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Vers le dénouement de la crise politico-institutionnelle : Les dessous de la reconduction du PM Cheick Modibo Diarra
Publié le mardi 14 aout 2012  |  L'Indépendant


Rencontre
© aBamako.com par as
Rencontre entre le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra et les Ressortissants du Nord du Mali
10/08/2012. Bamako.Primature


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La question du maintien ou du départ du Premier ministre Cheick Modibo Diarra avait, pendant un moment, polarisé l'atmosphère politique à Bamako, alourdissant du coup la crise politico-institutionnelle que traverse le Mali depuis le 22 mars 2012. En renouvelant sa confiance au Premier ministre en lui laissant les coudées franches de jouer un rôle décisif dans la mise en place du gouvernement d'union nationale, le président de la République par intérim a choisi simplement d'esquiver la confrontation qui se profilait à l'horizon. Ce qui n'épargnera pas quelques écueils au Dr Cheick Modibo Diarra du fait d'une gouvernance qui, même collégiale, portera son sceau.

Seul l'observateur non averti est surpris de voir que la demande insistante du Front anti-putsch (FDR) d’obtenir le limogeage du Premier ministre n'ait pas reçu un écho favorable de la part du président de la République. Le président de la République par intérim (jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la République, comme décidé par la Cour Constitutionnelle dans son avis du 31 mai 2012), Dioncounda Traoré est issu de l'Adéma-PASJ, le parti le plus influent du FDR. En ne satisfaisant pas à l'exigence de débarquer le Premier ministre, comme exprimée en sourdine par d'autres regroupements en plus du FDR, le chef de l'Etat a d'abord opté pour l'esquive d'un bras de fer que l'astrophysicien et ses alliés politiques étaient à deux doigts d'engager. Une confrontation dont le pays, exsangue à tout point de vue, n'a nullement besoin.

En effet, c'est le jour même du retour au pays du président intérimaire que le chef du gouvernement a déclaré sur les antennes qu'il ne démissionnera pas ; qu'il ne sait d'ailleurs à qui il doit remettre sa lettre de démission. Par cette sortie médiatique, l'ex-navigateur interplanétaire annonçait les couleurs sur sa farouche volonté du "j'y suis j'y reste ". Suivi dans cette démarche par des regroupements politiques comme la CSM dont son parti, le RpDM est membre, et la COPAM, Cheick Modibo Diarra avait presque montré le biceps à toute tentative visant à nommer un Premier ministre autre que lui.

Même si des observateurs indiquent que l'astrophysicien est lâché par ses premiers soutiens du côté de l'ex-junte, plusieurs acteurs politiques voient en le gendre du Général Moussa Traoré l'alternative d'avoir des chances d'émerger lors des prochaines joutes électorales. C'est le cas des leaders comme Oumar Mariko de la COPAM, Me Mountaga Tall de la CSM, IBK de l'Alliance IBK-2012. En clair, la question de la confiance se pose crûment au niveau des organes de la transition. Pour les leaders précités, la carte Dioncounda ne peut être jouée qu'avec celle Cheick Modibo Diarra.

Le président intérimaire ayant vite compris cette donne, a opté pour, comme le dirait l'autre, la stabilité. Cette équation de stabilité à deux inconnues, Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra, a le mérite d'être mixte. Si le premier peut appuyer sa "légitimité " sur la Constitution du 25 février 1992, le second tire la sienne de l'Accord-cadre du 6 avril 2012. Seulement, avec une gouvernance collégiale soutenue par un Haut Conseil d'Etat composé du président et de deux vice-présidents, le Premier ministre pourrait se fondre dans une masse de l'exécutif. Dans ce cas, ses soutiens actuels peuvent être déçus quant à leurs espoirs réels d'un renvoi d'ascenseur lors des joutes électorales, quand on sait que le gouvernement fera face à plusieurs défis.

En outre, il semble que la solution Cheick Modibo Diarra-Dioncounda Traoré est un pis-aller aux yeux de différents acteurs politiques. Ce qui joue plus en défaveur du leader du RpDM que de celui de l’Adéma (à 70 ans et à un pas de sa retraite politique).

Par ailleurs, il y a lieu de relever la prise de position des responsables du Haut Conseil islamique du Mali en faveur de cette stabilité avec le maintien du PM à son poste. Pour peu que cela sorte le Mali de la crise politico-institutionnelle.

Bruno D SEGBEDJI

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