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Réconciliation nationale : Des actes, monsieur le Président
Publié le jeudi 27 mars 2014  |  L’aube




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Le président de la République n’en finit pas d’étonner les Maliens. Agréablement. En effet, en l’espace d’une semaine, Ibrahim Boubacar Kéïta enchaîne hommages et langage réconciliateurs, deux valeurs qu’il avait perdues depuis qu’il a prêté serment pour servir l’Etat et la nation en tant que président élu.

Dans son message à la nation à l’occasion du 26 mars, le chef de l’Etat a tenu un discours réconciliateur à l’image de ceux qu’on lui connaissait et qui sied aux hommes d’Etat responsables. IBK a indiqué que la nation malienne est une grande nation qui sait surmonter les passions, l’adversité et les rancœurs, en rappelant que tous les présidents du Mali encore en vie (tout en les citant nommément) peuvent se retrouver côte à côte lors d’événements sociaux.


Après les hommages de Mopti à ATT (18 mars) et ce discours rassembleur du 26 mars 2014, le président IBK a déjà balisé le terrain de la réconciliation nationale. Faudrait-il maintenant lier les discours aux ACTES ?

Tous ceux qui ont connu Ibrahim Boubacar Kéïta vous diront qu’il n’est pas un homme méchant, un homme qui n’oublie pas ; mais plutôt un homme de pardon, de paix et de rassemblement. Lors de son investiture, le 19 septembre 2013, n’avait-il pas placé son mandat sous le du triptyque Rassemblement-Mobilisation-Réconciliation

C’est pourquoi, la majorité des Maliens et la communauté internationale ont été désemparés, quand, aussitôt installé sur son fauteuil présidentiel, IBK égrène des discours va-t-en guerre et se déchaine contre tous ceux qui ont eu à gérer une portion du pouvoir au cours de ces vingt dernières années. Il fait de ses ennemis jurés tous les proches du président Amadou Toumani Touré et cautionne l’hypothèse d’éventuelles poursuites judiciaires contre l’ancien chef de l’Etat pour haute trahison. Alpha Oumar Konaré ? IBK, qui fut son Premier ministre, l’ignore superbement, même lors de son investiture.

A l’endroit des bandits armés, toutes les sorties d’IBK sont loin de rapprocher les parties du processus de dialogue et de réconciliation voulu par l’Accord préliminaire de Ouaga.
A chaque fois que le président doit prononcer un discours, c’est l’inquiétude. « Qu’est-ce qui va sortir de sa bouche aujourd’hui encore? », s’interrogent les Maliens, tant IBK est devenu friand des discours guerriers.

Mais, « mieux vaut tard que jamais », a-t-on coutume d’entendre. Aujourd’hui, le président Ibrahim Boubacar Kéïta semble radicalement changé, dans le bon sens. Les Maliens sont soulagés. Ils sont unanimement conscients qu’il recouvre ( !) le vrai IBK et retrouvent le président qu’ils ont plébiscité il y a sept mois.

En effet, le président du Mali, ce Mali qui sort d’une éprouvante guerre et qui aspire à la paix, s’est complètement débarrassé de ses discours va-t-en guerre, pour épouser, enfin, les valeurs cardinales qui furent celles de ses prédécesseurs: humilité, modestie, respect, pardon, dialogue, rassemblement, réconciliation.

En l’espace d’une semaine, le chef de l’Etat a posé deux actes majeurs, certes abstraits, mais qui sont de nature à (re) donner espoir à ses concitoyens, dans le sens de la réconciliation nationale.

Mardi 18 mars, l’hommage qu’il a rendu au président ATT à Mopti a été salué à sa juste valeur par tous les segments de la société malienne et les diplomates accrédités au Mali (cf. L’Aube n°601 du jeudi 20 mars 2014). C’est le premier véritable grand pas vers la réconciliation nationale.

