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Le témoin du nord N° 005 du

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Histoire : … d’un pêcheur dans le filet
Publié le mardi 15 avril 2014  |  Le témoin du nord




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Marié et père de 4 enfants, M.S. est depuis plusieurs années, domicilié à Baco Djicoroni. Pêcheur de profession, il continue toujours de vendre ses poissons, mêmes si, depuis plus de trois mois, ses pairs ne le rencontrent plus au fleuve.

Un pêcheur qui ne pêche plus, mais qui a toujours du poisson bien frais à vendre ?
Voilà un mystère que les pêcheurs du coin ont décidé le 2 avril dernier de percer. C’est ainsi que, pendant toute la journée du 1er avril, les gestes et déplacements de M.S. étaient surveillés par ses pairs. Mais, jusqu’à la nuit, vers 20 heures, la surveillance s’avéra vaine car M.S. qui ne doutait de rien n’avait pourtant fait aucun geste suspect. Aussi, après avoir vendu comme d’habitude ses poissons, il s’était assis à la place du marché jouant au damier et termina sa journée à la maison, après un escale à la mosquée.

Les pêcheurs décidèrent ainsi d’abandonner la partie de surveillance quand un des leurs demanda et obtint la permission de faire surveiller M.S. jusqu’au matin.
Deux jeunes pêcheurs ont été à cet effet désignés pour monter la garde non loin du domicile de M.S.
Il était enfin quatre heures du matin en ce 2 avril, lorsqu’un des « gardes » que le sommeil n’avait pas terrassé eut la surprise de voir M.S. sortir de sa maison, (avec un sac au dos) et, au lieu de la mosquée, il prit la direction du fleuve.

Vite, l’alerte a été donnée à tous les autres pêcheurs qui accompagnèrent discrètement M.S. jusqu’à sa destination. Stupéfaction : M.S., sans prendre garde, commença son « travail » en fouillant minutieusement les filets tendus par les autres pêcheurs et commença sa moisson.

En quelques minutes, il avait son sac plein de poissons. C’est alors que les pêcheurs se ruèrent sur lui.
Paniqué, il abandonna son sac et prit ses jambes au cou. Personne ne daigna le poursuivre car, après tout, l’on connait son domicile.

Vers 8 heures, une délégation de pêcheurs se rendit au domicile de M.S., mais celui-ci n’est toujours pas rentré à la maison. Toute une journée d’attente. En vain. Aujourd’hui encore, le voleur qui a abandonné sa famille, demeure introuvable.

Boubacar Sankaré

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