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Le Mnla fidèle a sa tactique : Malgré l’accord de cessez le feu il réoccupe le septentrion
Publié le mercredi 4 juin 2014  |  Le Guido




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Le président de la République de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz était-il de bonne foi lorsque le vendredi denier il faisait une randonnée solitaire et courageuse à Kidal, au nom de l’Union Africaine qu’il préside et d’IBK, pour rencontrer le Mnla et les groupes armés rebelles à Kidal, afin d’obtenir un cessez le feu immédiat entre les deux belligérants : leur coalition et l’Etat malien que le président Ibrahim Boubacar Keita l’avait habilité à représenter? Tout laissait à le penser mais l’une des deux parties n’était pas animée des meilleures intentions. Vous l’avez deviné, le Mnla avait l’intention de jouer double jeu en ne voulant pas revenir au statu quo ante sur le terrain.

S’il y a quelqu’un qui connait le Mnla et ses leaders, c’est bien l’ex vice-président de l’Assemblée nationale, Ag Imbarcawane, leur parfait contradicteur avec la députée de Bourem Chato, dans leurs entreprises médiatique de désinformation et de dénigrement des autorités maliennes à travers l’Europe et le monde. Dès qu’il a eu vent de la signature au nom du Mali de l’accord de cessez le feu avec le Mnla, il a appelé en catastrophe le même jour Boubèye Maïga, ministre de la défense nationale pour lui dire non pas ses appréhensions, mais pour lui certifier que cela allait être une catastrophe, l’occasion pour le Mnla en violant une fois de plus impunément les accords de Ouaga, de planifier et d’accomplir une mainmise progressive sur les régions de Gao et Tombouctou, au nez et à la barbe de l’armée malienne impuissante ne pouvant répliquer, cessez le feu oblige et de la Minusma qui n’a pas mandat pour s’interposer à une telle velléité.

Le samedi 31 mai 2014 dernier, lors de la remis du trophée Osagyéfo pour la paix dont il était l’un des lauréats, le président Imbarcawane avait expliqué à l’assistance médusée la duplicité du Mnla après avoir signé le cessez le feu avec les forces armées du Mali.

Il a révélé que « les membres du MNLA sont en train de s’implanter jour par jour dans toutes les communes de Kidal et de Gao à une trentaine de kilomètres et même Tombouctou. Leurs campagnes d’assimilation et d’endoctrinement des populations concernent les communes de Rurales de Ber, de Djebock, de Tessalit et d’Intilit avec la possibilité d’extension sur le reste des régions Nord du Mali. Si rien n’est fait. L’inexistence de l’armée et de l’administration est criarde et même dommageable pour la sécurité et la préservation de notre intégrité territoriale. Les rebelles procèdent par des lavages de cerveaux des innocentes populations de ces localités. C’est bien en prélude de ce que personne n’ignore encore, à savoir la partition de notre pays. Restons donc soudés derrière notre armée, notre gouvernement et notre président de la République, c’est à ce seul prix que nous parviendrons à notre dessein de souveraineté nationale, la laïcité et l’indivisibilité de notre grand Mali».

Faudrait-il donc se résoudre à abandonner Kidal et sa région aux indépendantistes du Mnla, aux terroristes du Mujao, d’Ançardine et d’Aqmi et aux narcotrafiquants de tout acabit qui trouvent dans le no mans land de la bande sahélo saharienne leur terrain de prédilection ? La communauté internationale, qui avait très mal géré la question de Kidal, voit désormais le danger de laisser proliférer les bandes terroristes au Mali. L’ONU, cette lourde machine bureaucratique, que certaines puissances manipulent à souhait pour leurs visées expansionnistes ou celles de leurs multinationales, sait que le péril, s’il s’étend, n’épargnera personne, car les nations occidentales seront les prochaines victimes après l’Afrique, du fondamentalisme musulman synonyme de terrorisme.

