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L’Indépendant N° 3510 du 29/5/2014

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Face à l’éventualité de sanctions contre certains officiers supérieurs et la cacophonie gouvernementale à propos de Kidal , Soumeylou Boubèye Maïga a pris ses responsabilités
Publié le jeudi 29 mai 2014  |  L’Indépendant




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La démission de Soumeylou Boubèye Maïga de son poste de ministre de la défense est consécutive au revers subi par l’armée malienne lors de son accrochage, mercredi 21 mai, avec le MNLA appuyé par des jihadistes.

Les nombreuses pertes en vies humaines (une cinquantaine de soldats tués), 48 blessés et quelques centaines d’autres faits prisonniers ont provoqué une profonde crise au sommet de l’Etat. Le premier ministre Moussa Mara, dans sa fuite en avant, a cru bon de déclarer que l’idée d’une contre offensive de l’armée malienne n’était pas venue de l’autorité politique. Plusieurs membres de son gouvernement vont alors se succéder sur différents plateaux de télévision pour annoncer que les responsabilités seront situées en ce qui concerne les affrontements de mercredi.

Il nous a été indiqué que lorsque Soumeylou Boubèye Maïga a compris que des sanctions seront prises à l’encontre de certains officiers supérieurs de l’armée malienne, il s’y est opposé et a voulu prendre ses responsabilités. Deux officiers supérieurs se trouvant au nord avaient, d’ailleurs, été convoqués en début de semaine à Bamako pour, dit-on, explication.
Mardi 27 mai, rien ne laissait présager une démission de Soumeylou Boubèye Maïga qui, a eu, dans la matinée un tête-tête avec le vice-ministre allemand de la défense suivi d’une cérémonie de décoration d’officiers allemands. Dans l’après-midi, il a eu une rencontre avec la commission défense de l’Assemblée nationale pour s’expliquer sur les affrontements survenus à Kidal. En début de soirée, il se rend à Koulouba pour informer le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta de sa volonté de se retirer du gouvernement.

S’agissant des derniers affrontements, plusieurs sources indiquent que l’ordre d’attaquer les positions des groupes armés serait venu des officiers supérieurs présents, mercredi 21 ma, sur le théâtre des opérations.

Après la visite mouvementée du premier ministre à Kidal, l’exécution lâche et barbare des administrateurs, l’arrivée des renforts et les déclarations de Moussa Mara annonçant tambour battant que le pays était en guerre pour apporter une réponse appropriée aux rebelles, de quelle autre autorisation les militaires étaient-ils en droit d’attendre pour chasser les groupes armés de Kidal et prendre le contrôle du Gouvernorat, s’interroge une source proche de la défense ?
Des divergences de visions semblent avoir aussi pesé dans la décision de Soumeylou Boubèye Maïga de rendre son tablier. Lorsque le chef du gouvernement a décidé de se rendre à Kidal, l’ex-ministre de la défense l’aurait dissuadé arguant que les conditions n’étaient pas réunies pour la visite. Les mêmes mesures de prudence ont, semble-t-il, été adressées au chef du gouvernement par la MINUSMA et Serval. La suite on la connait. Le premier ministre se rend tout de même à Kidal sous les balles.

Enfin la signature d’un Accord de défense avec la France annoncée mais chaque fois repoussé, semble être l’un des facteurs de détérioration entre l’ex-ministre de la défense et le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. La lenteur constatée dans la signature de cet Accord ne serait pas appréciée par IBK qui y tient beaucoup à en croire certaines sources. Alors que Soumeylou Boubèye Maïga n’y serait pas trop favorable. Certains l’accusent, à tort ou raison, de vouloir privilégier la position algérienne hostile à l’installation d’une base militaire au nord du Mali donc à ses portes.

A la décharge de l’ex-ministre de la défense, on relèvera qu’il y a dix jours à peine, il annonçait pour la fin mai la signature de l’Accord de défense avec la France. Il précisait que d’autres accords de nature militaire et sécuritaire doivent être signés avec le Tchad, le Niger, l’Algérie et la Mauritanie. Il ne sera plus là pour les matérialiser.
Abdoulaye DIARRA

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