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Le Républicain N° 4851 du 6/5/2014

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Ibrahima N’Diaye, ancien ministre, ancien vice président de l’Adema-Pasj / Avion présidentiel : « Le Premier ministre tel que je le connais tirera toutes les conséquences »
Publié le vendredi 9 mai 2014  |  Le Républicain


© aBamako.com par Mousnabi
Activité des partis politiques : Réaction de ADR/FDR (Alliance pour la sauvegarde de la Démocratie et la République) suite à la déclaration du chef de mission d`observation de la francophonie au Mali sur les antennes de RFI.
Lundi 29 juillet 2013. Bamako, siège de l`ADEMA. les leaders de ADR/FDR (Alliance pour la sauvegarde de la Démocratie et la République) se sont réunis pour dénoncer l`attitude du chef de mission de la mission d`observation de la francophonie au Mali, l`ancien ministre des affaires étrangères de la Mauritanie Ahmedou Ould Abdallah


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Aujourd’hui, huit mois après l’élection présidentielle à laquelle vous avez participé et qui a causé quelques frictions, pouvez- vous nous dire comment se porte votre parti l’Adema ?
En ce qui concerne mon parti l’Adema-PASJ nous avons connu de grosses difficultés mais qui ne sont pas nées spontanément, qui existent depuis de nombreuses années, qui ont érodé le parti … j’ai quitté la direction du parti, je suis allé dans l’opposition. J’aurai pu faire autrement mais mon choix c’est de rester dans l’Adema, maintenir ma position, défendre ma position et c’est ce que je fais encore. Je suis plus à l’aise en dehors de la direction pour continuer ce combat là .

Vous vous êtes mis en marge de la direction du parti : le CE qui est avec la mouvance présidentielle mais vous avez un esprit d’opposant ?

Vous pouvez l’appeler ainsi je pense que dans le parti démocratique ça se voit tous les jours il peut avoir des sensibilités, il peut avoir des positions différentes. Je ne me reconnais pas, je ne me retrouve pas dans ce choix du parti Adema j’espère que les postions peuvent évoluer et pas parce qu’on est contre X ou Y simplement il faut respecter les élections, la volonté des masses, elle s’est faite par rapport à des positions politiques vis-à-vis des gestions passées et vis-à-vis du présent. Visiblement toutes les campagnes passées ont été orchestrées, visaient à dire que l’Adema a été pratiquement la cheville ouvrière de tous ceux qui arrivé de mauvais dans ce pays-là et les élections sont faites dans ce sens. Si quelqu’un d’autre gagne il faut le laissé appliquer sa politique, engranger les résultats et l’Adema aussi doit pouvoir se corriger, améliorer en tout cas sa façon de faire mais défendre son bilan Dieu seul sait s’il y en a de positif. Avec la gestion nouvelle, les vérités vont se rétablir d’elles- mêmes. J’espère qu’on tirera toutes les leçons de ce qui s’est passé dans cette alliance là les résultats en tout cas sont là.

L’Adema a opté pour les gérer avec IBK, a pris position pour la majorité présidentielle. Aujourd’hui, sept mois après l’élection présidentielle l’Adema s’en porte-t-elle mieux ?

Je pense que c’est le débat qui est en cours. D’ailleurs au sein de l’Adema, les résultats en tout cas de l’alliance du choix de la mouvance présidentielle sont là pour l’attester. Ces résultats ont été catastrophiques. Ce fut la conséquence du choix irresponsable de la direction nationale. Maintenant, il s’agit pour l’Adema qui passe de 55 à 56 députés pour se retrouver avec 16 députés je pense que les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’Adema doit se ressaisir aujourd’hui pour redresser la barre et essayer de revoir tous ceux qui a été fait.

Est-ce que l’ADEMA est représentée à souhait dans les instances de prise de décision aujourd’hui ?

A part le gouvernement, je vois des ministres qui sont rentrés dans le gouvernement sans même que la direction soit informée, pas négociée mais informée, les ministres peuvent vous dire si c’est vrai ou faux

Sont-ils là à titre personnel ?

C’est le moins qu’on puisse dire, ils sont ADEMA ça c’est incontestable mais je n’ai jamais vu ça. Quand on voit la chasse aux sorcières qui accourent aujourd’hui dans l’administration, vous voyez depuis l’installation d’IBK et tout ce qui a eu comme nomination, essayez de faire une analyse et demandez les différents états majeurs qui et qui ont été à la faveur de ces nominations ?

Le président a placé l’année 2014 comme l’année de lutte contre la corruption, 7 mois après quels commentaires cela suscite en vous au regard de vos constats ?

Je pense que ce projet de la lutte contre reviendra finalement à la société civile, aux maliennes de s’approprier eux même ce sujet là, que ça soit pas une affaire d’IBK seul, une affaire du gouvernement seul. Je me demande au moment où amorce ce 8ème mois je me demande ce qu’ on va présenter , ce n’est pas le vote d’une loi qu’ on va présenter , ce n’est pas le dossier pour sanctionner les mauvaises gestions du passé qu’ on va présenter comme bilan. Nous voulons comme bilan ce que du temps d’Ibrahim Boubacar Kéita, on a pu changer, ce qui a changé fondamentalement. Les maliens sauront faire la part des choses, nous serons là pour juger, nous seront là pour apprécier et tous les thèmes majeurs que président Ibrahim Boubacar Kéïta, ça été dit, que cela se fasse enfin.

