Parler de la grande muette par ces temps qui courent, rentrent dans le cadre de l’actualité brûlante, voire de notre pays dirigé par une nouvelle équipe avec son Chef Ibrahim Boubacar Kéïta.
La réforme de l’armée prônée par nos gouvernants semble être engagée mais, le ver est dans le fruit car, à en croire nos informations, il y a une discrimination soutenue par des règlements de comptes aussi flagrants qu’ahurissants. Et pour cause, tenez-vous bien, le département de la défense et des Anciens combattants vient de d’attribuer plus de 400 médailles à des militaires et même à des civils sans que l’un des corps très important de la grande muette : l’Armée de l’Air n’ait un seul élément décoré. Est-ce un oubli ? Ou bien cela est fait sciemment ? En tout cas, les ronronnements se font sentir de ce côté et même dans d’autres corps des Forces Armées Maliennes. Est-ce une discrimination voulue et bien entretenue par l’actuel locataire de la défense sis à Dar-Salam ?
La machine de la réforme est engagée à en croire les nouvelles autorités. « Est-ce à dire qu’elle veut dire dépenser plus de deux milliards de nos francs dans un défilé militaire sans que certains n’aient bénéficié de tenues, de ceinturons, de bérets ? Pourtant sous l’ère ATT, cela se faisait sans qu’on en fasse un tel tapage médiatique ahurissant ? Ce sont des donations qui rentrent dans le fonctionnement normal de l’Armée», remarque un observateur avisé.
Aujourd’hui, remarquent des citoyens que nous avons interrogé, ce qui se passe dans l’armée, interpelle tous les citoyens.
Des médailles à coup de pelle…
« A peine six mois de gestion, l’on remarque que la méthode n’a pas changé d’un iota. Et pour cause, comment comprendre une distribution de médailles à coup de pelles et à l’emporte-pièce sans tenir compte d’autres corps et non les moindres ? », martèle A. T. S, un retraité. Pour notre interlocuteur, les nouvelles autorités doivent faire beaucoup attention à la gestion de l’Armée qui a subi la pire de ses humiliations lors de cette crise.
L’Armée de l’Air, un laissé pour compte ?
Prendre cet exemple, revient à expliquer une situation d’un des meilleurs corps de l’Armée, dont les éléments Officiers, Sous Officiers et hommes de rangs broient du noir. Et pour cause, qu’il s’agisse du coup d’état du 22 mars 2012, pour el quel selon nos informations, ils n’étaient pas très chaud, à la transition et au gouvernement de Tatam Ly, il s’avère ce corps est laissé pour compte.
Selon nos informations, l’Armée de l’Air pèse beaucoup lourd dans les Forces de Défense et de Sécurité.
A titre d’exemple, « lors des guerres, ce sont ses appareils qui déstabilisent l’ennemi et l’Armée de Terre ratisse. Mieux, lors de la contre-offensive des FAMA à Konna, ce qui n’a jamais été dit par les médias, ce sont les hélicoptères de l’Armée de l’Air, qui avec leurs frappes, les premières avant SERVAL, qui déstabilisé l’ennemi qui a été mis en débandade. Ici, au cours de la bataille de Konna, les Commandos fusiliers de l’Armée de l’Air, ont fait leur preuve. En guise de rappel, avec le début de la rébellion, ce sont encore les appareils de l’Armée de l’Air qui ont donné de sérieux à l’ennemi et qui a vu les autres composantes de l’Armée achevé le travail. L’apport des avions TETRA a été déterminant pour la conduite des opérations de reconquête des territoires occupés par l’ennemi. Et ce n’est pas le PC de SERVAL qui dira le contraire», nous confie un connaisseur. Il faut dire que la détermination des hommes de l’Armée de l’Air est connue car, malgré que les hélicoptères aient été touchés par les frappes de l’ennemi, les pilotes sont arrivés à leur base. Et dire que malgré ces exploits, aucune félicitation, ni décoration n’a été adressée aux hommes de ce corps à part ceux qui ont perdu la vie dans el crash de leurs appareils près de Sévaré.
L’Armée de l’Air est victime de l’application de la discipline
Pour cet observateur avisé, l’Armée de l’Air est victime de l’application stricte de la discipline militaire et républicaine puisque ne cautionnant pas la prise du pouvoir par la force. Selon nos informations, c’est ce qui explique qu’aucun haut gradé n’a bénéficié de promotion soit sous le CNRDRE qu’actuellement à cause de leur loyauté à la République.
Pour O.D, spécialiste des questions militaires : « Pourtant, ce corps regorge en son sein des gradés de grande valeur. C’est le moment de corriger une faute grave qui ne s’explique pas au moment où nos autorités parlent de cohésion et de paix au sein de l’Armée. Attention, il n’est pas dit que tous les gardés et hommes de rangs de ce corps sont mauvais. Loin s’en faut. Bien au contraire, il y en a de très bons comme ailleurs dans d’autres corps. Ce n’est pas normal qu’un seul corps, en l’occurrence l’Armée de Terre s’accapare de tout. Il faut qu’il y ait une réconciliation si nous voulons une vraie armée forte puisque la préoccupation devra être des FAMA unis au vrai sens du mot ».
A l’Armée de l’Air, nous avons l’impression d‘être exclu…
Selon un Sous-officier de l’Armée de l’Air très amer mais qui a requit l’anonymat : « Nous avons l’impression d’être exclu de l’Armée. Comme vous pouvez le remarquer, aucun élément de l’Armée de l’Air n’a été interpelé dans l’affaire actuelle qui défraie la chronique et nous fait très mal puisque c’est l’image de notre armée qui se ternit de la sorte. Nous sommes suffoqués de voir à chaque fois des frères d’armes arrêtés de la sorte ». Ce qu’il faut retenir, c’est que les hommes qui composent ce corps ont activement participé à la reconquête des villes du nord et continuent encore de faire leur preuve aux côtés de leurs frères d’armes puisque pour eux, l’armée est une et indivisible.
Changer les conditions de vie et de travail
Enfin, à entendre les hommes des FAMA, sans distinction aucun, clament que c’est le moment de changer les conditions de vie et de travail de nos militaires. Pour le moment, elles sont exécrables et inimaginables. Surtout n’essayez pas de savoir ce que gagne mensuellement un haut gradé, un Sous-officier ou un homme de troupe ?
La balle est dans le camp des autorités actuelles qui doivent être plus concrètes que politiques.
Les conditions n’ont pas changé d’un iota dans l’Armée
Qu’il s’agisse de l’Armée de l’Air tout comme dans d’autres corps, les conditions n’ont pas changé d’un iota malgré des actes ça et là des nouvelles autorités. Aujourd’hui, les FAMA ont besoin du concret : du matériel, de la formation différente de celle classique (Cat1, CAT2, BA1, BA2…). Dans ce cas, le Président IBK qui s’est engagé devant la troupe lors de son périple de Sévaré, doit agir rapidement. Mais, l’homme a besoin du soutien de tous face à des pressions qui ne disent pas leurs noms.
« Dans ce cas, le gouvernement ne devrait pas donner l’impression de régler des comptes mais plutôt aider l’Armée à sortir de sa situation actuelle que certains politicards l’ont plongée », a accusé un retraité.
IBK et son équipe sauront-ils relever ce difficile challenge ?
Wait and see !
Bokari Dicko
