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L’Indépendant N° 3513 du 3/6/2014

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Ligne de force : Débâcle du 21 mai : la dangereuse répartie de Soumeylou B. Maïga
Publié le mardi 3 juin 2014  |  L’Indépendant




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Soumeylou Boubèye Maïga n’entend pas être le bouc émissaire de la bérézina que fut pour l’armée malienne son attaque du 21 mai dernier destinée à déloger le MNLA et ses alliés narco-jihadistes du gouvernorat de Kidal. Cet homme, qui ne vit que par et pour la politique (disait de lui sans méchanceté son ami de 45 ans, ATT) et dont l’ambition affichée est d’être président de la République, n’est pas disposé à se laisser immoler sur l’autel d’ » intérêts personnels ou de visées politiciennes qui veulent se nourrir de la tragédie de Kidal « .

Aussi, à la faveur d’un rassemblement des femmes de son parti, le week-end passé à Bamako, a-t-il annoncé son intention (elle est effective depuis hier lundi 2 juin) de saisir, à travers ses élus à l’Assemblée nationale, cette auguste institution à l’effet de créer une commission parlementaire pour enquêter sur l’opération militaire du 21 mai. Elle devrait spécialement éclairer l’opinion nationale et internationale sur le point central de savoir qui en a donné l’ordre.

Là-dessus, le Premier ministre Moussa Mara est péremptoire : ledit ordre n’est pas venu de » l’autorité politique « . En langage prosaïque, ce n’est ni lui, ni le président IBK, chef suprême des armées, qui ont ordonné à la troupe de monter au front. Et d’aller casser du MNLA et d’autres narco-jihadistes.

La déduction qui s’impose est qu’il faut chercher à l’intérieur de la hiérarchie militaire le ou les donneurs d’ordre. Et les sanctionner, conformément au code militaire, pour cet aventurisme qui a accablé de honte les Maliens et fragilisé davantage la position du Mali sur le dossier kidalois.

Cette approche est loin d’être partagée par le ministre de la Défense au moment des faits. D’après les explications succinctes qu’il a données de l’affaire (sans doute pour ne pas verser dans une polémique de mauvais aloi) les soldats étaient en opération depuis ce fameux samedi 17 mai de triste mémoire lorsque les bandits armés se sont emparés du gouvernorat de Kidal alors sans dispositif sécuritaire et ont pris en otages les 36 fonctionnaires de l’administration territoriale qui s’y trouvaient dont six seront froidement exécutés au seul motif qu’ils étaient préfets et sous-préfets, donc représentants de l’Etat malien dans l’Adrar des Ifoghas.

N’ayant pu libérer le siège de l’administration régionale malgré les lourdes pertes causées à l’ennemi, ils se sont repliés à Anefis, à quelques encablures de là. Puis, quatre jours plus tard, ont lancé une offensive d’envergure (avec plus d’hommes et de moyens militaires) qui s’est avérée, hélas, un fiasco.

Toujours est-il que du point de vue de Soumeylou Boubèye Maïga, nos braves soldats n’avaient nul besoin d’un ordre écrit ou verbal du Premier ministre, encore moins du président de la République. L’attaque du mercredi 21 mai n’étant que la continuation de celle du 17 mai, provoquée par le MNLA pour marquer sa désapprobation et son courroux contre la présence du chef du gouvernement Moussa Mara dans une ville dont il n’a pris le contrôle qu’à la faveur de l’opération Serval, il faut bien en convenir.

Il s’y ajoute que Mara d’abord, IBK ensuite ont tenu, à la veille de l’opération, des propos sans ambigüité aucune pouvant être perçus par les chefs militaires comme un encouragement pour le moins.

Il en résulte que si » l’autorité politique » n’a pas donné l’ordre d’attaquer, elle n’ignorait rien de ce qui se préparait et qui a fini par se produire en cette tragique journée du 21 mai. Les langues commencent à se délier pour dire qu’en plein Conseil des ministres, un officier est venu susurrer à l’oreille du président que la vaillante armée malienne a pris le dessus et la nouvelle, répercutée dans la salle, a été accueillie par une explosion de joie et une salve de vivats frénétiques. Hélas ! Peu de temps après, l’entrée du même officier a jeté un froid dans la salle. Le président serait sorti pour téléphoner. A qui ? Pour dire quoi ?

De son côté Mara aussi aurait envoyé maints sms pour exhorter les officiers du front à tenir, à mâter l’ennemi, à faire triompher le Mali.

Ancien chef des services de renseignements sous Alpha Oumar Konaré, Soumeylou Boubèye Maïga a promis de mettre à la disposition de la commission d’enquête parlementaire « toutes les communications ainsi que les derniers sms échangés pendant les événements ».
Lesdites communications et lesdits sms, s’ils existent, pourraient être lourdement compromettants pour le président IBK et le Premier ministre Moussa Mara.

Par Par Saouti HAIDARA

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