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Edito : Quid de la reconquête du Nord ?
Publié le mercredi 8 aout 2012   |  Le Flambeau




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Une sagesse bien connue de notre terroir nous enseigne que tomber n’est pas une fatalité dans la vie. Mais tomber et être incapable de se relever et continuer son chemin dénote de la malédiction. C’est donc dire que l’occupation des régions du nord est un fait et ne saurait être une fin en soi. Néanmoins, plus qu’un devoir de conscience, leur libération est un impératif pour le Mali. Qu’en est-il alors de cette reconquête à l’heure où nous sommes ?
L’optimisme de ma volonté me pousse, en ce mois béni de ramadan, à émettre le vœu de la libération des régions du Nord dans les plus brefs délais, pourquoi pas avant le 22 septembre (date marquant notre accession à la souveraineté internationale et les fondements d’une nation une et indivisible). Mais le pessimisme de la réalité en est autrement. Le processus de reconquête des régions est à une phase plus ou moins relative. Officiellement, le Mali n’a entrepris ni la voix du dialogue ni l’option militaire avec les islamistes et leurs partenaires. En d’autre terme, ce n’est ni le bâton encore moins la carotte. Officieusement, des démarches pour la libération du Nord ont été entreprises de part et d’autre.
Sur le plan national, nous pouvons citer les rencontres salutaires du Haut Conseil Islamique avec les islamistes même si les informations relatives à celles-ci font état d’un bilan mitigé. A celles-ci s’ajoutent, entre autres, le patriotisme combien évocateur de la jeunesse de Gao, la visite de terrain du Docteur Oumar Mariko, les différentes mobilisations entreprises par le COREN et autres associations du Nord et surtout les vaines tentatives du Docteur Cheick Modibo Diarra et de l’armée malienne, en ce qui concerne le déclenchement d’un processus (diplomatique comme militaire) de reconquête à l’insu de la communauté internationale et de la CEDEAO. Ce qui avait eu pour conséquences le blocage de certains matériels et équipements militaires du Mali dans les ports ivoirien et sénégalais et une crise de confiance entre CMD et la CEDEAO. A l’échelle internationale, certaines actions méritent d’être soulevées. Il s’agit notamment des négociations entamées par le Président du Faso Blaise Compaoré, les tentatives vaines de la CEDEAO auprès du conseil de paix et de sécurité des nations unies, les multiples plaidoyers menés de part et d’autre par le gouvernement et personnes ressources et, récemment, la saisine du dossier par la France avec le périple ouest-africain de Laurent Fabius pour rallier plus de forces et de soutiens à la cause. Malgré ces multiples démarches, les espoirs d’une reconquête diligente du Nord s’effilochent. La reconquête du Nord, au regard de plusieurs facteurs, est actuellement en ‘’stand-by’’. C’est en quelque sorte le statu quo de la normalisation au sud et la ferveur de la résistance au Nord notamment à Gao. Les causes de cet état de fait sont multiples et variées. Notons l’imbroglio politique qui persiste à Bamako, l’irresponsabilité presque chronique de la classe politique, l’inaction de la société civile, le changement perpétuel de position et l’incompréhensibilité de certains pays comme la Mauritanie et l’Algérie et les nombreux foyers de tension qui secouent le monde et n’épargnant point la CEDEAO. Avec un tout petit peu de reculs, l’on se rend compte que l’élan de solidarité internationale qui caractérisait la crise du Nord s’est affaiblit. Le problème s’empire, tandis que les solutions s’effritent. La souffrance des populations envahies va crescendo, pendant que les politiques se livrent à des combats inopportuns qui ont contribué à décrédibiliser le Mali aux yeux du monde entier. Le Nigéria, qui devait fournir plus d’hommes, est dans la tourmente avec le dossier Boko Haram. La Mauritanie, le Niger, l’Algérie et le Burkina ont compris qu’une action militaire au Nord du Mali peut avoir des conséquences désastreuses sur eux ; tout comme le Mali pâtit aujourd’hui (même s’il l’a voulu en quelque sorte) de l’attaque de la Lybie par la communauté internationale. Que dire du capitaine de la CEDEAO, ADO, qui a actuellement d’autres chats à fouetter dans son pays avec les problèmes liés à l’insécurité. Sans oublier la République Démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan et bien entendu la Syrie qui représentent également de sérieux défis stratégiques pour la communauté internationale. Des soucis, chaque pays en a. Les autres ne peuvent passer tout leur temps à s’occuper des nôtres, encore moins lorsque nous donnons l’impression ‘’d’être encore dans une école maternelle’’ où nos politiques demeurent dans de fallacieuses querelles internes dépourvues de toute logique. Autant dire que la reconquête du Nord devra patienter en attendant que les hommes politiques maliens redescendent sur terre et prennent enfin conscience de la nécessité d’une union sacrée et d’une stabilité institutionnelle. Fort heureusement que la jeunesse de Gao et le mouvement Gandeizo, à travers leur patriotisme et sens élevé de la responsabilité, tentent tant bien que mal de consolider ce vide. Le processus de libération du Nord vient d’être déclenché par les populations. L’exemple vietnamien nous pousse à croire que cette action pourra aboutir à la libération de Gao ou favoriser l’émergence d’une nouvelle appréhension de cette situation qui se complique davantage. Qu’Allah unisse les maliens et sauve le Mali !!!

FOUSSEYNI MAIGA

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