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Centre de santé de référence de Koulikoro : Pouah !
Publié le lundi 27 aout 2012  |  Le challenger




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Censé être propre, le Centre de santé de référence de Koulikoro, deuxième région administrative du Mali, un est des plus invivables à cause d’une insalubrité entretenue par une administration qui n’existe que de nom. Ici, l’hygiène semble être le dernier des soucis au grand dam des patients.

Koulikoro est malade de son centre de santé de référence mais qui n’est en rien une bonne référence. Tout y est dégoûtant. Censé servir d’hôpital régional, il est loin d’être un cadre accueillant pour les nombreux malades qui le fréquentent.

En plus de ce qui les y conduit, les patients souffrent de deux maux majeurs, à savoir l’absence d’hygiène et le peu d’empressement dans leur prise en charge tardive par un personnel manifestement indifférent à leur sort.

Nous avons sillonné le sinistre décor lors de notre passage à l’occasion de la fête de Ramadan. Le constat est amer et révoltant : toilettes extérieures dégageant des odeurs nauséabondes, manque de personnel qualifié, l’absentéisme de ce qui en tient lieu, arrêt de travail après la pause…

Evacuation tous azimuts

Dans la ville du « NiananKoulou », une phrase est sur les lèvres « que Dieu te préserve d’être hospitalisé au Centre de santé de Koulikoro, sinon tu en sortiras les pieds joints devant».

Après la pause de midi, les agents de santé brillent par leur absence car l’impunité est totale. Aucune sanction à l’encontre des déserteurs.

Ce n’est pas tout ! La moindre migraine vaut une évacuation sur Bamako. Pour cela, le malade doit mettre sur la table une somme de 25 000 FCFA comme frais de carburant de l’ambulance. La prise en charge urgente n’existe même presque pas dans ce centre eu égard aux nombreuses évacuations de malades. Tout patient qui ne s’exécute pas se retrouvera abandonné à son triste sort. Cette situation arrange t-elle quelqu’un ? On ne saurait le dire.

Des W C impraticables

C’est incroyable, tout ce qu’on peut voir ici. Dans les latrines extérieures, les malades sont contraints de coopérer avec les maîtres des lieux c’est-à-dire les vers et les cafards! Difficile d’y mettre les pieds sans avoir à faire avec ces occupants indésirables. Idem pour les accompagnateurs des malades. Ils sont obligés d’aller dans les familles voisines ou utiliser des sachets plastiques pour satisfaire leurs besoins. D’autres préfèrent mêmes attendre la tombée de la nuit pour se doucher dehors. « Nous attendons la tombée du soleil pour nous laver dehors ou aller faire nos besoins sanitaires ailleurs » nous confie le parent d’un patient hospitalisé. Un no comment dans une ville comme Koulikoro.

Pire dans la cour, les herbes rivalisent de taille avec les arbres. Un facteur de multiplication des moustiques, agents vecteurs du paludisme. « Quand on entre ici, on sort malade, il y a trop de moustiques. Rares sont les accompagnateurs de malades qui ne tombent pas malades de paludisme pendant leur séjour» nous a confié un autre parent de malade. Une situation qui ne milite pas en faveur des malades.

Autre négligence grave dans ce centre est l’état d’entretien du groupe électrogène qui doit prendre le relai après une coupure d’électricité. « Une dame a failli perdre la vie lors d’une opération chirurgicale à cause de la coupure du courant. Le groupe électrogène n’a été mis en marche qu’après de longues minutes pour défaut d’entretien adéquat» témoigne un habitant de la ville du Méguétan.

Le ministre de tutelle, Soumana Makadji, est fortement interpellé pour non seulement ramener de l’ordre dans le centre de santé, mais aussi et surtout créer un cadre d’accueil adéquat et de bien au sein de cet hôpital qui n’est qu’un cas parmi tant d’autres devenus des mouroirs.

Modibo L. Fofana

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