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Dioncounda Traoré : L’homme des compromis
Publié le jeudi 23 aout 2012  |  Le Journal


Dioncounda
© aBamako.com par DR
Dioncounda Traoré, président malien par intérim lors de son discours à la nation du 29 Juillet a Koulouba
Dimanche 29 juillet 2012. Koulouba. Discours du président malien par intérim.


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Malgré la pression de la communauté internationale et du Fdr dont il fait partie, pour faire démissionner Cheik Modibo Diarra, le président par Intérim Dioncounda Traoré est resté conforme à ses principes, à savoir : sauver l’essentiel en faisant preuve de patience
De surcroît, c’est à croire que sa retraite médicale à Paris lui ait insufflé l’âme des Martyrs puisque, dès son retour au pays, il s’est empressé de pardonner tout le monde. Il ne faudrait pourtant pas se hâter dans l’analyse, car, à contrario, il a été bel et bien perçu par nombre de nos concitoyens comme un homme damné, au même titre que l’ancien président ATT et son gouvernement, à cause, disent leurs détracteurs, de leur entêtement à faire voter le code des personnes et de la famille, malgré le soulèvement populaire que l’affaire avait provoqué.

Le mécontentement avait occasionné un rassemblement monstre, en pleine période de ramadan au stade du 26 mars et au cours duquel, certains religieux avaient prononcé des fatwas contre le régime ATT et le président de l’Assemblée nationale. C’est pourquoi tenaillé par des remords successifs à la gravité de l’occupation du Nord de notre territoire, les mêmes guides religieux ont tenté de se racheter en organiser au même lieu et à la même période, des bénédictions pour le retour de la paix et la communion des esprits.

En effet, l’heure est grave et les déchirements continuent… du nord au sud. C’est dire qu’après cette rencontre au stade du 26 mars, nul n’a douté de l’esprit qui a animé Dioncounda Traoré qui s’est rendu à Nioro du sahel pour rencontrer le vénéré fils du saint chérif Hamallah Hamaoullah. Après les bénédictions des religieux, il a fallu, aussi, la réconciliation entre l’ancien président de l’Assemblée nationale et celui qui avait demandé l’arrêt du vote du code des personnes et de la famille, le chérif de Nioro. Cette permanente recherche de compromis politico-social, est un trait de caractère de Dioncounda Traoré. Il suffit de se rappeler que dès sa nomination comme président de l’Assemblée nationale, il a dû faire face, encore une fois aux velléités d’exclusion de bon nombre de députés de son parti et de son regroupement. Certains réclamaient des postes au nom de la majorité de l’Adéma-pasj et d’autres, peut-être par esprit de revanche, voulaient en découdre avec les Indépendants. Dioncounda Traoré ne les avaient pas suivis, faisant preuve d’un équilibrisme qui avait étonné les observateurs et permis la continuité de l’esprit partisan sans écraser des Indépendants, qui, toutefois, se prévalaient encore de leur proximité avec ATT, qui détenait encore les cartes redoutables de président de la République d’un régime semi présidentiel. De par toutes choses égales, Le mathématicien Dioncounda Traoré, a su faire preuve de discernement entre les extrémismes de tous bords qui lui faisaient des appels du pied pour rendre à l’Assemblée nationale sa majorité partisane écrasante. Malgré tout, l’Adéma-Pasj n’a pas du tout perdu sa majorité à l’hémicycle. Il faut, à l’occasion, rappeler que le président par Intérim était apparu comme l’homme du compromis, lors du congrès extraordinaire des Abeilles en 2000, une rude bataille qui avait divisé la Ruche entre conservateurs et rénovateurs et qui avait fini par pousser au départ Ibrahim Boubacar Kéita, ancien président de l’Adéma-pasj, longtemps perçu par bon nombre d’observateurs comme celui qui devait être le candidat naturel de l’Adéma en 2002. Ce ne fut point le cas et ce fut encore une fois…Dioncounda Traoré qui a arbitré la cassure des Abeilles. Une autre grande turbulence qui a divisé l’Adéma entre pro et anti Soumaïla Cissé, pourtant candidat investi du parti, l’a trouvé à son poste de président du Parti africain pour la solidarité et la justice, sans le pousser à trahir le candidat désigné à l’issue d’une convention nationale du parti. Pourtant et cette fois-ci, ce n’est pas à verser à son crédit, Dioncounda Traoré a porté atteinte aux statuts et règlement intérieur de l’Adéma-pasj, en décidant de soutenir la candidature de l’ancien président ATT en 2007. En fait, cette décision émanait toutefois, de la majorité des cadres du Pasj, poussant Dioncounda Traoré à avaler les couleuvres d’un compromis politique.

C’est dire qu’aujourd’hui, personne ne doit être surpris de voir Dioncounda Traoré tenir le double langage de celui qui ne fera pas une seconde de plus à la présidence de la transition, si sa personne devenait un problème et de l’autre qui, tel un patriarche, a décidé de rester à son poste, parce qu’heureusement, a-t-il dit, il existe encore une majorité saine au Mali. Il continue sur sa lancée en souhaitant que tout le monde participe au gouvernement d’Union nationale, alors que certains militants de la Copam et du Mp22 tiennent toujours à leur convention nationale. Au fil de sa carrière politique, Dioncounda Traoré est apparu comme un homme de compromis, condamné à arbitrer des crises. Même au plus fort de la damnation prononcée par les religieux.

Baba Dembélé

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