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Coopération Mali-France : Vive Serval ! Haro sur Serval !
Publié le lundi 2 juin 2014  |  L’aube




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Le Mali et la France entretiennent des relations étroites tant pour des raisons historiques (c’est la France qui a colonisé notre pays) que du fait de la présence en France d’une importante diaspora malienne et la présence au Mali d’une forte colonie française. Au plan militaire, la coopération est essentiellement marquée aujourd’hui par l’opération Serval. Applaudie à sa juste valeur en janvier 2013, Serval est en ce moment indexé comme étant le principal partenaire des groupes armés dans le dossier de Kidal.

Au plan économique, certes, la France n’est plus le premier investisseur étranger au Mali, compte tenu de la montée des investissements de l’Afrique du Sud (mines), du Maroc (banques et télécom), de la Libye (sous Kadhafi, banques, hôtellerie, distribution d’hydrocarbures et un projet agricole dans le nord de la zone Office du Niger, mais le devenir de ces investissement paraît compromis), voire du Canada et de l’Australie (mines). Mais, elle demeure l’un des principaux donateurs bilatéraux.

Au plan politique, les relations Mali-France comptent, depuis 2002, de nombreuses visites bilatérales, dont certaines ont pesé dans la coopération entre les deux pays.
Le président Amadou Toumani Touré s’est rendu en France à plusieurs reprises, en 2007, 2008 et a été reçu par le président Sarkozy en mai 2009. Il s’est rendu au Sommet Afrique-France à Nice les 31 mai et 1er juin 2010, puis à Paris à l’occasion de la cérémonie du Cinquantenaire des indépendances le 14 juillet 2010.

Nicolas Sarkozy aussi est venu à Bamako le 24 février 2010 à l’occasion de la libération de l’otage français Pierre Camatte. L’ancien ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, a lui aussi fait un premier tour à Bamako le 27 juillet 2010 dans le cadre de la tournée régionale qu’il a effectuée au Sahel après l’exécution par Aqmi de l’otage français Michel Germaneau. Ensuite, lui et ses collègues de l’Intérieur ; et de la Coopération ont également séjourné au Mali à plusieurs reprises entre 2010 et 2012.

Le 2 février 2013, le président François Hollande ainsi que le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius ont effectué un déplacement au Mali (Sévaré, Bamako, Tombouctou). Tous deux étaient là également à la cérémonie d’investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta le 19 septembre 2013 à Bamako.

La ministre déléguée des Français à l’étranger, Mme Hélène Conway-Mouret, a effectué un déplacement au Mali, les 3 et 4 février 2013. Le ministre délégué au Développement, Pascal Canfin, s’est rendu à Mopti après Bamako le 18 février 2013, puis à Bamako et Gao les 13 et 14 juin 2013. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est venu le 7 mars 2013 à Bamako et au nord pour une visite aux troupes françaises engagées dans l’opération Serval, puis à nouveau le 31 décembre 2013 à Gao avant de réveillonner à Bamako. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a effectué une visite à Bamako les 4 et 5 avril, ainsi que le 28 mai 2013. Il a également reçu l’ancien Premier ministre, Oumar Tatam Ly à Paris le 7 février 2014.

Le président de la République par intérim Dioncounda Traoré s’est rendu à plusieurs reprises en France. Il s’est notamment entretenu avec le président Hollande le 17 mai 2013.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta s’est rendu en France à deux reprises depuis son investiture : d’abord du 29 septembre au 1er octobre 2013, puis du 2 au 8 décembre 2013 à l’occasion du sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité.

En matière de coopération militaire, la France participe à la mission de formation militaire EUTM Mali. Outre la mise à disposition de coopérants militaires, elle a également initié et conduit la réalisation de l’Ecole du maintien de la paix de Bamako, et soutient parallèlement l’Ecole militaire d’administration de Koulikoro.

De Konna à Kidal
Cependant, l’opération Serval reste aujourd’hui le symbole et le principal repère de la coopération militaire entre le Mali et la France.

Lancée le 11 janvier 2013, cette opération avait un triple objectif : arrêter l’avancée en direction de Bamako des forces djihadistes, sécuriser la capitale du Mali et permettre au pays de recouvrer son intégrité territoriale.

Effectivement, entre le 11 et le 30 janvier 2013, les militaires français, en appui à l’armée malienne, chassent les envahisseurs et libèrent l’ensemble des zones occupées, de Konna à Kidal en passant par Diabaly, Niono, Gao, Tombouctou. Partout, le modus operandi est le même : les Français frappent par les airs, balisent le terrain par le sol pour laisser les soldats maliens entrer et occuper la ville.

Partout, sauf à Kidal.
En effet, dans la nuit du 29 au 30 janvier, les forces spéciales françaises prennent possession de l’aérodrome de Kidal, situé au sud-est de la ville, à la suite d’un raid héliporté et d’un poser d’assaut effectué avec un avion de transport. Mais, à la différence des autres villes libérées, l’armée malienne est priée (sommé ?) de ne pas s’approcher de Kidal, « au vu du caractère particulier de cette ville et de ses populations ». Pourquoi Kidal aurait-elle un statut différent ? Les Français n’ont jamais apporté de réponse satisfaisante à cette interrogation des Maliens, sinon qu’il fallait craindre un nettoyage ethnique. La situation est restée comme telle jusqu’à la signature de l’Accord préliminaire de Ouaga (le 18 juin) et son application, avec l’entrée des militaires maliens dans cette ville.
Mais, les suspicions à l’endroit de la France ont repris de plus belle quand on a constaté que les soldats maliens étaient cantonnés, contrairement aux rebelles qui se paradaient dans la ville tout en provoquant les maliens.

La situation pourrit récemment quand le 17 mai dernier, plusieurs centaines d’habitants pro-Azawad manifestent à Kidal lors de la visite du Premier ministre, Moussa Mara. La situation dégénère et des combats opposent militaires maliens et combattants du Mnla près du gouvernorat et font plusieurs dizaines de morts[]. Le mercredi 21 mai 2014, l’armée malienne lance une offensive pour reprendre le contrôle de la ville de Kidal[]. Mais, c’est la désillusion.

L’armée est mise en déroute, au nez et à la barbe de Serval et de Minusma. Mieux, la France est soupçonnée d’avoir laissé, voire même aidé des djihadistes venir appuyer les rebelles du Mnla. Certains Maliens en sont même convaincus. D’où les nombreuses manifestations anti françaises organisées (téléguidées) au lendemain de la défaite de l’armée malienne à Kidal. Et, ce sentiment antifrançais persiste toujours.

Si l’on y ajoute les réticences autour de la signature de l’Accord de défense aussi bien de la part du peuple que du côté des autorités, on est fondé à croire que la coopération militaire entre le Mali et la France est à l’Orange et clignote vers le Rouge.

Sékou Tamboura

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