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Avec la bénédiction de la France : Le MNLA s’offre une seconde base militaire à Tessalit
Publié le mercredi 23 avril 2014  |  Le Procès Verbal


© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)


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A Kidal, le mouvement indépendantiste touareg, le MNLA, fait déjà la loi. C’est connu. Ce qui l’est moins, c’est que le MNLA pousse son avantage militaire jusqu’à Tessalit.

En effet, les soldats maliens déployés dans la localité sont cantonnés dans la base militaire d’Amachach qu’on appelle communément base de Tessalit. Ils sont encerclés par une force onusienne composée de soldats tchadiens. Les mêmes qui ont nettoyé, en lieu et place des Français, les grottes du Tigherghar. Postés derrière les soldats tchadiens, évoluent la force française Serval. Et au-delà de la force Serval se situe le dispositif militaire du MNLA. Autant dire que l’armée malienne de Tessalit est verrouillée à double tour par la france et le Tchad alors qu’au-delà du verrou, les combattants du MNLA restent libres comme l’air.

« C’est à Ambobar, à 7 kilomètres de Tessalit, que le MNLA a installé sa base; ses combattants sont entièrement libres de leurs mouvements alors que les soldats maliens d’Amachach ne peuvent sortir de leur base qu’avec une autorisation et sous la surveillance étroite des forces franco-tchadiennes. Tous les ténors du MNLA se trouvent à Ambobar, à commencer par les officiers déserteurs de l’armée malienne », nous révèle une source. Le MNLA fait bon usage de sa liberté de mouvement et du blocage politico-militaire qui règne à Kidal.Parcourant les campements nomades et les oueds, il recrute à tour de bras les jihadistes enfuis et les récycle dans ses rangs, ce qui grossit ses effectifs et lui donne davantage de poids militaire et politique dans la perspective des négociations avec le Mali.

« Les émissaires du MNLA font valoir aux chefs de fractions nomades que l’autonomie de la région de Kidal n’est pas négociable et qu’il vaut mieux se rallier au MNLA pour en profiter, nous explique une source; ils insistent sur le soutien inconditionnel de la France et citent en exemple le cantonnement de l’armée malienne un peu partout dans la région. C’est ainsi que les chefs de tribus et de fractions adhèrent en masse au MNLA au détriment du Mali ».

Selon des sources sûres, ce messianisme séparatiste du MNLA se fait avec la bénédiction française. Ainsi, c’est grâce à l’appui d’un chef de fraction récemment recruté par le MNLA et qui tenait à lui prouver sa loyauté, que 5 otages de la Croix Rouge ont été libérés mercredi 16 avril 2014, au soir. Un proche du dossier raconte: « Le chef de fraction appartenait au groupe terroriste MUJAO; ne sachant pas qu’il avait été retourné par le MNLA, les ravisseurs du MUJAO ont pris rendez-vous avec lui pour venir cacher sous son toit les 5 agents humanitaires enlevés. Il en a informé le MNLA qui, à son tour, a informé la force française Serval. Les Français ont donc dépêché, en temps opportun, 3 hélicoptères sur place: ils ont pris possession des otages confiés au chef de fraction puis, prenant en chasse le convoi du MUJAO, ils l’ont liquidé ».


Tiékorobani

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