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Le Mali "en guerre" contre les "terroristes", après des violences meurtrières à Kidal
Publié le dimanche 18 mai 2014  |  AFP


© aBamako.com par A.S
Visite de Soumeylou Boubèye Maïga dans les garnisons
Bamako, le 13 mai 2014. KATI et base 101. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga a visité hier dans ces garnisons,, et a pu vérifier ces évolutions positives.


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Bamako - Le Mali a déclaré dimanche la "guerre" aux "terroristes" au lendemain de combats meurtriers à Kidal (nord), fief rebelle touareg où, selon Bamako, une trentaine de fonctionnaires sont retenus en otages. Trente-six morts, dont huit militaires, et une trentaine d'otages, à
l'issue de combats entre soldats maliens et groupes armés, le jour même d'une visite du Premier ministre Moussa Mara: le bilan officiel donné par les autorités maliennes rappelle à quel point la situation à Kidal reste explosive.

"Les terroristes ont déclaré la guerre au Mali, le Mali est donc en guerre contre ces terroristes. Nous allons mobiliser les moyens pour faire cette guerre", a déclaré à l'AFP Moussa Mara, joint par téléphone à Gao (nord-est), promettant "une guerre sans merci à ces terroristes". Le chef du gouvernement s'est rendu samedi à Kidal, chef-lieu de région (plus de 340 km au nord de Gao), dans le cadre d'une tournée dans le nord du Mali, sa première depuis sa prise de fonction début avril.

Dans un communiqué, le ministre malien de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga a affirmé que les soldats maliens avaient affronté samedi à Kidal "le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad, rébellion touareg, ndlr) appuyé par des éléments des groupes terroristes", qu'il n'a pas identifiés. "Au cours des affrontements, les forces armées maliennes ont enregistré huit morts et 25 blessés, tandis que 28 morts et 62 blessés ont été dénombrés
du côté des agresseurs", a-t-il indiqué, alors que le MNLA avait affirmé samedi avoir tué quatre militaires et déplorer un blessé dans ses rangs. "Nos forces ont repris le contrôle de tous les bâtiments administratifs à l'exception, pour le moment, du gouvernorat, où le MNLA et les terroristes détiennent une trentaine de fonctionnaires en otages", a ajouté le ministre.
Auparavant, le gouvernorat de Kidal avait fait état d'une trentaine de
personnes "portées disparues", incluant civil et soldats.

- Renforts militaires à Kidal -

La Mission de l'ONU au Mali (Minusma), dont des troupes sont déployées dans le Nord de même que des soldats de l'opération française Serval, a condamné "les affrontements à Kidal", en annonçant dans un communiqué un "bilan préliminaire" de "deux blessés graves par balles et 21 blessés" parmi ses policiers. Le MNLA, groupe indépendantiste, avait déclenché en janvier 2012 une offensive contre l'armée malienne dans le nord du Mali, s'alliant à des
islamistes armés. A la faveur d'un coup d'Etat militaire en mars 2012, ces divers groupes armés se sont emparés des régions du nord du Mali - Tombouctou, Gao, Kidal -, d'où les rebelles touareg avaient ensuite été évincés par les jihadistes liés à Al Qaïda.
Le MNLA est revenu à Kidal à la faveur d'une intervention militaire internationale lancée par la France, qui a chassé en 2013 les jihadistes des grandes villes du Nord. En dépit de la présence sur place de soldats maliens, français et onusiens, Kidal échappe toujours au contrôle de l'Etat malien. Selon plusieurs sources, la ville est devenue une zone de non-droit, en proie à l'anarchie et aux rivalités de groupes armés.

Après les affrontements de samedi, "toutes les mesures conséquentes seront prises pour garantir la sécurité des personnes et de leurs biens à Kidal, consolider la souveraineté de l'Etat et protéger le processus de dialogue politique", a promis le ministre de la Défense.
"Nous allons si nécessaire doubler nos effectifs sur place. Les dispositions sont prises", a-t-il dit à l'AFP.

Les dernières violences à Kidal suscitaient au Mali des réactions d'hostilité envers la force Serval et la Minusma ainsi que la France, accusée de soutenir le MNLA. A Bamako samedi soir, quelques centaines de personnes se sont rassemblées Place de l'Indépendance, scandant des slogans pour "la libération de Kidal", selon des témoins.
Ces derniers mois, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a souvent
accusé, à mots couverts, la France de passivité à l'égard du MNLA.
bur-cs/tmo

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