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Le Républicain N° 4807 du 28/5/2014

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Achat de l’avion présidentiel / Le FMI et ses membres sur la piste de la « mal gouvernance »
Publié le jeudi 29 mai 2014  |  Le Républicain




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L’avion présidentiel malien, le Boeing 737 continue de faire des vagues, s’imposant dans l’actualité, malgré la grave crise politique créée par la visite à Kidal du Premier ministre Moussa Mara. Acheté à 20 milliards de FCFA, alors que l’Etat malien dépend de l’aide de la communauté internationale, et que le pays sombre dans l’abime, l’avion de commandement du président IBK, a du mal à se loger dans l’agenda de bonne gouvernance qui s’impose à un pays sous perfusion comme le nôtre. Le FMI ainsi que ses membres étonnés par l’affaire, cherchent encore à comprendre ce paradoxe de Bamako.

La présidence malienne vient d’acheter un Boeing 737 pour près de 30 millions d’euros. Est-ce que c’était vraiment indispensable ? A cette question de Christophe Boisbouvier, la nouvelle secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie, Annick Girardin n’a pu que dire l’évidence, car il se trouve qu’elle n’ignore pas ce dossier. Mieux, elle l’a abordé avec le président de la République, « mais c’est un sujet que le FMI [Fonds monétaire international] a abordé également. Le FMI a demandé un certain nombre d’explications. C’est entre le FMI aujourd’hui et le gouvernement malien d’apporter les différentes réponses », a-t-elle expliqué ce mercredi 28 mai sur RFI dont elle était l’invité Afrique.

« Les résultats de ces questions posées, peut-être d’une enquête du FMI, comme tous les membres du FMI, nous regarderons ce qu’on devra faire selon les réponses apportées par le gouvernement malien », a-t-elle dit sans détour.

Dans l’environnement socio-économique que le Mali traverse, on n’a sans doute pas besoin d’être un expert comptable pour savoir que l’achat d’un Boeing 737 n’est pas une priorité, surtout quand le Mali disposait déjà d’un avion présidentiel, un Boeing 727 utilisable.

Certes, l’achat de ce deuxième avion est le choix politique malien, c’est une décision interne, mais, « s’il s’avérait que dans les réponses, soit elles n’étaient pas satisfaisantes, soit elles étaient jugées par le FMI anormales, on devra effectivement, la France comme l’ensemble des pays, prendre des décisions », a déclaré Annick Girardin, la nouvelle secrétaire d’Etat française au Développement.

L’an dernier à Bruxelles, l’Union européenne a promis 3,2 milliards d’euros pour la reconstruction du Mali. Aujourd’hui les deux tiers de cette somme ont été engagés, mais plus particulièrement pour la France qui avait fait une promesse de 280 millions, aujourd’hui 200 millions ont été engagés. « J’ai pu voir sur le terrain un certain nombre de réalisations, auprès d’agriculteurs notamment. J’ai visité des rizières et on voit bien là combien l’aide de la France a permis des emplois, des revenus, et a permis à tout un village de vivre », souligne-telle. Mais faut-il craindre qu’une sombre affaire d’achat de Boeing ne vienne sombrer cet espoir de nos partenaires.

B. Daou

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