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Migration clandestine : L’Europe se barricade, les migrants forcent
Publié le jeudi 3 avril 2014  |  L’aube




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Pendant que les Européens renforcent la surveillance de leurs frontières, de nombreux jeunes maliens sont signalés parmi les milliers d’Africains qui tentent désespérément de forcer l’entrée en Europe. Malgré des drames au quotidien, les flux de migrants ne semblent pas baisser en intensité, ce qui n’est pas étonnant pour l’Association malienne des expulsés (AME).

«Nous ne voyons pas ces flux comme un regain d’intérêt des migrants pour l’Europe. L’essentiel des mouvements migratoire se fait vers des pays situés à l’intérieur de l’Afrique », a déclaré Alassane Dicko, membre de l’AME. Cette association créée par d’anciens migrants maliens dans les années 90, est aujourd’hui une organisation qui défend les droits des migrants. « Nous sommes en contact avec certains migrants illégaux. Ils nous appellent lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes comme des rafles », a ajouté Dicko.

Toutefois, les migrants illégaux subsahariens qui vivent en Afrique du Nord ont ponctué le mois de mars de tentatives visant à forcer le passage vers l’Europe. Le 5 mars, plus de 1 600 migrants avaient tenté d’entrer dans l’enclave espagnole de Ceuta, à la frontière avec le Maroc. Début janvier, la Marine militaire italienne a sauvé, en 24 heures, plus de 1000 migrants parmi lesquels il y avait 30 femmes et 46 mineurs.

Selon le gouvernement italien, ils viennent du Mali, d’Erythrée, du Nigéria, de Somalie, de Zambie, d’Egypte, d’Irak, du Pakistan ou encore de Tunisie. Une opération appelée « Mare nostrum » a été lancée mi-octobre dernier par l’Italie pour éviter que des drames tels que le naufrage de 366 migrants dans la zone de Lampedusa début octobre ne se reproduise.

Alors que ces jeunes migrants sont déterminés à franchir les frontières européennes au risque de leurs vies, une campagne bat son plein au Mali pour informer des candidats potentiels sur les dangers de la migration irrégulière. Mais selon Dicko, cette campagne aurait été plus utile si elle impliquait d’autres structures comme le ministère de la Jeunesse et des Sports, ce département étant en contact avec les jeunes sur le terrain.

Les tentatives de traverser les frontières par les migrants se sont multipliées depuis l’année dernière où 300 personnes se sont noyées en octobre 2013 dans la méditerranée. Pour le Centre régional d’information des Nations unies, des trafiquants d’êtres humains sont derrière ces drames.

Plus de 2000 victimes en 2013
Néanmoins, l’Office des Nations unies sur les drogues et le crime (ONUDC) nuance la perception selon laquelle de pauvres migrants seraient toujours la proie de réseaux de criminels. En effet, les passeurs pourvoient le service que les migrants veulent bien payer.

La demande pour ces services a pris de l’ampleur au moment où les Etats à travers le monde ont renforcé les contrôles à leurs frontières les 10-15 dernières années. Conséquence, selon l’ONU, il est devenu plus difficile pour les migrants volontaires et les réfugiés d’entrer légalement dans d’autres pays.
Au moins 2 360 migrants ont perdu la vie en essayant de traverse clandestinement les frontiers en 2013, l’année la plus meurtrière pour les migrants, selon l’ONU. Pour l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus de migrants pourraient mourir, à moins que la communauté internationale ne prenne des actions décisives pour combattre les causes de la migration clandestine.

L’AME qui estime qu’il faut parer au plus pressé, estime que la montée des mouvements de migrants vers l’Europe et l’Afrique du Nord est liée à des troubles politiques et sécuritaires en Afrique. Pour preuve, la plupart des migrants illégaux viennent du centre de l’Afrique comme la République Démocratique du Congo dont une partie est plongée dans la guerre civile depuis des décennies.

Les mesures restrictives de certains pays africains sont aussi citées parmi les causes de la ruée récente de migrants vers l’Europe. Selon l’AME, il est de plus en plus difficile de migrer vers des pays comme l’Angola et la Guinée Equatoriale, qui sont des les destinations favorites des Ouest Africains, surtout des Maliens.

Les organisations de défense des droits des migrants estiment également que de nouveaux conflits africains contribuent à la ruée de migrants vers l’Europe. Il y a par exemple le conflit malien et les activités de Boko Haram. A en croire l’AME, les régions touchées par ces crises étaient des zones de concentration et de transit des migrants illégaux. La dislocation de ces lieux de concentration aurait accentué la pression sur l’Afrique du Nord et les abords de la Méditerranée.

Dans ces bureaux à Bamako, chaque jour l’AME reçoit au moins un migrant, du Mali et d’ailleurs, expulsé d’Europe. L’ONUDC s’inquiète du fait que les passeurs rendent de plus en plus service aux migrants illégaux pour éviter les contrôles aux frontières nationales, les règles migratoires et celles requises pour l’obtention de visa.
Soumaila T. Diarra

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