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Nord du Mali : Des vérités sur les négociations
Publié le jeudi 27 fevrier 2014  |  L’aube




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C’est à croire que les tractations (secrètes ?) en cours entre le gouvernement et les groupes armés du nord sont tendues, et même électriques par moment. Mais le mystère qui entoure la question en rajoute davantage aux interrogations des citoyens, surtout que des membres du Comité de suivi des accords de Ouaga multiplient les gestes qui trahissent le silence des négociateurs. Le peuple a pourtant le droit de savoir ce qu’on veut décider en son nom, car c’est pour l’intérêt général que l’on négocie.

Mardi dernier, Bert Koenders a encore parlé du Mali, du soutien de la communauté internationale à ce pays qui a plus que jamais peur d’être découpé. Mais, sur l’opportunité de cette énième déclaration d’amour, le Représentant spécial des Nations Unies ne s’était pas donné de peine pour essayer de convaincre les Maliens.

Il n’y a pas de doute que les discussions de paix en cours entre les groupes armés et les autorités maliennes achoppent sur des questions sensibles. Les Nations Unies qui supervisent ces pourparlers ne sont pas toujours sur la même longueur d’ondes que IBK, qui a juré de ne jamais céder le moindre centimètre du territoire national aux autonomistes.

D’ailleurs, à force de rappeler que tout est négociable sauf l’indépendance et l’autonomie, les autorités maliennes ont réussi à faire dire aux Nations Unies que l’intégrité du territoire malien est un principe non négociable. Koenders et d’autres fonctionnaires au service de l’Onu ont dû porter officiellement ce principe à la connaissance des groupes armés.

Mais certains, au sein des groupes armés, font la sourde oreille en exigeant de Bamako un statut pour les régions nord. Cette requête de statut est antérieure à l’accord préliminaire de Ouaga que le gouvernement de transition a signé le 18 juin 2013 dans une sorte de précipitation, vu qu’il était sommé d’organiser des élections dans un bref délai.
Dioncounda aurait peut-être aimé tenir les reines du pouvoir bien plus longtemps, mais il devait sa place à la communauté internationale qui voulait un président issu des urnes. Le Mali n’ayant pas les moyens financiers d’élire son président, la transition avait peur que la communauté internationale ne serre les cordons de la bourse.

Exigence d’autonomie
Le fameux accord de Ouaga vit ainsi le jour, avec son mérite d’avoir ouvert la voie à l’élection, au suffrage universel, d’un nouveau président et des députés. Cet accord ne donnait aucun faux espoir aux indépendantistes, même s’il prévoit des discussions sur l’avenir administratif des régions du nord du pays après la tenue des élections.

Si les discussions en cours ont trait à cette disposition de l’accord de Ouaga, donc sur l’avenir des régions du nord, les Maliens sont loin d’en être informés. Pire, les autres sensibilités ou forces des régions du nord ne sont pas associées apparemment : les élus locaux, les chefs de tribu et d’autres forces de la société civile.

Adossé à un réseau diplomatique obscur, certains groupes armés, le Mnla en tête, continuent à être capricieux, s’accrochant à leur exigence d’autonomie. Et c’est à ce niveau que se joue l’avenir des populations du nord, les antagonismes étant trop élevés au niveau local.
Faute de recours et de protection, les communautés locales commencent déjà à se rendre justice à travers des actes de représailles. C’est ainsi qu’il faut comprendre les expéditions punitives lancées par des Peulhs de la localité d’Ansongo contre des Touaregs accusés, à tord ou à raison, d’être à l’origine de leurs souffrances.

Dans ce contexte d’absence de l’Etat, des communautés pactisent avec le diable en se tournant vers le Mujao qui ne veut qu’exploiter les divisions intercommunautaires pour revenir dans la zone. La semaine dernière aura ainsi été marquée par des attaques ou intimidations menées dans les localités de Taoudénit et Bamba dans le nord du pays.

Affaiblir l’Etat central au nord ne ferait que précipiter les communautés dans un cycle de violences que la communauté internationale semble sous-estimer. Il n’y a pas que des Touaregs dans le septentrion malien, et les groupes armés n’ont de légitimité que dans la tête des fauteurs de troubles qui n’ont jamais songé aux malheurs de pauvres populations.

Soumaïla T. Diarra

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