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Diallo Fadima quitte l’Artisanat, la Culture et le Tourisme : Le monde culturel salue "une décision sage"
Publié le mercredi 22 aout 2012  |  L'Indicateur Renouveau


Semaine
© aBamako.com par DR
Semaine nationale du patrimoine culturel du 16 au 20 juillet 2012
Lundi 16 juillet 2012. Bamako. CICB. Mme Diallo Fadima Toure, Ministre de l`Artisanat, de la Culture et du Tourisme a la cérémonie d`ouverture de la Semaine nationale du patrimoine culturel du 16 au 20 juillet 2012


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Elle peut se frotter les mains d’avoir hérité d’un département "plus costaud" (celui du Logement, de l’Urbanisme et des Affaires foncières). Mais son départ du ministère de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme a été un ouf de soulagement pour les acteurs du monde des arts et de la culture. Avec son style qui agace, son mépris pour ses collaborateurs (notamment le personnel subalterne) et son sens du népotisme conjugué à son incapacité à impulser une nouvelle dynamique à la promotion des initiatives et activités culturelles, Mme Diallo Fadima Touré a eu du mal à imposer une marque positive au département.

"Le fonctionnement du ministère est bloqué, car la nouvelle directrice financière et du matériel, novice en la matière, retarde le travail soi-disant qu’elle doit voir la ministre d’abord pour exécuter une dépense. Je pense que la culture a besoin d’un ministre dynamique avec une équipe forte pour valoriser l’image de ce pays. Un ministre qui va donner espoir aux gens et non les déprimer comme c’est le cas aujourd’hui".

C’est en ces termes que, ce vendredi 17 août, dans un couloir du ministère de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme, un cadre déversait sa colère face à l’inertie dans laquelle le département était longtemps plongé. Notre interlocuteur, qui était convaincu de la nécessité de changement dans ce ministère avec la formation de la nouvelle équipe gouvernementale, est formel : "Mme Diallo Fadima Touré est une inconnue du secteur des arts et de la culture et qu’elle ne peut jamais imprimer un nouveau visage au département".

Comme si les autorités chargées de la formation du gouvernement d’union nationale avaient entendu ce cri d’orfraie, le ministère de la Culture change de main. D’abord avec le retour à son ancien statut (éclatement du département), mais aussi et surtout le départ de Mme Diallo Fadima. Elle est remplacée par Aboubacar Hamadoun Kébé (à la Culture) et par Ousmane Ag Rhissa (à l’Artisanat et au Tourisme).

"Bon débarras !"

Elle peut se réjouir de n’avoir pas subi le même sort que six de ses collèges de l’équipe sortante, ayant été remerciés, et d’hériter d’un ministère "plus puissant", comme celui du Logement, de l’Urbanisme et des Affaires foncières. Mais son départ de la Culture a retenti comme un ouf de soulagement pour tous ceux qui avaient le cœur meurtri par la méthode népotiste et l’amateurisme avec lesquels elle conduisait les affaires.

La Fédération des artistes du Mali (Fédama) avec qui la ministre n’a jamais eu des rapports tendres, s’est sans retenue félicitée de son départ. On se rappelle que celle-ci avait boycotté la dernière édition de la Semaine nationale du patrimoine culturel, en dénonçant le manque de sérieux dans l’organisation de la manifestation.

Ce sit-in tenu il y a deux mois au Conservatoire des arts et métiers multimédias Balla Fasséké Kouyaté a consacré le divorce consommé entre la ministre et le monde de la culture. Comme si cela ne suffisait pas, son refus jusque-là de rencontrer ses agents du Nord et le retard dans leur redéploiement dans les services du Sud en avaient rajouté à l’exaspération de ses collaborateurs.

Le dernier scandale en date qui porte la signature de Mme Diallo Fadima, reste sans doute le renvoi avec une conscience inhumaine d’une dizaine de gardiens affectés au département. La désormais ancienne ministre de la Culture a justifié sa décision par le motif qu’un jour les vigiles se sont présentés tardivement au service. La discussion pouvait bien se justifier si ce jour, la situation sécuritaire à Bamako n’était pas assez tendue. Et que du fait de cette atmosphère de tension militaire en son temps, le Premier ministre avait demandé (la veille dès le matin) à tous les travailleurs de l’administration publique de rentrer chez eux.

Aussi, faut-il préciser, ce jour il n’y pas eu de conseil des ministres. Les gardiens sont donc formels : "La décision de Mme le ministre était motivée par d’autres raisons inavouées". Vérification faite, la vérité était que Mme Diallo Fadima veut passer à un ses neveux (patron d’une société de gardiennage), le contrat de surveillance du ministère.

Mme le ministre a donc beau cacher cela par son allure de "femme propre", ou "dame de fer", son masque a fini par tomber.

Au ministère du Logement, de l’Urbanisme et des Affaires foncières, qu’elle tient désormais, l’avertissement est donné. Surtout quand on sait qu’au domaine du district où elle a servi avant s’exiler au Canada après sa violente altercation avec un usager, Mme le ministre a laissé des traces indélébiles. C’est donc à juste titre qu’un internaute de "Maliweb.net" postait cette réaction : "Mme Diallo Fadima est une impératrice au gouvernement. Vous l`avez subi au domaine du district. Après la fuite au Canada, elle reprend ce qui lui appartient en toute puissance, le grand ministère des Affaires foncières".

Bref, Mme Diallo Fadima Touré quitte le ministre de la Culture avec une note de déception. Elle laisse derrière elle l’image d’un département au bord de l’explosion de colère du fait de son style agaçant.

La question qui se pose est de savoir si successeur vaut mieux qu’elle. Aboubacar Hamadoun Kébé aura désormais la lourde tâche de relancer un département presque inexistant.

Issa Fakaba Sissoko

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