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Nord-Mali : Le retour fracassant des milices armées
Publié le mardi 22 avril 2014  |  Le témoin du nord




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Face à la double menace islamiste et sécessionniste au septentrion malien, la faiblesse de l’Etat l’avait conduit en son temps à des milices armées confier des pans entiers de l’arsenal défensif national. Ces milices communautaires ont finalement déçu les attentes par un effet boumerang contre l’armée et la population, mais elles effectuent quand même un retour fracassant sur la scène.

Les milices armées s’imposeraient-t-elles aux hautes autorités maliennes comme un recours incontournable dans la préservation de l’intégrité territoriale ? La question mérite d’être posée tant leur soudaine réapparition agace la population des centres urbaines du septentrion.

Celle-ci a, au demeurant, sans fioriture, exprimé les inquiétudes qu’elles en éprouvent, à la faveur du récent forum de réconciliation à Tombouctou. Ledit conclave a donné l’occasion aux parties prenantes, toutes tendances confondues, d’interpeler les hautes autorités sur la menace que font peser sur la quiétude la détention d’armes par certaines communautés triées sur le volet. Et pour cause, les milices sont prises pour responsables des séquestrations, dont elles ont été les victimes et, par-delà, de la débâcle de l’armée malienne.

Au moment même où, la pauvre population s’égosillait à son sujet, les milices armées avaient pignon sur rue dans les régions contrôlées par l’administration, au grand dam de l’armée malienne qui leur dispute âprement le terrain et les positions. Il est même arrivé, selon certaines indiscrétions, que des colonnes armées jusqu’aux dents aient été arrêtées et aussitôt relâchées sur ordre de la hiérarchie, devant le regard impuissant des moins gradés. La scène s’est produite, il y a deux semaines, dans les environs de Tombouctou. Après avoir mis la main sur une colonne et son puissant arsenal de combat -qu’ils devaient conduire devant qui de droit- les patrouilleurs de l’armée ont été finalement rabroués par un ordre parachuté de plus haut pour les enjoindre de libérer illico presto leur prise, au motif que lesdits suspects aident à traquer les séparatistes du Mnla et leurs complices.

Très peu convaincants comme explication, cet argument de la hiérarchie fait encore murmurer dans les rangs démoralisés et terrifiés par ce brusque retour aux mêmes pratiques ayant engendré la déroute des forces armées sous ATT.

Ce n’est pas qu’à Tombouctou où la pratique refait surface à travers la célèbre milice armée de la communauté arabe. En 7e région également, les récents événements dramatiques à Tamkoutat ont mis à nu la persistance du phénomène, avec l’arrestation et l’exécution, probablement une bavure de l’armée malienne, de colonnes touareg munis d’un arsenal illégalement détenu. Lesdites victimes appartenaient à la tribu Imghad, dont les composantes sont souvent utilisées par le général Elhaj Gamou pour traquer les groupes jihadistes et les combattants séparatistes.

Tapis dans la stratégique de l’armée régulière, ses groupes armés justifient à leur tour l’émergence de milices d’autodéfense affiliés aux communautés qui s’estiment menacés par la proximité et la cohabitation avec un danger entretenu par l’Etat. C’est le cas des combattants songhaï et peul qui expliquent le recours aux arsenaux illégaux par les humiliations récemment infligés à leurs communautés respectives, faute de système d’autodéfense.

A K

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