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A la loupe : Rebelles mais bientôt terroristes
Publié le jeudi 29 mai 2014  |  Le Prétoire




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En juin 2012, après de brefs mais sanglants combats, le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) est défait à Gao et chassé de toutes les localités du nord malien par le Mujao (Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest), aidé en cela par l’ensemble des populations locales excédées par les nombreuses exactions des rebelles touareg. Alors que la plupart de ses combattants se sont dispersés entre Aqmi, Ansar Eddine et même Mujao beaucoup plus nantis, ses responsables ont trouvé refuge au Burkina Faso, en Mauritanie, au Niger et dans certains pays européens dont la France et la Suisse.

Au cours de ces affrontements avec le Mujao et, plus tard, avec Aqmi, le Mnla a perdu l’essentiel de ses moyens humains, matériels, logistiques, militaires et financiers. En janvier 2013, quand le Mnla reviendra à Kidal dans les bagages d’un Serval vainqueur des groupes jihadistes, il était toujours démuni, ses combattants ayant été promus au grade de supplétifs des forces françaises dans la grande offensive de l’Occident contre les islamistes.
Réarmement miraculeux

Miraculeusement, le Mnla, en quelques mois, est remis en selle au point de résister aux forces armées maliennes (Fama), le 17 mai, lors de la visite du Premier ministre à Kidal, et de les vaincre, quatre jours plus tard dans la même ville. Quel est ce miracle ? Comment le Mnla a-t-il obtenu tous ces moyens qui lui ont permis de mettre les Fama en déroute ? Qui l’a financé ? Depuis janvier 2013 où ils ont repris le contrôle de la ville de Kidal, les combattants du Mnla n’ont été en relation qu’avec les forces françaises qui les utilisent pour diverses missions sous prétexte qu’ils maitrisent la zone et sont donc capables de les aider à débusquer les dernières poches de résistance. Le bon sens veut donc que la France soit accusée du réarmement, du rééquipement et du financement du Mnla.

On se rappelle que, même au moment où des mandats d’arrêt internationaux étaient émis contre des responsables du terrorisme et du narcotrafic au Mali, des leaders touareg étaient hébergés et dorlotés dans des pays européens et africains où ils n’ont couru aucun danger. On se rappelle aussi que c’est sous la pression de ces communautés internationales que les autorités maliennes ont annulé ces mandats et sursis aux poursuites judiciaires contre les présumés terroristes et narcotrafiquants que les Occidentaux prétendent combattre dans les confins du désert malien alors qu’ils sont réfugiés chez eux-mêmes, en Europe où ils bénéficient de toute l’assistance nécessaire.

Pendant ce temps, ce sont les Etats-Unis qui établissent des listes noires sur lesquelles figurent des groupes armés comme Ansar Eddine mais pas le Mnla, qui fournissent aux nations unies de l’aide logistique et refusent de s’engager au sol, qui donnent à la France des drones de surveillance qu’ils ont pris le grand soin de désarmer auparavant.

Tous est fait comme si le Mnla devait rester seul maitre à bord du nord malien, dictant ses lois aux autres, imposant ses points de vue et faisant de Kidal un territoire indépendant de fait. Le contrôle de cette ville, la restriction de mouvements imposée aux Famas, l’interdiction faite au chef du gouvernement de fouler le sol kidalois, l’occupation des bâtiments publics, symboles de l’Etat, sont les signes de la volonté des indépendantistes de réaliser leur rêve séparatiste autrement.

Dialoguer rien qu’avec les armes
Les événements du 17 mai, la riposte des rebelles à la tentative de récupération du gouvernorat de la région le 21 et l’attaque des positions des Fama dans cette ville démontrent à suffisance que ces rebelles, même si leurs chefs n’osent pas encore revenir dans le nord malien préférant exposer des combattants sans cervelle, croient pouvoir se permettre tout ce qu’ils veulent. Même en présence des forces françaises et des troupes onusiennes.
Pendant ce temps, tous, France, Etats-Unis, ONU et le reste des communautés internationales poussent les autorités maliennes au dialogue et aux négociations. C’est vrai, le Mali doit aller au dialogue mais les Famas ne doivent plus dialoguer qu’avec les armes pour réaffirmer la souveraineté nationale sur tout le territoire. C’est vrai que le Mali doit aller aux négociations mais la seule chose à négocier avec des terroristes c’est la manière dont ils seront définitivement mis hors d’état de nuire.

Après ce qui s’est passé ce 21 mai, mais déjà après ce qui s’était passé en janvier 2012 puis d’avril à juin de la même année, le Mnla ne doit plus être perçu que comme un groupe terroriste. Au même titre qu’Ansar Eddine, le Mujao, Aqmi. De même que ses complices du MAA et du Hcua.
Ne négocier que la peine

En France, la chose est de plus en plus comprise et admise même si certains cercles de décision répugnent encore à franchir le pas en inscrivant le Mnla sur la liste noire des groupes terroristes. Une telle répugnance est comprise vu la complicité entre des Français et ces terroristes mais le pas serait déjà franchi si tout le monde suivait les instructions. En effet, il n’y a pas qu’à Bamako où les militaires n’obéissent pas aux politiques. A Paris, selon plusieurs sources concordantes, la présidence et la hiérarchie militaire n’auraient pas la même perception de la gestion de la crise malienne, notamment en ce qui concerne le Mnla.

Ce mouvement, dont les actes terroristes et les intentions criminelles ont été éventés, ne serait plus en odeur de sainteté dans certains cercles politiques où on fustige l’indulgence dont il bénéficie de la part des forces spéciales sur le terrain. Longtemps considérés comme des rebelles avec des revendications politiques, les Mnla, Hcua et MAA doivent désormais répondre de leur statut de groupe terroriste sans autre justification que de semer la terreur.
Cheick TANDINA

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