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Litige foncier à Missabougou : Le Général Yaya Sangaré dans la tourmente
Publié le lundi 27 aout 2012  |  La Dépêche




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Le généralissime Yaya Sangaré impliqué dans une sale affaire foncière à Missabougou, renie en bloc tous les faits qui lui sont reprochés. “Le sorcier peut oublier mais la personne dont il a mangé l’enfant ne peut oublier ” dit un adage de chez nous. Les victimes des abus du général Yaya Sangaré, répondent…
Comment est ce que vous avez acquis vos parcelles ?
Amadou Diallo, adjoint au président de l’association des victimes :
Nous avons acheté nos terrains entre 2003 et 2004, avec le chef du village. Nous avons ensuite demandé à faire les permis, mais les maires étaient encore en suspension, on nous a demandé de patienter un peu, le temps que la situation se normalise. C’est ainsi que nous avons construit sur les parcelles. A notre grande surprise, quand on a parlé de la construction du 3ème pont, plus de 1000 agences immobilières ont pointé leur nez pour dire que l’espace en question les appartient. Nous avons pu repousser toutes les autres agences immobilières, sauf celle de Djibi Yattassaye : ″Agence Sahel″. Yaya Sangaré qui se dit lui-même ami de l’ex président ATT est venu nous dire un jour que l’endroit appartient à Djibi Yattassaye, On lui a demandé à être mis en contacte avec ce dernier, il dit non ! Que Djibi ne parlera pas et c’est lui Yaya qui parle en son nom. On lui a demandé le titre foncier, il nous a répondu qu’il n’a pas à nous présenter le titre. Nous avons répondu, mais ce n’est pas la bonne manière quand même, nous sommes avant tout dans un Etat de droit. Yaya nous a répondu qu’il s’en fout du droit. Nous sommes allés vérifier nous-mêmes et il s’est avéré qu’il n’y a pas de titre sur la zone en question. A notre deuxième rencontre il y a eu une discussion houleuse entre nous. Yaya nous a dit ceci : « le Mali, nous appartient, allez y vous plaindre là où vous voulez, je serai prêt à vous répondre ». Effectivement, sur ce point il a raison, par ce qu’à l’époque nous avons saisi le ministre en charge des affaires foncières et du domaine, et même le Premier ministre mais sans succès.
Avez-vous saisi le tribunal ?
Justement c’est la question que j’attendais, nous avons été au tribunal, et au moment même ou on attendait le verdict, Yaya Sangaré nous a fait la démonstration de force. Il a envoyé les bulldozers du génie militaire pour casser nos maisons. Nous sommes allés voir le juge Moussa Oury Diallo qui était chargé du dossier, pour lui dire que M. Sangaré est entrain de casser nos maisons. Le juge a répondu «mais de quel droit ? C’est pas vrai ça !». En tout cas, il est sur le terrain entrain de casser. Le juge nous a ensuite demandé d’aller voir le procureur, on est parti voir ce dernier et il nous a fait savoir qu’il n’a pas donné l’ordre. C’est ainsi que nous avons dépêché quelqu’un pour aller voir le gouverneur de l’époque Ibrahim Féfé Koné. Celui-ci nous a dit que «c’est Souleymane Dagnon le maire de la commune VI qui est venu lui voir, pour dire qu’il n’y a que trois cases sur le site. Et comme, les travaux du troisième pont devait commencer et il fallait empêcher d’autres personnes de construire sur les lieux, sinon sa va créer d’autres problèmes. C’est ainsi que lui il a donné l’ordre pour aller casser, sinon qu’il ne savait pas que c’était ainsi ! Nous avons répliqué à notre tour : mais il fallait vérifier avant de casser, Féfé Koné nous a répondu qu’il a tort et qu’il nous demande pardon. De cette date à nos jours nous n’avons pas eu gain de cause.
Que voulez-vous aujourd’hui ?
Aujourd’hui nous demandons à être remis dans nos droits, puis que le régime a changé et le Capitaine Amadou Aya Sanogo et ses hommes disent vouloir venir en aide aux sans voix. Nous comptons sur le ministre de la justice Malik Coulibaly, car nous savons que c’est un homme intègre et incorruptible. Si les autorités ne nous remettent dans nos droits, nous serons obligés d’agir d’une autre manière pour avoir gain de cause.
Propos recueillis par : Lassina NIANGALY

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