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L’Essor N° 17692 du 3/6/2014

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Riziculture dans le Sahel : La longue marche vers la sécurisation foncière
Publié le mercredi 4 juin 2014  |  L’Essor


© Autre presse par DR
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Comment sécuriser les terres des paysans, leur bien le plus précieux ? La problématique est posée aujourd’hui avec une grande acuité dans les pays du Sahel où la pression sur le foncier se fait toujours plus forte. La question a fait l’objet d’un atelier que Global Water Initiative (GWI) en Afrique de l’Ouest vient d’organiser dans notre capitale en collaboration avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et l’Association régionale pour l’irrigation et le drainage (ARID).

« Vers une sécurisation foncière du paysan dans la riziculture à grande échelle au Sahel » était le thème de cette session dont l’ouverture était présidée par Seydou Coulibaly du ministère du Développement rural. C’était en présence du directeur général de Global Water Initiative, Jamie Skinner.

Les termes de référence de l’atelier indiquent que si la question de l’insécurité foncière est quasiment absente des débats de politique foncière dans les pays développés, elle demeure primordiale au Sahel où elle constitue un véritable défi. Elle est encore plus préoccupante dans la riziculture à grande échelle qui se situe au cœur du développement agricole des pays sahéliens.

En effet, la Déclaration de Dakar sur l’irrigation intitulée « forger la résilience et accélérer la croissance au Sahel et en Afrique de l’Ouest par la relance de l’agriculture irriguée » a fixé l’objectif d’améliorer la sécurité alimentaire et les conditions de vie des populations sahéliennes par la mise en culture de 600 000 hectares irrigués supplémentaires, selon des pratiques performantes et en tenant compte des mesures d’accompagnement nécessaires à la pérennisation des résultats. La réalisation de cet objectif contribuera à affranchir au maximum la production agricole des aléas climatiques.

Selon les spécialistes, il existe actuellement dans la région sahélienne une certaine expérience en matière de sécurisation foncière qui illustre la complexité de la tâche visée par la Déclaration de Dakar. La mise en place de nouveaux outils juridiques a généralement été impulsée par des projets de différents bailleurs de fonds (notamment Millenium Challenge Corporation et Banque mondiale), mais ces mesures sont souvent restées au niveau projet, sans une application élargie à l’échelle nationale voire régionale.

Le paysage de la grande irrigation ouest-africaine est surtout constitué de projets et de zones d’intervention avec des juridictions ou des lettres de mission spécifiques (par exemple le delta du fleuve Sénégal, l’Office du Niger, les projets de pôles de croissance en cours) qui ont développé de nouvelles approches restant dans la plupart des cas très localisées.

Ce constat conduit à penser qu’il serait judicieux de rassembler et partager, lors d’un atelier, les différentes expériences en la matière dans la région et de réfléchir sur l’utilisation de ces exemples pour alimenter le développement d’un système de bonne gouvernance foncière pour la grande irrigation. D’où la tenue de cet atelier de deux jours réunissant des participants du Burkina Faso, du Mali, de Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Tchad.

Son objectif était de partager des expériences de terrain pour identifier et valoriser de bonnes pratiques afin de renforcer la compréhension des enjeux du statut juridique et de la taille de la parcelle dans le cadre de la sécurisation foncière du paysan dans la riziculture à grande échelle au Sahel.

Pendant deux jours, les participants ont analysé la problématique de la sécurité foncière, la productivité du petit producteur agricole, les mesures de sécurisation des parcelles rizicoles, les conditions de viabilité de l’agriculture familiale liées au foncier, les mesures juridiques et les procédures pour sécuriser les paysans sur leurs parcelles. Ils ont également discuté de leurs expériences sur le projet Alatona/MAPAA au Mali, le projet de sécurisation foncière au Sourou au Burkina Faso, le bail emphytéotique à Kandadji au Niger

Soulignant la pertinence de l’atelier, le représentant du ministère du Développement rural a jugé important que la politique de sécurisation foncière en chantier permette de lutter contre les spéculations en matière de transactions, de tenures foncières et de détentions coutumières abusives des espaces. Cette politique doit reposer sur la mise en place d’un plan d’aménagement foncier agricole qui précise toutes les indications relatives aux domaines agricoles et qui assure une gestion foncière adéquate en milieu rural, a indiqué Seydou Coulibaly.

Anne-Marie KEITA

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