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Le Républicain N° 4868 du 30/5/2014

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Adoption du Décret sur le droit d’auteur : Les artistes saluent le Gouvernement et appellent à la mobilisation
Publié le mercredi 4 juin 2014  |  Le Républicain


© aBamako.com par mouhamar
Edition 2014 des Journée nationales du patrimoine culturel
Bamako, le 29 au 30 mai 2014 au CICB. Le premier ministre Moussa MARA a présidé la cérémonie d`ouverture de l`Edition 2014 des Journées nationales du patrimoine culturel qui s`est déroulée jeudi en présence de madame le Ministre de la culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo et d`autres membres du gouvernement.


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Au cours d’une assemblée générale d’information des artistes maliens, organisée au Café des Arts du Palais de la Culture, l’Union des Associations des artistes, des producteurs et des éditeurs du Mali (UAAPREM) a félicité le Gouvernement pour l’adoption du décret courageux quand à la préservation et la protection des droits d’auteur. Mais, estimant que le combat ne fait que commencer pour le respect des droits des artistes maliens, l’UAAPREM les a invités à la mobilisation générale.

Jamais rencontre n’a mobilisé autant d’artistes maliens. Ils sont pratiquement tous sortis de leur tanière pour prendre d’assaut le Café des arts. Ils ont voulu tous être témoins de ce qui allait être dit.

D’entrée de jeu, Mbaye Boubacar Diarra, producteur de phonogrammes, a indiqué qu’il y a de cela au moins 8 ans que les artistes et les différents opérateurs du secteur de la musique au Mali se battent pour que des dispositions soient prises pour la préservation, la protection et la promotion de leurs droits.

Selon lui, c’est seulement cette année que le Gouvernement a adopté le document. Mais, il pense que cela est dû au fait que le Mali vient d’avoir un Président de la République et un ministre qui aiment les artistes. Pour sa part, Mme Diallo Aïda Koné, chargée de communication au niveau du Bureau malien du droit d’auteur (BUMDA), a indiqué que le décret a été adopté le 30 avril 2014, après une bataille de 8 ans au moins. Selon elle, l’ancien texte qui date de 1982, n’était plus adapté pour la défense des droits des artistes, tant l’environnement et la technologie, ont évolué. « De l’analogie au numérique, le monde a évolué, mais, cette évolution pose d’énormes problèmes aux artistes qui souffrent de contrefaçon de leurs œuvres », a-t-elle déclaré. Avant de dire qu’il était nécessaire de faire évoluer le texte malien en la matière. « Tous ceux qui utilisent des œuvres artistiques doivent payer des droits d’auteur », a-t-elle insisté.

Pour sa part, Aguibou Dembélé, metteur en scène et enseignant de théâtre au Conservatoire, a estimé que l’objectif recherché, c’est d’amener les artistes à vivre de leur art. « Le combat, c’est de chasser les punaises de notre corps, afin que personnes ne vivent de notre sang », a-t-il déclaré. Avant de solliciter la mobilisation de tous les artistes maliens pour la protection de leurs droits.

Quant au doyen N’tji Diakité, il n’est pas passé par quatre chemins pour décrire la misère dans laquelle certains artistes maliens sont obligés de vivre. « Les artistes au Mali ne vivent pas du fruit de leur travail. D’autres personnes s’engraissent du travail des artistes », a-t-il indiqué. Avant de saluer le Directeur du BUMDA et tout le personnel de la structure pour leur implication pour l’adoption du décret.

« Ce décret pourra aider les artistes maliens à sortir de la misère », a-t-il déclaré. Mais, il reste convaincu que les artistes devront faire un effort exceptionnel de mobilisation pour l’application du décret. Dans la même veine, M’baye Boubacar Diarra dira que l’environnement et l’évolution technologique sont tels que, l’on peut aujourd’hui investir 3 à 5 millions dans la production d’une cassette et ne pas pouvoir récolté même 5000 FCFA de vente. « Aujourd’hui, personne n’achète de cassettes et les CD. La musique est aujourd’hui accessible dans les téléphones via des cartes de mémoire », a-t-il déclaré. Avant de dire que les sociétés de téléphonies qui opèrent au Mali devaient pouvoir collecter 500 FCFA par puce auprès de leurs clients pour le compte des artistes maliens qui n’arrivent plus à vendre leurs œuvres.

« Mais, malheureusement, elles tardent à se décider », a-t-il indiqué avec regret. Plusieurs artistes se sont succédés au micro pour exposer leurs difficultés et lever le voile sur des pistes de solutions qui pourraient aider le secteur des arts et de la culture malienne, a pleinement jouer son rôle dans le développement du pays, à travers l’épanouissement des artistes. L’UAAPREM rencontre le 12 juin 2014, sous l’égide du Patronat malien, les sociétés de téléphonie qui opèrent au Mali. Mais, quel que soit l’issue de cette rencontre, l’UAAPREM se propose d’organiser un grand concert de remerciement des autorités maliennes pour l’adoption du décret le 20 juin 2014.

Assane Koné

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