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Sangara Bintou Maïga, présidente de l’association des femmes et parents de bérets rouges disparus : «Haya et son groupe avaient voulu présenter nos enfants comme des soldats tués au front à Konna»
Publié le samedi 1 mars 2014  |  Le Reporter


© Autre presse par DR
Sangara Bintou Maïga, présidente de l’association des femmes et parents de bérets rouges disparus


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Silencieuse depuis le début de l’arrestation des militaires membres de l’ex-junte et complices, l’association des parents et épouses de militaires bérets rouges assassinés a tenu dimanche 23 février 2014 une assemblée générale à son siège sis à Faladié. Les membres sont venus de partout pour écouter et prendre certaines informations, le but était d’informer l’opinion nationale et internationale sur certaines réalités de l’affaire des bérets rouges assassinés. Après l’assemblée générale, nous avons échangé avec la présidente de cette association Sangara Bintou Maïga pour qui tous les militaires arrêtés savent pertinemment ce qu’ils ont fait. Elle avoue aussi avoir des informations sur l’enrichissement illicite du général Haya et son entourage, car détenant les images des 9 villas que Haya a achetés à Bamako.


D’entrée de jeu, elle nous a expliqué comment ils ont porté plainte, quand ils ont appris la disparition de leurs enfants et époux. Ce processus a commencé par une déclaration qu’ils ont déposée au niveau du Camp I de Gendarmerie à Bamako. «On nous a dit plusieurs fois qu’ils vont faire des recherches. On a fait beaucoup de va-et-vient», dit-elle. Sans se décourager, les bonnes dames ont persévéré dans leur démarché jusqu’à ce jour où la gendarmerie a enfin décidé de prendre leurs auditions. Ainsi, chacun d’entre eux a pu expliquer ce qu’il sait de la disparition de son enfant ou époux. Selon la présidente, c’est un policier qui a fait ce travail. Lequel doutait après les auditions de la possibilité de retrouver vivants les militaires déclarés disparus. Du moins, à en croire Sangara Bintou Maïga. Elle enchaîne : «C’est après tout cela que les auditions des différents parents ont été transmises au juge d’instruction Yaya Karembé, avec les contacts des victimes».C’est ainsi que, dit-elle, «dès la réception des documents, le juge Yaya Karembé a commencé son travail, à partir des contacts qui se trouvaient sur les différentes auditions, après les avoir appelé un à un». «C’est pour vous dire que ce n’est pas aujourd’hui que le juge Karembé a commencé à écouter les gens ; ça a commencé par nous. Nous avons donné toutes les informations, même si au début on ne comprenait pas trop pourquoi tout ça», avoue-t-elle.


Selon Sangara Bintou Maïga, le juge Karembé travaille sur la base des déclarations de tous les parents de victimes qui ont été écoutés au Camp I. «Le juge n’a rien inventé. Mais nous avons davantage été rassurés par les propos du président de la République qui dit que nul n’est au-dessus de la loi. Nous le félicitons pour cela, qu’il continue de faire son travail et nous sommes avec la justice», déclare-t-elle.


Mais auparavant, le désarroi des femmes des victimes et leurs mamans était tel qu’elles avaient voulu marcher nues dans les rues de Bamako. «On a communiqué avec nos époux et nos enfants, trois jours après, on nous a informés qu’ils sont morts. On était dans le droit de savoir parce qu’entre Bamako et Kati, il ne doit pas y avoir une nouvelle Taoudénit», confie-t-elle. D’après Sangara Bintou Maïga, aucun des militaires interpelés aujourd’hui ne l’est injustement, d’autant qu’ils ce qu’ils ont fait pour mériter aujourd’hui la prison. «On nous a raconté toutes sortes de balivernes, on nous a traités de tout. Ils ont même fait des documents attestant que nos époux et enfants ont été tués lors de l’attaque de Konna, ou lors de la bataille de Tessalit. Mais Dieu merci, nous avons eu toutes ces informations et nous connaissons ceux qui ont signé tous ces faux documents. Leur but, c’était de faire croire aux gens qu’ils sont morts au front, alors qu’ils étaient dans des charniers éparpillés dans les environs de Kati. Ils ont oublié qu’ils ont présenté nos enfants à la télé. Kola Cissé a été présenté à la télé, ça nous avait rassuré parce que pour nous, on ne peut montrer quelqu’un à la télé et le tuer après. Nous avons ces images, nous avons les communications téléphoniques de nos enfants ; nous avons les images des tortures. Nous avons les preuves qu’on les a bandés les yeux avant de les tuer. Nous avons des documents irréfutables contre Haya et son groupe», soutient mordicus Sangara Bintou Maïga. Et d’ajouter : «Nous avons nos preuves, que personne n’accuse le juge Karembé ! C’est nous qui avions demandé que justice soit faite afin que ce qui est arrivé à nos enfants ne se reproduise plus dans notre pays».


Par ailleurs, les parents des victimes et leurs épouses affirment avoir confiance en la justice de notre pays. Mais ils souhaitent que le procès de cette affaire soit organisé afin que ça serve de leçon pour le pays et le monde. Pour les victimes, il faut que le président de la République reste sur sa voie, celle de la vérité et de la justice pour tout le monde. Sangara Bintou Maïga et les membres de son association exhortent IBK à ne pas écouter les hommes politiques qui ont mis ce pays en retard.

Amadou Haya Sanogo a acheté 9 villas en 7 mois

Parlant spécifiquement d’Amadou Haya Sanogo, Sangara Bintou Maïga, explique celui-ci, en faisant le coup d’Etat affirmait vouloir mettre le pays sur les rails. «Mais, pour nous, il est venu pour s’enrichir. En 7 mois, il a acheté 9 villas à Bamako. Nous savons où se trouvent les 9 villas ; nous avons les images. Nous sommes dans des familles de militaires, nous connaissons les salaires des militaires. On se demande comment il a eu tout cet argent en si peu de temps. Pour tous les membres du groupe de Haya, nous savons où se trouvent leurs parcelles, villas en chantier et villas terminées», fulmine-t-elle. Aussi croit-elle savoir : «quand tu veux éliminer tout le monde en les mettant dans une grande fosse, réserve t’en une partie, car tu finiras toi-même par les rejoindre». Sangara Bintou Maïga ne décolère pas à l’égard des membres de l’ex-junte : «Dire que ce groupe a traité ATT de tous les mots. Mais on voit et comprend maintenant ce qu’ils voulaient en réalité. Après les bérets, il (Amadou Haya Sanogo) avait commencé à tuer certains de ses proches ; tous ceux qui ne répondaient pas à ses appels étaient torturés et tués. Ce n’est pas un mensonge, les preuves existent aujourd’hui».

Selon la présidente, Sangara Bintou Maïga, «les actes que Haya et son groupe ont posé ne sont pas dignes des Maliens parce que, dit-elle, ce n’est pas humain. Aucun président malien n’a fait comme lui. Des militaires avec de l’eau minérale, de l’alcool à gogo, des femmes et des voitures de luxe avec des dons à gauche et à droite. Ça devrait interpeller tous les Maliens. Haya a tué presque tout son entourage. À ce rythme, si IBK suivait Haya, lui-même n’allait pas échapper à cet homme. Il allait l’induire en erreur. Nous demandons à IBK de suivre son chemin, nous, les femmes, faisons confiance à la justice et à notre pays».
KT

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