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Conflits et paix en Afrique: l’appel à l’action en urgence de la BAD
Publié le jeudi 22 mai 2014  |  fasozine.com


© aBamako.com par mouhamar
Deuxième réunion ministérielle de la plateforme de coordination des Stratégies pour le Sahel
Bamako, le 16 mai 2014 au CICB. La capitale malienne a abrité la deuxième réunion ministérielle de la plateforme de coordination des Stratégies pour le Sahel. L`ouverture des travaux a été présidée par M. Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale.


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«Mettre fin aux conflits et consolider la paix en Afrique: Un appel à l’action». C’est la mission confiée par la Banque africaine de développement (BAD), au Groupe de haut niveau sur les Etats fragiles. C’est également le thème qui a fait l’objet d’un panel, ce mardi, lors des 49è Assemblées annuelles de la Banque qu’abrite Kigali, du 19 au 24 mai 2014. Donald Kaberuka, président de la BAD, Thabo Mbeki et Olusegun Obasanjo, anciens présidents, respectivement de l’Afrique du sud et de la République Fédérale du Nigeria et Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères, ont animé cette rencontre, en présence de Paul Kagamé, le chef de l’Etat du Rwanda.

Comment ajouter le «R» de la reconstruction aux missions de la Banque africaine de développement qui depuis 50 accompagne les pays du continent? La réalité s’impose à cette institution et la question taraude l’esprit de Donald Kaberuka, son patron, face à la recrudescence des conflits qui détruisent le tissu socio-économique de certains Etats africains et fragilisent tout espoir de leur développement. En attendant de s’offrir les moyens de la «reconstruction», la BAD et son président comptent essaient de mettre fin aux conflits en Afrique. C’est dans cette logique qu’ils ont commis à la tâche un Panel de haut niveau sur les Etats fragiles (PHNEF), présidé par Elllen Johnson Sirleaf, le chef de l’Etat du Liberia, géniteur du rapport intitulé «Mettre fin aux conflits et consolider la paix en Afrique: Un appel à l’action».

Ce tocsin sonné par Donald Kaberuka, «arrive, selon la BAD, à point nommé, au regard des effets combinés des nouvelles pressions liées à l’urbanisation rapide, aux changements climatiques, au chômage des jeunes, aux inégalités et aux nouvelles découvertes de ressources naturelles». Il y a donc urgence à circonscrire le fléau et lui trouver un remède. «Leadership, leadership, et Leadership», a clamé Olusegun Obasanjo, s’alignant sur les pistes de solution proposées par son co-paneliste Thabo Mbeki, selon qui la véritable source des conflits en Afrique, se résument aux intérêts égoïstes et très individuels de certains.

En prenant exemple sur le Soudan du Sud où il œuvre comme médiateur pour ramener la paix, l’ancien président sud-africain a simplement pointé du doigt l’échec du leadership, la faillite de dirigeants politiques qui sèment le chaos dans ce jeune pays qui a acquis son indépendance, rien que le 9 juillet 2011. «C’est aussi le cas de la Centrafrique», a ajouté M. Mbeki.

Un cadre économique au secours des politiques
Quand l’économique se préoccupe autant de la situation sociopolitique, c’est bien parce que la frontière est inexistante entre ces différents domaines. En tout cas, Donald Kaberuka, le président de la BAD, ne dira pas le contraire, lui dont l’institution s’apprêtait à débloquer plus de 20 millions de dollars pour la fourniture d’électricité à Juba, la capitale du Soudan du Sud. C’est dans la même jour où le Conseil d’administration de la Banque a pris la décision que les armes ont commencé à tonner dans ce pays, se rappelle encore, déçu, M. Kaberuka. Certes, son institution est prête à délier le cordon de la bourse pour soutenir le Soudan du Sud dès que la paix est de retour, mais elle est également déterminée à soutenir toute initiative pouvant contribuer à mettre fin aux conflits et à consolider la paix sur le continent.

«On voit les conflits venir», est persuadé le Nigerian Olusegun Obasanjo, qui, en s’appuyant sur l’exemple de la secte islamique Boko Haram au Nigeria, avoue que si la politique et la gouvernance sont bien conjuguées, et les injustices de toutes sortes bannies, bien de sources de conflits seraient éradiquées. Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères suit le même sillon, reconnaissant que les Etats fragiles sont soumis à une perpétuation du cycle violence-pauvreté, même quand ils sont dotés de richesses naturelles.

Si son pays, le Rwanda, est cité parmi les pays qui ont réalisé un bond qualitatif après une période aussi noire que le génocide, elle est certaine que pour éviter les conflits, il faut assurer le pain quotidien et le mieux-être aux populations. La croissance économique constitue inclusive et soutenue peut donc constituer une arme efficace contre les conflits.

Kagamé assène ses vérités
Le drame c’est que ce sont des innocents, qui paient le lourd tribut dans ces conflits, s’est offusqué Paul Kagamé, le président du Rwanda qui a fait une entrée discrète sous la grande tente qui abritait les débats. Comme pour enfoncer le clou, l’homme fort de Kigali s’est lancé dans une diatribe à l’encontre de tous ses dirigeants africains, qui, au lieu de se parler entre eux pour régler leurs différends, optent pour des réunions interminables en Occident. «Je ne dis pas qu’il existe des remèdes miracles aux conflits. Mais nous devons, entre nous, des solutions à nos problèmes. L’Afrique doit prendre ses responsabilités et accepter ses échecs pour mieux se construire. Au lieu de cela, nous sommes heureux d’aller nous asseoir devant le président français. C’est douloureux pour moi d’en parler, mais le problème est sérieux. Les dirigeants africains n’ont pas besoin d’être invités ou que ce soit, par qui que ce soit pour régler leurs problèmes». Ainsi a parlé Paul Kagamé, sous un tonnerre d’applaudissements. Le président rwandais aurait même pu aller plus loin, si, comme il l’a presque regretté, sa fonction suprême ne lui imposait le fameux droit de réserve.

Mais l’avenir est loin d’être sombre pour l’Afrique si dans l’urgence, des structures comme la BAD s’impliquent dans la recherche de solutions à ces conflits destructeurs de l’économie. «Compte tenu de la considération dont elle jouit en Afrique, de ses relations étroites avec ses pays membres et d’autres institutions africaines, et de sa maîtrise des problèmes de développement du continent, la Banque joue un rôle déterminant dans la résolution des problèmes liés au conflit et à la fragilité». Conclusion pertinente du Groupe de haut niveau sur les Etats fragiles.

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