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Entre autonomie et fédéralisme : La position du Mnla se radicalise
Publié le mardi 29 avril 2014  |  Le témoin du nord


© Getty Images par DR
Crise Malienne : Moussa Ag Assarid (droite), le porte-parole malien du Mouvement national pour la Libération d`Azawad (MNLA) et Irij Maouche (guauche), le membre de l`association Tamazgha


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Dans la perspective des prochains pourparlers avec l’Etat malien, les mouvements séparatistes se concertent pour mieux accorder leurs violons, harmoniser leurs arguments. Il se trouve que l’intransigeance des hautes autorités sur l’intégrité du territoire n’a pas l’air de dévier leur position radicale. En tout cas, le drapeau des séparatiste flotte à nouveau à Kidal.

Initialement annoncée pour le week-end dernier à Kidal, le conclave du Mouvement national de libération de l’Azawad a finalement avorté. Elle pourrait cependant redémarrer aujourd’hui avec l’arrivée, dans la capitale de la 8e région du Mali, d’une délégation de la branche Mnla du Burkina-Fao, dont l’absence serait à l’origine du report.

La rencontre, selon le mouvement séparatiste, se justifie par un besoin d’harmoniser les positions stratégiques et les orientations consensuelles. Le futur statut de l’Azawad s’entend. Car, dans un document ventilé en guise de termes de référence, les camarades de Bilal Ag Asharif dénoncent ce qu’ils qualifient de «confusion, amalgame et déviations qui risquent d’hypothéquer les chances» de l’accord de Ouagadougou. Un document sur lequel les perceptions des parties signataires continuent de diverger.

Le conclave de Kidal, pour laquelle seront mobilisés 118 représentants des huit instances du Mnla, donnera lieu à une évaluation du fonctionnement des organes de ce mouvement et du processus de paix enclenché depuis Ouagadougou.

En attendant, le Mouvement national de libération de l’Azawad donne l’air d’avoir déjà tiré sa propre conclusions et évolue vers une nette radicalisation de sa position sur le futur statut de l’entité géographique revendiquée.

D’après des sources concordantes, avec l’appui et la caution de pays comme la Russie, le mouvement séparatiste n’accepterait que le fédéralisme comme solution durable à la problématique du Nord-Mali.
Cette tendance dominante en son sein est celle qu’elle va défendre, lors d’une autre rencontre de plus haut niveau prévu pour le 15 Mai prochain, à laquelle prendront part les autres mouvements affilés à savoir : le Mouvement arabe de l’Azawad et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad. La position de ces deux organisations n’est pas réjouissante quant aux chances d’aboutir à un accord de paix et l’abandon définitif des prétentions indépendantistes.

L’un, selon nos confidents, ne recule d’un pouce sur son attachement à l’autonomie. Tandis que l’autre, confie-t-ils, semble partagée entre fédéralisme et l’autonomie, avec une nette prépondérance à la seconde option.

Les drapeaux des séparatistes flottent à nouveau à Kidal
Dans la foulée des rencontres du Mnla et du conclave dit unitaire des différents mouvements de l’Azawad, la ferveur irrédentiste gagne, depuis quelques jours, en ampleur et en intensité dans la ville de Kidal. C’est du moins ce que rapportent des témoins oculaires. Lesquels indiquent, par ailleurs, que les rencontres, en cours ou en instance, drainent actuellement une affluence massive vers la capitale de la 8e région du Mali.

Certes, les couleurs et les symboles du Mnla les disputent de plus belle à l’emblème de la République du Mali. Néanmoins, les participants en profitent pour donner un peu plus de tonalité et d’intensité à leur position dans une ville où l’armée et l’administration observent impuissantes le drapeau des séparatistes flotter sur les places publiques.

En définitive, la situation, selon toute vraisemblance, n’envie en rien celle de l’épopée d’ATT, ancien président du Mali poursuivi à ce jour pour son inaction face à l’occupation du pays par les Djihadistes et la rébellion armée. Aujourd’hui encore, com­me le constate les observateurs, le territoire demeure occupé et sa souveraineté violée, au nez et à la barbe d’autorités légitimes qui n’entreprennent rien du tout pour redonner au Mali sa dignité bafouée.

IBK est-il, lui aussi, passible de poursuite pour haute trahison ? Si les mêmes causes ne méritent pas de produire les mêmes effets, autant s’excuser auprès ATT.

Abdrahmane Kéïta

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