Au Mali, ce qui est arrivé n’aurait pas dû arriver si ces puissances avaient tiré et médité les leçons de leurs collusions avec le radicalisme islamiste et les jihadistes dans les pays du printemps arabe, en Lybie et en Syrie. Car elles ont contribué, dans ces liaisons dangereuses, à déstabiliser les institutions politiques démocratiques et laïques des régimes existants et à les faire remplacer par des régimes islamistes révolutionnaires. Ce fut un terrible retour de bâton et un revers impitoyables pour ces nations occidentales coalisées pour soutenir des parties dans ces guerres civiles au prétexte de la liberté et de la démocratie.

Mais le Mali n’est pas totalement démuni pour faire face à la terrible adversité qui l’accable. Le président Ibrahim Boubacar Keita et son régime ont toujours l’appui de la majorité du peuple qui le soutient, ainsi que l’armée, malgré le revers de Kidal. Il est de retour de la session extraordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Économique des État de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tenue le 30 mai dernier à Accra. A cette réunion au sommet, il a eu le soutien de ses pairs africains concernant la préservation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et du caractère laïc de l’État malien. Il a aussi demandé tout leur appui dans la revendication du retrait immédiat des groupes armés rebelles touaregs et terroristes des édifices publics et des zones occupés et leur retour au statu quo ante, c’est-à-dire aux positions d’avant le 17 mai 2014.
Il a été comblé en ce sens par le communiqué conjoint publié à l’issue de ce sommet historique où les chefs d’Etats africains ont enfin pris leur entière responsabilité. Ainsi, après avoir déploré la situation sécuritaire du Nord Mali, les Chefs d’État et de Gouvernement ont condamné vigoureusement les actes déplorables de violence et de tuerie perpétrés, du 17 au 21 mai 2014, par les groupes armés à Kidal.

Ainsi que la prise d’otages et la saisie de bâtiments administratifs dans cette partie du territoire malien. La Conférence estime que l’assassinat de fonctionnaires maliens sans défense dans l’exercice de leurs fonctions constitue une violation flagrante et délibérée de l’Accord de Ouagadougou. De ce fait, elle demande que les auteurs de ces atrocités soient recherchés et punis conformément à la loi.

Par ailleurs, elle a exigé le retrait immédiat des groupes armés des bâtiments publics et des zones occupés et le retour aux positions d’avant le 17 mai. Mieux, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO appellent à tous les groupes armés non étatiques du Mali de déposer les armes et de se soumettre au cantonnement. Cela, pour participer, conformément aux Accords préliminaires d’Ouagadougou, à la recherche d’un règlement pacifique des différends, dans le cadre du dialogue inclusif inter-malien.

Pour ce faire, la conférence invite le Conseil de Sécurité des Nations-Unies à renforcer le mandat et les effectifs de la MINUSMA dans le cadre d’assurer sa mission de garante de l’application de l’Accord de Ouagadougou. Afin d’aider le Mali à effectivement recouvrer la souveraineté sur l’ensemble du territoire y compris Kidal.

Le principe sacro-saint de la non ingérence doit être revu et non utilisé à la tête du client, comme la force française Serval l’a fait, en se servant du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, pour favoriser les groupes armés du Mnla alliés de la France à Kidal dans un deal obscur, au détriment de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indivisibilité du Mali. Car, de même que la France, les puissances occidentales n’ont pas d’ami, mais des intérêts à préserver dans le monde et l’Onu devenue leur instrument de domination, hélas au détriment des populations de l’Afrique et du tiers monde, est souvent sourde et aveugle à la détresse de ces peuples en gésine qui ont soif, comme le Mali de liberté, de justice et de paix.

Au chevet du Mali et aux côtés du président Ibrahim Boubacar Keita, la solidarité africaine ne fait plus désormais défaut dans la rude bataille que le Mali s’apprête à mener pour son destin et sa survie. Il reste à la communauté internationale et à la France, qui doit se dédouaner, à jouer leur partition en ce sens. Car désormais les jeux son clairs et les puissances occidentales ne peuvent plus tergiverser et abdiquer devant le terrorisme au prétexte de ne pas s’impliquer dans une guerre civile, un conflit maliano-malien. Mieux que quiconque, ils savent qu’Aqmi et le terrorisme jihadiste n’ont pas de frontière.

Oumar Coulibaly

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