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Ligne de force : Gouvernement d’ouverture et non d’union nationale
Publié le jeudi 23 aout 2012  |  L'Indépendant


Arrivée
© Getty Images par DR
Arrivée du Président de la transition, Dioncounda Traore à Bamako
Vendredi 27 juillet 2012. Bamako. Aéroport de Bamako Senou. Le président de la transition accueilli à l`aéroport de Bamako par le premier ministre Cheick Modibo Diarra.


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La majorité de la classe politique et de la société civile maliennes, la CEDEAO et la communauté internationale attendaient du tandem Dioncounda Traoré-Cheick Modibo Diarra la formation d’un gouvernement d’union nationale pour relever au plus vite le défi de la libération du nord du Mali et ouvrir le chantier du retour à la démocratie. C’est plutôt un gouvernement d’ouverture dont la liste a été rendue publique lundi soir.

En effet, sur les 24 ministres du gouvernement sortant, 18 ont été reconduits, auxquels sont venus s’ajouter 13 entrants dont 12 issus de ce qu’il est convenu d’appeler » les forces vives de la nation » et un de l’ex-CNRDRE. Dr Cheick Modibo Diarra a donc tenu parole : son gouvernement est le meilleur que le Mali n’ait jamais connu, il a accompli un excellent travail en trois mois dans des conditions extrêmement difficiles, il peut l’ouvrir à d’autres fils du pays si cela est nécessaire mais, pour l’essentiel, il ne le changerait pas. Ainsi s’exprimait-il, sur un air de défi, lors de son »one man show télévisé » à l’occasion de ses 100 jours à la primature, le 27 juillet. Il a tenu promesse : plus des deux tiers des membres de son gouvernement formé le 17 avril ont été maintenus dans le nouvel attelage et les autres, qui devaient en constituer l’ossature en vertu de l’Accord-Cadre CEDEAO- CNRDRE du 6 avril 2012, sont venus en complément d’effectif.

Conséquence de ce remembrement, des grincements de dents se font entendre tant du côté des regroupements politiques que de la société civile. Ainsi l’on a entendu le Front pour la Démocratie et la République (FDR) qui réunit les forces anti-putsch et la Coalition des organisations patriotiques du Mali (COPAM) rassemblant les forces pro-putsch, déplorer leur sous représentation au sein dudit gouvernement d’union nationale. Le premier n’a obtenu que quatre portefeuilles, la seconde deux.

Côté société civile, le Collectif des ressortissants du nord (COREN) a laissé éclater sa colère en dénonçant l’absence de Sonraï au sein du gouvernement, ce qui constitue à ses yeux une méprise grave dans la mesure où l’ethnie sonraï est majoritaire au nord du Mali et qu’aucun règlement de la crise qui y prévaut ne peut se faire sans elle. Aussi va-t-il jusqu’à soutenir que de son point de vue le Mali aurait gagné en la nomination d’un Sonraï au poste de premier ministre. A la fois pour bien marquer son indivisibilité et booster ses chances de réunification.

D’autres voix se sont élevées pour regretter qu’aucun Touareg de la région de Kidal, épicentre du soulèvement armé qui a conduit à la partition du pays, ne siège non plus dans ce gouvernement. Même constat pour la région de Tombouctou qui n’a eu droit qu’à une seule représentante, ayant de surcroît le tort d’être Peulh et Arabe.

Les réserves et critiques formulées ne manquent pas de pertinence. Avec un peu plus de résistance du placide Dioncounda Traoré face à la boulimie de Cheick Modibo Diarra, l’on aurait pu avoir un gouvernement d’union nationale plus représentatif des » forces vives de la nation » et faisant plus de place aux principales ethnies du nord du Mali. Ce qui aurait eu pour effet de renforcer chez elles le sentiment d’appartenir à la grande famille malienne et de favoriser un dialogue fécondant pour ressouder le pays.

Mais étant donné qu’on ne refait pas un gouvernement chaque jour, que l’on a déjà perdu trop de temps dans le surplace, l’expectative et la valse hésitation, il urge de s’accommoder avec l’équipe qui vient d’être mise en place et d’aller de l’avant. Des correctifs pouvant être apportés avec la mise en place des autres organes de gestion de la transition annoncés par le président Dioncounda Traoré. Il s’agit en particulier du Conseil national de transition (CNT) et de la Commission nationale aux négociations (CNN).

Aller de l’avant signifie mettre un terme définitif à la guéguerre permanente, aux crocs-en-jambe interminables, aux campagnes de discrédits sans fin et se tourner résolument vers l’essentiel : la libération du nord du Mali de l’emprise des groupes terroristes de toutes obédiences. Pour cela, il s’agit d’enclencher des discussions sérieuses autour de ce qui est faisable avec Ançar Dîne, le seul vrai interlocuteur de Bamako, cette organisation étant constituée de Maliens et ne revendiquant pas la partition du pays. Quant aux autres, AQMI et MUJAO, ce sont des forces d’occupation étrangères avec lesquelles il ne peut exister aucune forme de dialogue et auxquelles il ne peut être opposé qu’une réponse : l’usage de la force armée. Comme partout ailleurs dans le monde lorsqu’il s’agit d’éradiquer le terrorisme.

Pour cela, la CEDEAO n’attend que la requête d’un gouvernement représentatif des » forces vives de la nation malienne et inclusif « . Celui qui vient d’être mis en place ne correspond pas idéalement à cette définition, mais il n’est pas non plus rejeté par ceux qui le critiquent. Ils se disent, en effet, disposés à travailler avec lui.


Saouti HAIDARA

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