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8 rentrants, 10 sortants et 21 inamovibles
Publié le mardi 15 avril 2014  |  Le témoin du nord




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L’attelage né des interminables consultations et tractations avec le nouveau Premier ministre, Moussa Mara, est une équipe réduite à trente-un (31) membres au lieu de trente-quatre (34) pour le précédent gouvernement d’Oumar Tatam Ly. On note, en effet, la sortie d’une bonne dizaine de nouveaux ministres contre plus d’une demi-dizaine de rentrants, soit un rapport de deux (2) postes ministériels économisés sur les mouvements produits par le décret N°2014-0257P-RM du 11 Avril 2014.

Parmi les sortants figurent l’ensemble des ministres délégués hormis le ministre en charge de la Promotion des investissements et de l’initiative privée, Moustaph Ben Barka, puis son homologue de des Affaires religieuse et du culte, Thierno Omar Hass Hass Diallo. On y dénombre des célébrités comme Moustapha Dicko de l’Enseignement supérieur et de recherche scientifique, Jean-Marie Sangaré de la Communication et des NTIC, Cheick Oumar Diarra de la Réconciliation nationale, Bruno Maïga de la Culture, ainsi que les généraux putschistes Moussa Sinko Coulibaly de l’Administration Territoriale et Abdoulaye Koumaré de l’équipement et des Transports.

Quant aux nouveaux rentrants, ils sont au nombre de huit (8) parmi lesquels on Ousmane Sy qui effectue son retour à la décentralisation une décennie après, Mountaga Tall à son baptême du feu tout comme Housseini Amion Guindo ou encore Abdoulaye Idrissa Maiga et Mahamadou Camara ci-devant : directeur de campagne du candidat IBK et son porte-parole et Directeur de cabinet. Idem pour les ministres Hachimi Koumaré qui hérite de l’équipement et des transports, et Abdoulaye Diop, un ancien conseiller diplomatique à Koulouba sous Alpha Oumar Konaré.

Comme il est loisible de le constater, au titre de la nomenclature gouvernementale, vingt-huit (28) anciens membres sont maintenus dans la nouvelle équipe parmi lesquels un seul est déplacé de son ancien poste, tandis que retrouvent des portefeuilles retouchés dans leur taille et leur vocation. C’est le cas de Mahamadou Diarra à la tête du département de l’Habitat naguère désigné sous le vocable de Logement, de Moussa Diarra, ministre du Travail et de la Fonction publique, qui assure désormais l’interface des institutions de la République. Les modifications de l’architecture gouvernementale profitent également au ministre de la Justice et Garde Sceaux, Sidi Mohamed Bathily, ainsi qu’à son collège de la Sécurité, Sada Samaké, qui ajoutent à leurs portefeuilles respectifs ceux des droits de l’Homme et de l’Intérieur. Dans la même dynamique, la reconstruction du nord est réaffectée à la Solidarité et l’Action humanitaire occupée par Hamadou Konaté, tandis que l’ancien Ministre des Affaires étrangères, Zahabi Ould Sidi Mohamed, permute vers la Réconciliation nationale. La liste n’est pas exhaustive.


Exit la délégation de portefeuille et l’équilibre ethnique
Autre caractéristique distinctive du nouveau gouvernement, c’est qu’il ne fait nulle place aux ministères délégués. Les départements concernés sont tout simplement supprimés ou dissous dans les différents ministères pleins et trois sur cinq de leurs détenteurs respectifs remerciés.

Ce n’est peut-être pas fortuit si le vocable de ministère délégué a disparu de la nomenclature gouvernementale. La donne s’explique très probablement par la représentation de nombreuses formations politiques par leurs leaders et non des moindre, une présence assez luxueuse pour exiger une certaine dose d’horizontalité dans la collégialité.


Outre donc le chef d’équipe, Moussa Mara, président du parti Yéléma, le nombre de chefs de parti a été revu à la hausse, sans doute à la faveur du clin d’œil évident du Premier ministre à son propre regroupement politique. En effet, si le parti Yelema n’est représenté n’est représenté au Gouvernement. Mais l’arrivée de Houssein A. Guindo et de Mountaga Tall, tous deux issus de la Convergence Sauvons le Mali (CSM), porte à sept (7) le nombre de chefs de parti politique membres du gouvernement.


En plus de ces deux leaders susmentionnés, qui étaient du reste prétendants à la magistrature suprême en même temps que le président et son Premier ministre, on peut citer également les président du l’UDD Tiéman H. Coulibaly, d’ASMA, Soumeylou B. Maïga, de l’UM-RDA Bocar Moussa Diarra, sans compter d’autres mastodontes également issus de formations politiques où ils occupent des rangs plus ou moins prépondérants. Il s’agit du secrétaire général adjoint et du secrétaire politique du PASJ, du secrétaire général du RPM et de son adjoint, entre autres.

En tout état de cause, le choix de cinq (5) des huit (8) nouveaux entrants dans les rangs de partis politiques 0 – au détriment de la société civile – procède d’une nette propension à un élargissement partisan où les réelles proportions de représentativité ne sont respectées que pour le parti présidentiel. Seule formation de la majorité à avoir reçu la visite du chef du Gouvernement, le RPM s’en sort avec un département supplémentaire en guise de consolation des amertumes créées par la nomination de Mara à la Primature. Ledit portefeuille revient à Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, la toute nouvelle ministre de la Culture et sympathisante du parti présidentiel. Elle porte à plus de dix le nombre de portefeuilles attribués au Rpm qui compte par ailleurs _trois des cinq femmes ministres de la nouvelle équipe.

Sa configuration ne respecte pas non plus les équilibres ethniques parce qu’en son sein ne figure désormais aucun représentant de la communauté touarègue, une confirmation sans doute de cette nouvelle approche de la question touarègue ouvertement reléguée aux calendes des priorités gouvernementales.

Reste à savoir si la cohabitation de leaders politiques – un choix peu désintéressée selon toute vraisemblance – pourra atténuer ou conjurer les conséquences de tant d’autres maladresses et errements parmis lesquels la persistance des connexions familiales qui restent incorrigées_.
A Keïta

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