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L’Indépendant N° 3506 du 23/5/2014

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Virage à 180° du Premier ministre dans son discours sur la situation à Kidal : « L’attaque lancée par l’armée malienne n’est pas venue de l’autorité politique »
Publié le vendredi 23 mai 2014  |  L’Indépendant




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Au cours d’une réunion qualifiée de » rencontre avec des citoyens et non avec des journalistes » tenue à la primature hier après-midi, le Premier ministre Moussa Mara a changé de discours en prônant plus de pacifisme et en demandant de ménager la MINUSMA et la force Serval. Il va jusqu’à affirmer que l’offensive lancée par l’armée malienne sur Kidal, que nos autorités avaient pourtant qualifiée d’ »opération de sécurisation des biens et des personnes » n’avait pas été ordonnée par l’autorité politique. Alors que le chef du gouvernement déclarait à son retour de Kidal que les tirs essuyés par lui et sa délégation étaient une » déclaration de guerre et allaient être traités comme telle « . Et le chef de l’Etat lui-même de rencherir : «Nos troupes seront à Kidal pour y rester».

Le Chef du gouvernement a précisé, lors de cette rencontre, qu’il s’entretenait plus avec « des citoyens « avec lesquels il souhaitait partager certaines informations qu’avec des journalistes. Une rencontre se situant dans le cadre des concertations que Moussa Mara a entamés avec les forces vives de la nation en commençant par la société civile.

Selon le Premier ministre, la visite qu’il a effectuée à Kidal, le samedi 17 mai à la tête d’une forte délégation ministérielle, a été minutieusement préparée pendant un mois, en collaboration avec les partenaires du Mali comme La MINUSMA et la force Serval. « Nous nous attendions à ce que ce déplacement soit mouvementé ; à être accueillis avec des cailloux. J’ai déjà été accueilli avec des cailloux quand j’étais à la mairie. En tant qu’homme public, il faut quelque fois accepter l’hostilité. Mais, personne ne s’attendait à ce qui s’est passé… Les autorités maliennes sont loin d’être provocatrices « , a-t-il expliqué.

Avant de préciser que l’objectif de ce déplacement était de vérifier l’état du redéploiement de l’administration dans la zone et son fonctionnement normal. Il a souligné qu’il n’y avait aucune intention belliciste dans cette mission à risque. » Notre option prioritaire est et demeure le dialogue et tout le monde reconnaît, comme cela est aussi précisé dans l’accord de Ouagadougou, que la souveraineté du Mali doit être étendue à tout le territoire y compris Kidal « , a-t-il soutenu.
L’offensive du 21 mai : un dérapage

Concernant l’offensive du mercredi 21 mai, le Premier ministre a indiqué que ce s’est passé est «un dérapage». Les militaires maliens ont décidé d’attaquer. L’autorité politique n’avait pas donné d’ordre dans ce sens. Il y a eu des erreurs et les responsabilités seront situées. Nous ne voulons tout de même pas jeter notre armée en pâture ». Moussa Mara a ajouté qu’avec le déroulement des événements de mercredi, les autorités se sont rendues compte que les forces armées ne sont pas encore dans les conditions pour reconquérir Kidal. Cette reconquête se fera prioritairement par la négociation et peut-être plus tôt que prévue. Il s’agira, a-t-il laissé entendre, de conclure un accord de paix définitif, non seulement pour Kidal, mais pour l’ensemble du Nord du Mali.

Moussa Mara a ensuite plaidé pour que les populations évitent de faire l’amalgame vis-à-vis des compatriotes à peau claire et aussi vis-à-vis de la MINUSMA et de SERVAL. « Il faut baisser la pression sur la France, sur la MINUSMA, sur la communauté internationale ; car nous avons encore besoin d’eux. Notre pays traverse des moments très difficiles. On peut noter que les Français ne sont pas clairs, mais ces aspects doivent réglés politiquement « , a-t-il déclaré.
Eviter de mettre le pays à feu et à sang
Et le Chef du gouvernement de répéter que le Mali vit des moments très difficiles et qu’il est vital qu’en tant que leader d’opinion, la presse contribue à la consolidation de l’unité nationale, au renforcement de nos liens de « citoyens maliens. Nul n’a intérêt à mettre ce pays à feu et à sang « . Dès que cette épreuve de l’histoire sera derrière nous, les querelles partisanes pourraient reprendre selon les obédiences de chaque Malien.

Il a laissé entendre que les plus hautes autorités ont la possibilité de prendre des mesures comme l’état d’urgence ou l’état de siège. Mais elles sont jugées pour le moment « trop maximalistes » pour un pays qui se relève de la crise de 2012.
Bruno DSEGBEDJI

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