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Affaire ‘’ air cocaïne ’’ : ATT dans de sales draps
Publié le lundi 10 mars 2014  |  L’enquêteur




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Parce que, vouloir instaurer une justice digne de ce nom dans ce pays sans les éclairages de l’ex Président ATT sur ces affaires, c’est organiser un gigantesque cirque pour distraire les maliens. La conséquence immédiate la plus grave si cette histoire n’est pas tirée au clair, c’est qu’aucun pays sérieux ne prendra le Mali au sérieux.

Le Mali d’ATT aurait croulé sou le poids de la cocaïne. Un cartel de la drogue nommé le Mali. L’auteur principal de la crise politique et sécuritaire majeure au Mali s’appelle Amadou Toumani Touré, alias ATT. C’est la cupidité de ce général de l’armée malienne, actuellement en fuite au Sénégal, qui est à la base de tous nos malheurs: commerce d’otages, trafic de drogue, complicité avec les groupes armés, corruption, sont, entre autres, les éléments déclencheurs de l’effondrement de l’Etat.

A force de jouer avec la République, ATT a fait du Mali la risée du monde. Ce politicien de la vingt-cinquième heure a contribué à l’enrichissement illicite de nombreux acteurs actuels des milieux économico-financiers maliens, avec l’argent de la drogue. Faut-il procéder à leur dépollution systématique par un nettoyage général avec le balai de la justice, ou suffit-il simplement de faire recours au recyclage à travers un blanchiement fastidieux mais légal des ressources incriminées ? That is the question ! Dans tous les cas, l’Etat ne peut pas se soustraire à cette responsabilité managériale, s’il veut promouvoir la bonne gouvernance et lutter contre les crimes organisés et la délinquance financière. L’heure du bilan a sonné et on ose attendre de la justice que lumière soit faite et toutes les responsabilités situées.

Avec un système d’oligarchie bien huilé et tentaculaire, le Président ATT était parvenu à mettre tous les acteurs politiques, la hiérarchie militaire, les cadres de l’administration et une grande partie des médias maliens dans son réseau nébuleux. C’est la raison de la levée de boucliers instantanée depuis que l’Etat a brandi l’éventualité du jugement d’ATT et de son clan. Pour sauver leurs têtes et protèger leur mentor contre le sabre de la justice malienne, ses inconditionnels n’ont pas lésiné sur les moyens pour distraire l’Etat.

Ainsi, le clan des délinquants à col blanc se sentant menacé par le système IBK, qui fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, a mis en branle des campagnes médiatiques très agressives contre le nouveau régime et ses dirigeants. Cette communication à outrance, adossée sur une stratégie bien pensée de victimisation, avait bien fonctionné jusqu’à un passé récent, mais elle a fini par perdre toute sa pertinence, du fait d’un phénomène normal de saturation. Ayant oublié de s’inscrire dans une dynamique temporelle bien maîtrisée, par incompétence ou sous l’effet de la peur, les animateurs de cette communication tout azimut ont fini par produire de la pollution médiatique qui entraîne immédiatement l’effet pervers d’un rejet instinctif et massif des argumentaires répétitifs de la part de la cible; représentée ici par l’opinion publique.

Avec son système extrêmement pervers, ATT est parvenu à dribbler tout le monde avant de prendre la poudre d’escampette sous la furie de sa propre troupe trahie.

Révelations: « Ami des voleurs et des victimes »
En novembre 2009, lors d’une rencontre avec le commandant de l’Africom à Alger, le général Ward, le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, avait qualifié le Président ATT d’‘’ être l’ami des voleurs et des victimes en même temps’’

Selon un document confidentiel, en plus du business juteux des otages, c’est dans le domaine du trafic de drogue que des relations étroites se sont tissées entre représentants de l’appareil de l’Etat, trafiquants et groupes armés.

Pour preuve, ce document top secret révèle qu’en 2007, un gang de Touaregs convoyant une cargaison de cocaïne vers l’Egypte ou le Soudan, via le Maroc, s’était fait saisir la marchandise par une bande de la tribu arabe des Bérabich, pendant sa traversée du territoire mauritanien. Alors que l’affaire risquait de dégénérer en affrontements tribaux, un commandant de la SE de l’époque a joué le rôle d’intermédiaire entre les deux clans; obtenant que les Touaregs paient 30 millions de dinars algériens aux Bérabich pour récupérer leur cargaison. Selon la même source, le commandant en question serait intervenu sur instruction expresse du Directeur général de la SE.