Mardi 25 mars, le message à la nation du chef de l’Etat est un discours professionnel, un discours conciliateur, un discours pour l’avenir du Mali.

Après avoir eu une pensée pour les martyrs des folles journées de mars 1991, Ibrahim Boubacar Kéïta dira, en substance, que le Mali est une nation de pardon et que les Maliens se retrouvent toujours autour de l’essentiel quel que soit le fondement de leurs divergences. De Moussa Traoré à lui, IBK, il n’est pas exclu que tous les présidents qui ont dirigé le Mali soient un jour entre quatre murs ou sous une tribune, comme lors des événements sociaux. IBK traduit cette possibilité dans son discours ainsi qu’il suit : « Nous sommes une grande nation, parce que nous sommes une nation résiliente. Nous sommes une grande nation, parce que nous sommes une nation capable de dépassement et de compromis. Nous sommes une grande nation parce que notre nation sait surmonter les passions, l’adversité et les rancœurs.

Tous, toutes, fils, filles de la même nation, certes diverse, nous savons nous mettre d’accord sur l’essentiel, à savoir vivre ensemble.

Nous devons alors rendre grâce à Dieu, pour avoir fait de nous ce peuple majeur. Ce peuple brassé qui, privilège exceptionnel, peut réunir pour les mêmes événements sociaux, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Dioncounda Traoré, Ibrahim Boubacar Keita. Comme il a su réunir héritiers de Fily Dabo Sissoko et de Modibo Keïta ».

Avertissement pour les fossoyeurs et les faucons
Ce discours à connotation paisible est un véritable appel au pardon, mais aussi le deuxième grand pas vers la réconciliation nationale. Ibrahim Boubacar Kéïta a prononcé un message bien dit et tout aussi bien pensé.

Après l’acquis de Mopti, ce message est un autre avertissement pour ces fossoyeurs du Mali (tapis dans l’ombre) et ces fossoyeurs qui induisaient IBK dans l’erreur. Le chef de l’Etat démontre qu’il ne va plus les suivre dans leur dessein de détruire son pouvoir. Car, IBK a plus que jamais besoin aujourd’hui de rassembler les Maliens, de les mobiliser autour de l’essentiel, et de les engager dans la voie imperturbable de la réconciliation.
Sans conteste, après Mopti et le message du 26 mars, on peut dire que IBK a officiellement tracé la voie qui mène à la réconciliation, donc au bonheur commun. Car, ce pays a besoin de retrouver toute son unité avec l’ensemble de ses fils, dont Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré.

Maintenant, il ne reste plus qu’à passer aux actes concrets, à lier les discours aux faits, tangibles et mesurables.

Au rythme où il prend la mesure de ses responsabilités, sans doute que le président ne tardera à joindre l’acte à la parole, qui nous mènera inéluctablement vers l’apaisement.
Autre temps fort du message présidentiel du 26 mars, l’appel aux bandits armés. Un appel dénué de tout mot qui fâche. En ces termes : « En cette veille du 26 mars, occasion solennelle de commémoration de la révolution malienne qui a permis le dialogue avec la rébellion d’alors, puis la signature historique du Pacte National en 1992, je veux renouveler mon appel aux mouvements rebelles du Nord.
Qu’ils viennent autour de la table !

Qu’ils acceptent, sans atermoiements et sans subterfuges, le dialogue qui nous permettra de valider un avenir mieux assuré pour nos régions septentrionales aux vulnérabilités hélas réelles !

Qu’ils fassent en sorte qu’apaisés et remobilisés, nos frères et sœurs des camps de réfugiés puissent envisager sans tarder le retour dans leurs sites respectifs !
Mais qu’ils viennent à ce dialogue tant attendu avec la certitude que l’Etat restera unitaire, un et indivisible ! ».

Visiblement, le dialogue (avec les groupes armés) et la réconciliation (des Maliens) sont sur les (bons) rails.

Sékou Tamboura

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