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Ahmed Mohamed Ag Hamani par rapport à la crise malienne : « La première erreur a été l’arrivée des Nations Unies au Mali… »
Publié le mardi 1 avril 2014  |  Le Tjikan




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L’ancien premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, lors de la conférence débats sur « la Paix et la Réconciliation Nationale », tenue en marge du festival de Sélingué, n’est pas allé par quatre chemins pour démonter et décrier le processus de paix et de réconciliation en cours dans la résolution de la crise qui affecte le septentrion malien.

Président de Kel Tamashek, plusieurs fois ministre sous la deuxième république et ancien premier ministre du premier gouvernement d’ATT, Ahmed Mohamed Ag Hamani n’a rien perdu de sa verve. Plutôt, de son franc parlé en vue de dire tout cru son opinion sur une question bien donnée. Surtout celle relative à la crise au nord. Le samedi, sous la tente des conférences publiques de la berge du fleuve Sankarani, à la faveur d’une conférence débats sur la ‘’Paix et la Réconciliation Nationale’’, Ag Hamani a brossé ce qui a été le tenant et ce qui pourra être l’aboutissant de la crise du nord malien.

Question de principe, il a tenu à clarifier un lapsus de langage répandu par rapport à la dénomination ‘’Nord Mali’’. « Aucun texte ne régis la division des régions du Mali en nord où sud », a-t-il précisé. Avant de soulever l’interrogation sur la réconciliation nationale en ces termes : réconcilier qui ?

Selon lui on parle de réconciliation nationale ou de réconciliation des peuples, quand au sein des composantes d’une même nation il ya une rupture du climat d’entente, une brouille. A savoir les ethnies d’un même pays. Or, pour le cas malien, selon Ag Hamani, il s’agit plutôt d’un conflit entre l’Etat malien et des groupes armés qui ne représentent pas du tout les touaregs. « D’ailleurs, les actions de ces groupes sont plus néfastes pour les communautés touaregs que pour n’importe quelle autre communauté, à cause des préjugés et des stéréotypes dont ils sont victimes », a-t-il affirmé. C’est pourquoi, à l’en croire, la première condition pour le rétablissement d’un climat de paix réelle et de réconciliation reste l’existence d’un environnement de sécurité égale pour tous.

La primauté de l’autorité publique !
« Tous les détenteurs d’armes sont à désarmer systématiquement dans les conditions définies par la loi car, seul l’Etat a le monopole de la violence. Il est paradoxale, voir inacceptables que les milices armées ethniques hors la loi dites d’auto défense opèrent impunément aux cotés de l’armée républicaine », a souligné Mohamed Ag Hamani avant d’égrener un long chapelet de conditions à réunir par l’Etat.

Notamment, la présence effective de l’administration sur tout le territoire, la pratique d’une justice impartiale, l’éradication de la corruption et du népotisme, le retour sécurisé et diligent des déplacés et des réfugiés dans leurs sites de résidence habituelle ainsi que la remise en place rapide des circuits de développement de tout le pays. Qu’il urge à l’Etat de se réconcilier avec tous les citoyens maliens en divorçant irrémédiablement avec les pratiques de mauvaise gouvernance. Et surtout se remettre en cause à tous les échelons en reformant le système dans son ensemble.

En somme, pour lui, afin de restaurer la paix et promouvoir la réconciliation il faut obligatoirement, trouver un terrain d’entente avec ces gens armés à travers entre autres des accords, pactes… Que cela permettra de las cantonner, de les désarmer et de les occuper à quelque chose. « Tant qu’il y aura des armes qui circulent partout dans les pays, sans contrôle, il n’y aura pas de paix », à insister le conférencier.

La présence intitule des Nations Unies !
Lors des échanges, l’ancien premier ministre Ag Hamani, n’a pas manqué de toucher du doigt certaines failles qui ont rendu difficile le rétablissement de la paix et la concrétisation de la réconciliation nationale. Ainsi, dira-t-il, un pays comme l’Algérie qui fut maître d’œuvre de tous les accords et pactes signés n’a plus sa place dans le processus. En tout cas pas comme médiateur, plutôt facilitateur.

Aussi, selon toujours Ag Hamani, l’accord de Ouagadougou a foiré depuis lors que les autorités ont décidé de tenir langue avec des protagonistes désignés sous le vocable des représentants des communautés ethniques : Touregs, Arabes, Sonrhaï… « Comment pouvait-on admettre que le MNLA parle au nom de tous les touaregs » a-t-il déploré. Avant de préciser que le MNLA n’était plus sur le terrain au moment de l’intervention de la force Serval.

Par rapport à la présence de la MINUSMA, Mohamed Ag Hamani n’a pas murmuré pour exprimer sa désapprobation. « On a laissé les éléments des Nations Unies, venir barricader tous nos endroits pour peu de résultats visibles », a-t-il confié. Pour ensuite affirmer que la première et plus grave erreur de la gestion de cette crise aura été l’arrivée des Nations Unies au Mali.

A ses dires, l’exception malienne c’et la richesse de notre culture de paix, d’hospitalité, « le djatigiya » de convivialité de cohabitation pacifique et du vivre ensemble qui ont résisté à l’usure du temps et aux vicissitudes des époques modernes. D’où sa confiance à ce que des rencontres de ce genre apportent un plus à la compréhension positive des problèmes que connait le Mali, périodiquement depuis un demi-siècle, appelés injustement « des rebellions cycliques et endémiques du peuple touareg opposé à la domination de toute autre ethnie ».

Faut-il le signaler, au présidium de cette conférence le président de Kel Tamasheq avait à ses côtés le représentant de la CEDEAO au Mali, M. Abdoulaye Ball, des autorités locales de Sélingué et l’ancien directeur de l’ORTM, Baba Daga.
Moustapha Diawara

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