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une voix libre dans le Nord
Publié le samedi 22 mars 2014  |  Le Point




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Samedi 8 mars, alors que les médias célèbrent la Journée de la femme, la radio Issa Ber de Niafunké revient sur les ondes et donne la parole aux femmes. Pour Cheikh Maïga, c'est la fin d'un long et difficile parcours. Sa radio avait été pillée plusieurs fois par les djihadistes pendant l'occupation. Moins de la moitié des Maliens savent lire aussi le vieux poste radio est un vecteur d'information cruciale qui devient naturellement une cible en période de conflit. Depuis que le calme est revenu, Cheikh se bat pour faire vivre "la liberté de parole". Afin d'être compris du plus grand nombre, ses programmes sont enregistrés dans différentes langues régionales. Côté musique, la flûte du Nord se mélange au tam-tam du Sud. "La réconciliation nationale, c'est aussi ça", sourit le directeur de la radio.

Des trésors de musiques locales conservés pendant des décennies dans les studios ont cependant été détruits au passage des combattants d'Ansar Dine.Les investisseurs étaient nombreux à se proposer pour remettre l'antenne sur pied mais l'homme a obstinément refusé. "Je ne veux pas subir l'influence des Politiques qui cherchent à se placer alors que le pays se reconstruit bon an mal an", dit-il. La rencontre avec Renaud Aubrac est alors arrivée comme un "cadeau du destin", explique Cheickh Maiga. Les deux "résistants" se sont immédiatement entendus. Ils partagent une passion tenace pour la liberté de la presse mais aussi l'envie de mettre en valeur la parole des femmes. "Quand j'ai rencontré Cheikh, j'ai eu la certitude qu'il prendrait le flambeau de Radio pour la Paix au Mali", affirme le bénévole. Durant le long trajet entre Bamako et Mopti, les émetteurs et un studio portable dans le coffre, les deux hommes ont laissé grandir la complicité au rythme de discussions sur l'état du pays. "On n'est pas du tout sorti d'affaire. Dans le nord, les gens ont encore très peur et le calme est précaire", confie Cheikh à son partenaire français.

La résolution 1325 du Conseil de sécurité inspire son action Actuellement conseiller technique au cabinet du maire de Paris, Renaud Aubrac passe son temps libre à monter des radios en zone de conflit depuis plus de 10 ans. C'est la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU en 2000 qui inspire son action. Les Nations Unies font alors le constat que les femmes sont particulièrement vulnérables dans les conflits armés et souligne l'importance de leur rôle dans la consolidation de la paix ainsi que le processus de réconciliation. Le jeune diplômé d'Harvard s'engage en Afghanistan. Il aide Zakia Zaki, une maîtresse d'école, à devenir la rédactrice en chef de la première radio libre afghane de l'ère post-taliban.


Un premier projet traumatisant. "J'ai compris très tôt que j'avais raison de me battre. J'ai aussi pris conscience que je créais un engin de mort", souffle Renaud. Zakia Zaki a été assassinée de plusieurs balles quelques mois après la mise en place de "Radio Sohl" (Radio pour la paix). Bouleversé, Renaud Aubrac n'abandonnera plus son engagement. "On ne peut pas leur donner raison. Lorsque la guerre est finie, elle laisse place au combat des idées. Nous nous battons pour que cette dynamique existe au moins. C'est une action éprouvante car il y a obligation de moyens, non de résultats, explique-t-il. Ne pouvant l'accompagner plus au nord pour des raisons de sécurité, Renaud quitte Cheikh à Mopti. Une simple accolade et ces mots : "Fais attention à toi". Une petite histoire dans la Grande Histoire, mais quelle histoire !
... suite de l'article sur Le Point


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