Accord-cadre passé entre le CNRDRE et la Cédéao. « Je ne sais tout simplement pas à qui présenter ma démission », a-t-il en effet indiqué, en se référant à ce document et en lui attribuant des dispositions qu’il ne contient nulle part, selon toute évidence.

Pour justifier son maintien, le Dr Cheick Modibo Diarra invoque, en outre, une kyrielle d’actifs et de prouesses réalisés en si peu de temps, au nombre desquelles on peut retenir la régularité des salaires, la production agricole, la stabilité académique ou encore l’organisation des examens en pleine crise, entre autres. Des acquis d’autant dignes de fierté, à ses yeux, qu’ils sont le résultat des efforts et ressources exclusivement endogènes. Ce faisant, le PM Diarra n’en jette pas moins, par la même occasion, une pierre vicieuse dans la mare des partenaires extérieurs et sous-régionaux.

En définitive, là où l’opportunité lui était offerte de prendre de contre-pied ses détracteurs par une posture en adéquation avec la hauteur réelle de ses missions, le Premier Ministre a choisi d’en rajouter davantage aux nœuds de la crispation, en posant notamment les jalons d’une crise interinstitutionnelle plus que probable au regard de la représentativité politique de forces adverses.

Le chef du Gouvernement prête ainsi le flanc au détriment des missions essentielles sur lesquelles il aura été pour le moins très peu convainquant. Il s’agit, en clair, de l’organisation des élections générales et de la libération du pays. La première question a été quasiment escamotée et esquivée pendant le débat, tandis que pour seconde le Premier Ministre démission ni plus ni moins en versant dans le parallélisme avec l’Afghanistan et en laissant entendre qu’une décennie ne suffiront peut-être pas pour avoir le bout du tunnel. Doit-il raisonnablement poursuivre sa mission en sachant que douze mois (durée de la transition) ne suffisent pas pour l’accomplir ?

N’TJI DIARRA

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