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Pour diffamation de son Président : Le Mali va attaquer «Le Monde» en justice
Publié le lundi 31 mars 2014  |  Le Prétoire


© aBamako.com par A.S
Economie: 8é session du comite mixte de suivi des reformes du cadre des affaires de l`Etat/secteur privé
Bamako, le 11 décembre 2013 à la primature: s`est tenue la 8é session du comite mixte de suivi des reformes du cadre des affaires de l`Etat/secteur privé.


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Le gouvernement malien pourrait attaquer bientôt «Le Monde» pour diffamation du président de la République, IBK, et, partant, de tout le pays. En cause, un article du journal français, daté du 28 mars 2014, accusant le président Kéita d’intelligence avec le « parrain des parrains ».

Le 28 mars dernier, un article du journal français Le Monde fait état de l’implication de plusieurs chefs d’Etat africains dont le président malien dans le « système Tomi », du nom de Michel Tomi, surnommé le « parrain des parrains » français. Selon le gouvernement, qui a réagi le même jour par un communiqué télédiffusé, « cet article vise à salir l’honneur d’un homme, Ibrahim Boubacar Keïta, dont les valeurs d’intégrité et de rigueur morale n’ont jamais été remises en cause, et ce par qui que ce soit. Mais au delà de la personne du Chef de l’Etat et de l’institution qu’il incarne, il veut jeter le discrédit sur les efforts inlassables de toute une nation pour sortir d’une crise sans précédent…».

Dès lors, les auteurs de cet article, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, pourraient se retrouver dans le collimateur de la justice. En effet, le même communiqué précise qu’IBK a pris attache avec des avocats malien et français « afin d’étudier toutes les suites judiciaires possibles, y compris en termes de mesures urgentes et à titre conservatoire. Après une longue traque judiciaire dont Michel Tomi, son empire industriel Kabi, ses réseaux politiques, ses affaires en Afrique feraient l’objet de la part de la justice française qui aurait contre le Corse ouvert une information judiciaire pour « blanchiment aggravé en bande organisée », « abus de biens sociaux », « faux en écriture privée ». Seraient liés à ces affaires, quatre chefs d’Etat africains : le Gabonais Ali Bongo, le Tchadien Idriss Déby Itno, le Camerounais Paul Biya et le Malien IBK. Ce dernier serait particulièrement visé par l’article, certaines de ses activités ayant été passées au peigne fin par les journalistes. Mais, selon certains membres de l’entourage présidentiel, IBK serait plutôt la « victime collatérale de la longue et vaine traque contre » le parrain des parrains français d’origine corse, victime d’une campagne de dénigrement et de diffamation. Le gouvernement se propose de battre en brèche les accusations portées contre le président de la République, « homme d’Etat à la probité et à l’intégrité reconnues par tous, IBK est aujourd’hui l’une des icônes, sinon l’icône fédératrice du leadership africain en termes d’estime, de respect et de crédit. »

Des accusations qui ne résistent pas aux faits rapportés par ses défenseurs. D’abord, pendant tout le mois d’avril 2012, IBK n’a pas bougé de Bamako. Et même avant, depuis le 22 mars, date du coup d’Etat qui a renversé ATT, l’actuel chef de l’Etat, avait choisi de rester au Mali « compte tenu de la gravité des événements ». Ensuite, à cette date, à supposer qu’IBK soit doté du don d’ubiquité, il n’aurait pas pu se retrouver à Paris entouré de gorilles comme le président qu’il n’était pas encore.

Aux dires du journal Le Monde, Michel Tomi aurait mis à la disposition d’IBK, pour sa campagne présidentielle, des avions des compagnies Afrijet et Gabon Airlines dont il serait propriétaire. Faux, rétorque-t-on dans l’entourage présidentiel : des factures en font foi, l’avion d’Afrijet est loué par l’Etat du Mali tandis qu’un autre, appartenant à la Royal Air Maroc est mis à la disposition du président par le roi chérifien. L’acquisition d’un nouveau Boeing par l’Etat du Mali serait en cours de finalisation pour remplacer le Boeing 727 acheté à l’époque d’ATT, qui n’est plus en état de voler, comme l’attestent les audits techniques effectués en septembre 2013.

IBK est également accusé d’être un actionnaire du casino Fortune’s club de Bamako. A supposé même que cela soit vrai, est-ce un crime que de participer au capital d’une entreprise qui marche ?

Les journalistes du Monde iront beaucoup trop loin en mettant en cause la souveraineté nationale du Mali. Ainsi, Michel Tomi aurait payé, en février 2014, les frais d’hôtel, la voiture et la sécurité d’IBK, alors que celui-ci était déjà élu et pouvait effectuer toutes les dépenses de souveraineté relatives à son rang de chef d’un Etat souverain. De plus, l’ambassade du Mali à Paris ne dispose-t-elle pas de véhicules de standing pour transporter le Président ? Le président ne voyage-t-il pas chaque fois avec des agents de sécurité du Groupement Spécial de la Sécurité présidentielle ? Désormais ce n’est plus le Président IBK qui est attaqué mais le Mali, l’ensemble du peuple malien.

Chacun d’entre nous, chaque Africain, tous ceux qui connaissent IBK peuvent attester qu’il n’est pas un leader à se laisser « trimbaler » de la sorte sans réagir.

C’est pourquoi, au nom de notre dignité et pour l’honneur du Peuple du Mali qui lui a fait confiance, le président Ibrahim Boubacar Keïta est décidé à intenter une action en justice contre le journal français Le Monde.

Affaire à suivre…

Birama Fall


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