C’est en 2009, avec l’affaire ‘’Air Cocaïne’’ que la preuve de l’implication de l’ancien chef de l’Etat, ATT, dans le trafic de drogue, a été établie. Pour preuve, entre novembre 2009 et février 2010, au moins quatre atterrissages en territoire malien, d’avions bourrés de cocaïne, ont été autorisés par Koulouba. Le cas le plus médiatisé fut le Boeing 727 d’Air Cocaïne, calciné à Tarkint, au nord de Gao, après qu’on l’ait débarrassé de son contenu. Selon ce rapport accablant, en novembre 2009, c’est le maire de Tarkint, Baba Ould Cheick, les officiels de Gao, dont le maire Sadou Diallo, étaient présents pour accueillir les quelques tonnes de cocaïne qui furent toutes déchargées avant qu’on les fit prendre une destination inconnue. Ce Baba Ould Cheick aurait également été présent lors de l’atterrissage d’un avion cargo sur la piste de Mema, près de la localité de kita, à 76 km de Tombouctou, le 25 janvier 2010.

Plusieurs tonnes de cocaïne ont été déchargées et il a fallu quatre rotations de six véhicules 4×4 pour transférer la drogue en un lieu non déterminé. Les véhicules auraient été escortés par des hommes d’AQMI lourdement armés. Cet émissaire d’ATT, Baba Ould, a accueilli un autre appareil à Ain In Esseri, prés de Tinzaoutin, le 9 février 2010. Mais le hic est que de tels atterrissages se seraient produits également au sud et à l’ouest du pays. En témoigne cet avion qui a déchargé, le 6 février, 4 tonnes de cocaïne prés de Kayes, en présence de plusieurs responsables locaux et de militaires basés à Nampala; ces derniers ayant même balisé la piste. Rien n’indique dans le document que ces commis de l’Etat étaient mis au parfum du contenu de l’appareil dont le lieu et les conditions d’atterrissage étaient, quand-même, plus que suspects.

L’acte qui confirme que l’ancien président ATT était un narcotrafiquant de classe mondiale fut sa volonté de faire disparaître les traces du Boeing incendié de Tarkint. Selon ce document, la SE (Sécurité d’Etat) a bouclé la zone pendant trois semaines, après la découverte de l’épave, empêchant l’autorité nationale de l’aviation civile (ANAC) d’y accéder et interdisant à la brigade des stupéfiants de la police de procéder à une enquête.

Une affaire qui en dit long sur les pratiques criminelles qui avaient cours au sommet de l’Etat. Comme si cela ne suffisait pas, Baba Ould allait encore faire parler de lui peu après, cette fois en tant qu’émissaire d’ATT auprès d’AQMI, afin de faire libérer un otage français, du nom de Pierre Camatte, suite à un chantage de déballage que le Président Sarkozy faisait peser sur les autorités maliennes. Le document n’informe pas sur le niveau d’information de Sarkozy par rapport à ces activités criminelles, encore moins s’il avait ou pas de quelconques intérêts directs ou indirects sur ce trafic de drogue de la dimension du cartel de Medellin.

La plupart des suspects arrêtés ont été libérés sur ordre d’ATT; le cas de Mohamed Ould Awainatt, un narcotrafiquant de Gao, en est une parfaite illustration.

Coopération entre l’Exécutif et le judiciaire: Revenir très vite à l’orthodoxie
Ces quelques lignes sont des preuves tangibles de l’implication du régime d’ATT dans le trafic de drogue. Car, non seulement Amadou Toumani Touré était au courant, mais il prenait sa part. La conséquence la plus dangereuse de cette pratique criminelle réside dans le fait qu’aujourd’hui, ATT est parti, mais rares sont les officiers supérieurs de l’armée, les hommes politiques et les operateurs économiques actifs pendant cette période charnière, qui ne furent impliqués dans ce business criminel, tout en continuant aujourd’hui d’animer les activités économiques et politiques sur la scène nationale malienne. Nos enquêtes qui seront bientôt publiées, ont révélé que les secteurs des hydrocarbures, des infrastructures, du bâtiment, de l’enseignement privé et du transport routier sont les plus affectés par cette large et profonde contamination par le virus de la drogue.

A la place d’une confrontation nécessairement nocive et contreproductive pour la République, préjudiciable et dangereuse pour la nation, une coopération entre les pouvoirs exécutif et judiciaire serait très utile et constructive pour purger de l’économie nationale les toxines que l’argent sale lui a inoculées et qui continuent de compromettre son dynamisme et sa bonne santé. A moins que la Justice ne décide du caractère licite de telles ressources financières à la suite d’une conduite jusqu’à terme de procédures régulières. La nation pourra en jouir de manière licite à travers le transfert légal d’une bonne partie de ces biens dans le patrimoine de l’Etat. Pour dire que, pour la sécurité des maliens, un terme doit être mis aux bisbilles récurrentes entre la chancellerie et le parquet, qui desservent aussi bien la République que le peuple.

Parce que, vouloir instaurer une justice digne de ce nom dans ce pays sans les éclairages du Président ATT sur ces affaires, c’est organiser un gigantesque cirque pour distraire les maliens. La conséquence immédiate la plus grave si cette histoire n’est pas tirée au clair, c’est qu’aucun pays sérieux ne prendra le Mali au sérieux.

Le Président de la République, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, ainsi que tous les magistrats sont ici interpellés par rapport à la gravité de telles informations.
A.B.D

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