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L’Essor N° 17653 du 8/4/2014

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Le président Keïta à Kigali : un tête à tête fructueux avec Paul Kagamé
Publié le mercredi 9 avril 2014  |  L’Essor


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Le président Keita au 20e anniversaire du génocide à Kigali
Kgali, le 07 avril 2014. Le chef de l’Etat était l’invité spécial de son homologue rwandais Paul Kagamé à la commémoration du génocide de 1994 qui a fait 800 000 victimes. La commémoration officielle du génocide des Tutsi en 1994 a débuté hier à Kigali, la capitale du Rwanda


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Les président Ibrahim Boubacar Keita et son homologue rwandais Paul Kagamé ont eu hier un entretien en tête à tête au Serena Hôtel. L’hôte avait rejoint l’invité pour lui souhaiter bonne route. Mais aussi pour discuter avec lui de sujets d’intérêt commun pour le Rwanda et notre pays. La principale information issue de cet entretien est l’accord de principe pour un échange d’ambassadeurs entre les deux pays. Cela aura le mérite de mieux raffermir les liens de bonne amitié entre les deux peuples.

Le lien entre les deux chefs d’Etat est, lui, déjà évident et solide. Le président Keïta était debout, tout à côté du président rwandais lorsque celui allumait la Flamme du souvenir du génocide de 1994. Ibrahim Boubacar Keïta honorait ainsi un engagement qu’il avait pris, celui d’être auprès du peuple rwandais en cet instant de douloureuse mémoire. La promesse faite s’inscrit dans le sillage d’un élan de cœur suscité par les précédents voyage dans ce pays. « Je suis ici chez moi » avait répliqué le chef de l’Etat à son arrivée lorsqu’une diplomate rwandaise lui souhaitait la bienvenue à Kigali.

« Une chose absurde et inimaginable », voilà comment IBK qualifie le génocide rwandais. La mine grave, le regard chargé de compassion, le chef de l’Etat se demande encore comment un génocide d’une telle ampleur a pu se produire. Le décompte des cadavres en état de putréfaction avancé et celui des ossements trouvés dans les fosses communes ont donné un total effarant de 800 000 victimes abattues en l’espace d’une centaine de jours.

C’est « une leçon et une tache sur la conscience des hommes », a déclaré Ibrahim Boubacar Keita lorsqu’il s’est agi pour lui de porter un jugement sur ce terrible épisode de l’histoire rwandaise. Le président Paul Kagamé disait à ses 30 000 compatriotes massés au stade lundi qu’« aucun pays, en Afrique ou ailleurs, ne devrait devenir un autre Rwanda ». « Si les choix d’un peuple ne sont pas guidés à la lumière de son histoire, le danger sera toujours », a souligné Kagamé. C’est pour cela qu’il a conseillé aux Rwandais de pas se « laisser distraire ». Et d’ajouter pour asseoir la fermeté de ses options actuelles « notre approche est aussi radicale et sans précédent que la situation qui fut la nôtre ».

Il faut reconnaître au président rwandais que les choix stratégiques qu’il a faits ont donné de bons résultats. Ibrahim B. Keïta voit dans les progrès spectaculaires effectués par le pays « une chose agréable ». Vingt ans après, a-t-il insisté, « on retrouve un peuple debout qui a repris confiance en lui-même ». « Quand un peuple sait où il va, il peut soulever des montagnes », souligne le chef de l’Etat avant de prendre le chemin du retour, sous une pluie fine qui arrose la ville des mille collines.

Envoyé spécial

A. M. CISSÉ

LE PRÉSIDENT KEÏTA SÉDUIT PAR LE RWANDA

Sourire léger, vêtu d’un ensemble basin bleu clair dans le style que lui-même a popularisé et à qui on a donné son nom, le président de la République ne cache pas avoir été littéralement séduit par Kigali. Ibrahim Boubacar Keita, qui bouclait son troisième voyage au Rwanda, a surtout admiré le courage d’un peuple qui s’est relevé d’une crise profonde et qui s’attire aujourd’hui l’admiration des visiteurs. « Une ville propre », dit-il sobrement quand on lui demande ses impressions sur la cité bâtie à flanc des collines qu’est Kigali. Et il ajoute : « Tout cela fait partie de la confiance en soi ».

Au-delà de la charge émotionnelle que le Rwanda dégage inévitablement, le chef de l’Etat a salué « l’autodiscipline » qui y règne. « Quand on jette un mouchoir par terre, un autre citoyen le ramasse », relève le président en guise d’exemple. En effet, la préservation de la propreté des lieux publics a déjà intégré le quotidien du Rwandais. Tel un réflexe naturel. Cette attitude civique ne laisse pas indiffèrent l’invité spécial de Paul Kagamé qui insiste sur le fait qu’un comportement responsable partagé « bénéficie à l’ensemble des citoyens ».

A. M. C

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