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Nord du Mali: accrochage à Kidal malgré les appels au calme
Publié le mercredi 21 mai 2014  |  AFP


© aBamako.com par as
Photos de Gao apres les combats
22/02/2013. Gao


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Bamako - Un accrochage entre armée malienne et rebelles a secoué mercredi Kidal, le fief touareg du nord, malgré les appels de l’ONU à relancer les négociations rendues cruciales par la reprise des violences ce week-end. Ces développements montrent combien la situation reste explosive à Kidal (1.500 km au nord-est de Bamako), où l’Etat malien n’a jamais réussi à complètement reprendre pied malgré l’offensive lancée en 2013 par l’armée
française, qui a permis de libérer le nord du Mali de l’emprise de groupes islamistes.

Des affrontements avaient fait le 17 mai plus de 30 morts, selon Bamako, et obligé la France à décaler de "quelques semaines" la réorganisation de son dispositif militaire au Sahel.
Le regain de tension a aussi amené Paris à muscler sa présence dans la région septentrionale du Mali. Une centaine de soldats français ont été envoyés en renfort dans la ville de Gao (au sud de Kidal), a annoncé mercredi l’armée française, qui a déjà envoyé une trentaine de soldats en renfort à Kidal.

Mercredi matin, les tirs ont repris à Kidal. "L’armée malienne tire, les rebelles touareg aussi", a raconté à l’AFP un habitant. Les coups de feu proviennent de toutes les parties, sans les identifier nommément, selon une source militaire à la Minusma, la mission de l’ONU au Mali. "Le renforcement des positions des uns et des autres ne pouvait déboucher
que sur ça", a-t-elle estimé. Selon une source militaire malienne, 1.500 soldats sont arrivés sur place depuis ce week-end. Les rebelles auraient aussi mobilisé des effectifs supplémentaires.

Interrogé par l’AFP, un haut responsable de l’armée malienne a affirmé qu’il s’agissait mercredi d’une "opération de sécurisation des biens et des personnes à Kidal et dans sa périphérie". Jusqu’à mercredi matin, un calme précaire régnait dans cette ville en plein
Sahara. Par peur de nouvelles violences, quelques centaines de civils ont fui la ville "pour des campements dans le désert", a indiqué une source à la Minusma.

- L’ONU appelle à la négociation -

La tension est brusquement montée samedi dernier, à l’occasion de la première visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal, avec des affrontements entre des éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg qui contrôle encore en partie la ville, et l’armée malienne.

Selon les autorités maliennes, qui affirment que le MNLA était appuyé par des "terroristes", les combats avaient fait 36 morts, dont huit militaires. D’après l’ONU et Bamako, six responsables de l’Etat et deux civils ont également été assassinés le même jour au gouvernorat de Kidal, et les groupes armés y ont séquestré une trentaine de fonctionnaires, libérés lundi. Le MNLA a toutefois démenti avoir combattu aux côtés des jihadistes et avoir exécuté des otages.

Les nouvelles violences surviennent quelques heures après l’appel au calme lancé par le Conseil de sécurité de l’ONU. Mardi, dans une déclaration unanime, les 15 membres du Conseil ont condamné les violences et ont "appelé toutes les parties à agir avec retenue et à
s’abstenir de toute nouvelle violence pouvant menacer les civils". Tout en réaffirmant leur soutien à la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire, y compris Kidal, ils ont estimé que "seul un processus de négociation crédible et sans exclusive pouvait amener paix et stabilité durables" dans le pays.

Le Mali a été traumatisé et divisé par une profonde crise politico-militaire de 18 mois, dont le départ a été une offensive lancée par le MNLA en janvier 2012, qui a conduit à l’occupation du nord par des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Un temps alliés aux rebelles touareg du MNLA, les islamistes les avaient ensuite supplantés.

Les jihadistes ont été chassés des grands centres urbains par l’intervention militaire internationale déclenchée en janvier 2013 à l’initiative de Paris, et toujours en cours, mais ils y demeurent actifs et y commettent régulièrement des attaques meurtrières. Le processus de dialogue entre Bamako et les groupes armés, amorcé par un accord signé à Ouagadougou en juin 2013, est au point mort, même si chaque camp affirme régulièrement demeurer ouvert aux discussions.

Mais désormais le régime de Bamako entend d’abord renforcer la pression sur le MNLA.
A l’ONU, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a demandé un renforcement du mandat de la Minusma et le désarmement de la rébellion touareg.
L’Assemblée nationale malienne a de son côté invité "les pays amis (du Mali) à suspendre toute assistance médiatique, consulaire et diplomatique au MNLA", estimant que ce mouvement "jouit d’une certaine audience" à l’étranger.
sd-cs/mrb/tmo

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