« Je l’ai dit, je le ferai », c’était le mot d’ordre de campagne d’Ibrahim Boubacar Kéïta
C’était une formule choc qui a porté dans un environnement, dans un contexte de traumatisme, les mots ont été dit dans un contexte, les gens avaient besoin de cette formule là les gens ont fait confiance à cette personne, qui a porté sur ses épaules à elle seule, toute la charge en homme providentiel. Et je crains que le temps ne puisse le rattraper parce qu’en banalisant ou en simplifiant les choses comme si avec une baguette magique tout peut se régler, honnêtement c’est le sentiment qu’ il a donné aux maliens, mais 7 mois, ce n’est pas le moment des bilans mais des décisions ont été prises et des actes ont été posés.

Et les arrestations auxquelles ont a assisté avec tambour battant, pour finir en queue de poisson ?

Moi je pense que c’est au ministre de la justice de s’expliquer je viens d’apprendre que le directeur du PMU qui a été libéré hier aurait disparu, il faut vérifier…
Ce serait une fuite organisée alors ?

Je disais que la tolérance zéro n’existait pas , l’être parfait n’existe pas , quand on se compare à la couleur blanche de son bazin, c’est du faux, seul Dieu est parfait , nous tous il faut que nous soyons humble pour demander pardon à Dieu , à nos concitoyens pour les fautes commises, pour les imperfections, pour les erreurs et faire des efforts pour faire mieux . Quand on pense qu’on est parfait on a plus d’effort à fournir, la tolérance zéro n’existe pas. Si c’est ça personne n’échappera, tous ceux qui ont eu à diriger soit par incapacité soit insuffisance. Il faut qu’on sorte de ce débat qui n’apporte rien, et chaque jour on ment à soi même, on trompe le peuple, il faut arrêter cela, on ne peut pas tromper le peuple que pendant un moment, mais jamais tout le peuple tout le temps.

L’Assemblée nationale vient d’adopter la DPG, que vous avez suivie avec intérêt, quel commentaire en faites-vous ?

C’est l’opposition qui a rendu cet exercice crédible, qui lui a donné sa tonalité qui a permis cet évènement d’être un temps fort tellement que ça été suivi par l’opinion et je voudrais singulariser un intervenant Mamadou Gassama qu’on ne félicite pas souvent mais honnêtement son intervention a créé la sensation pour deux raison : la première c’est que les gens dans la pratique de l’exercice on vue qu’une opposition est nécessaire. La majorité elle-même a besoin de cette opposition. Le sujet qu’il a évoqué concernant l’avion présidentiel pas pour la polémique mais ça peur tous les esprits aujourd’hui. Cette question, je ne vois pas quelqu’un de la majorité la soulever pour ne pas gêner leur majorité, et se faire taper sur les doigts.

Il s’agit de l’avion présidentiel qui est acheté à 20 milliards alors que le pays est dans un gouffre profond de misère ?

Juste un exemple et là-dessus, le premier ministre a trébuché, en tous cas il n’a pas convaincu. Et c’est un débat qui ne fait que s’ouvrir. Il y’a eu des prédécesseurs notamment le rapport de Parena et d’autres sur ces mêmes questions mais quand l’Assemblée s’en saisie, quand les députés veulent qu’on parle de ça, l’assemblée a un pouvoir important. Ce député a montré que l’opposition est une nécessité.

Sur sa réponse, le premier ministre a convaincu pour de l’avion ?

Non de tous ceux que j’entends, moi-même, il ne m’a pas convaincu. Je pense qu’il a dû prendre trop de risque par ce que c’est un dossier, est ce qu’il a eu le temps de le connaitre, on lui a donné de la communication. Le plus important dans tous çà c’est que si cela doit être vrai, c’est que le premier ministre aura menti à tout le peuple, qu’il soit trompé ou pas c’est ça la gestion d’Etat, il a parlé avec toutes les assurances sur ce dossier-là. Alors que sur ces deux points d’autres arguments existent. Que ce dossier soit pris au sérieux et que le peuple soit informé. S’il se trouve que tout ça, c’est des allégations, c’est du faux, .. mais c’est des interpellations. Au niveau du parlement, les ministres vont venir s’expliquer et je souhaite vivement que, puisqu’il s’agit de vérité, de justice que soit maintenant et que ceux qui ont pillé ce pays-là, qui ont détourné soient connus.

Si ces allégations devant la représentation nationale s’avèrent fausses, quelle conclusion le premier ministre devrait tirer ?

Dans un pays avec des dossiers de ce genre, le premier ministre tel que je le connais, je suis convaincu qu’il tirera toutes les conséquences.

Il devrait démissionner ?

Bien sûr en toutes logiques par ce que ça veut dire que si on commence un mandat comme ça. Dans une année (2014) de lutte contre la corruption avec des thèmes forts, la tolérance zéro, je pense que ce n’est pas nous, c’est eux qui doivent appliquer cette tolérance zéro et en tirez toutes les conséquences. Je pense qu’il a été très imprudent, il vient d’arriver, je me demande s’il maitrisait ce dossier. C’était de la seule excuse, et ça peut arriver si non c’est trop grave.

Devant la représentation nationale, forcer l’adoption d’une Dpg sur du faux ?

Sur du faux et surtout que ce n’est pas le seul dossier. En sept mois je n’ai jamais vu un président de la République faisant l’objet de tant d’attaques sur son intégrité, sur sa sincérité, en sept mois surtout que c’est le président qui a mis tant de vigueur de force sur question de probité morale, d’intégrité, d’amour de la patrie au-dessus de tout. Alors vous voyez !..
Réalisée par B. Daou

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