Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Education
Article



 Titrologie



L’Essor N° 17700 du 13/6/2014

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Education

Frappé de suspension : Le Directeur du centre national des examens et concours s’explique sur les fuites au DEF
Publié le vendredi 13 juin 2014  |  L’Essor


© aBamako.com par as
Session d`octobre pour les eleves déplacés du Nord du Mali
8 octobre 2012. Bamako. Début de la 2eme session d`examens pour les élèves déplacés.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Suspendu de son poste de directeur du Centre national des examens et concours de l’éducation, Bakoni Ballo, nous a confié sa version des faits sur les fuites des sujets de l’examen du Diplôme d’études fondamentales (DEF) à l’origine de la sanction qui le frappe.

« Une commission a été créée, au niveau du cabinet, sous la conduite du secrétaire général du département. Cette commission se réunissait tous les vendredis en vue de réussir les examens de fin d’année, en particulier le DEF et le baccalauréat », explique notre interlocuteur qui ajoute qu’un chronogramme a ainsi été défini, prenant en compte la logistique et le matériel, les aspects techniques et la communication, etc.

Pour le choix des sujets, précise-t-il, l’ensemble des Centres d’animation pédagogique (CAP) envoient au directeur du Centre national des examens et concours de l’éducation des propositions de sujet qui sont gardées en lieu sûr. « Je fais appel à des maîtres en lesquels j’ai confiance, en fonction de leur spécialité, et leur demande de me faire trois propositions de sujet tirées de la banque de sujets reçus. Ensuite, je fais la saisie des sujets retenus et une équipe expérimentée et de bonne moralité est chargée de la mise sous enveloppes. Cette année, cette mise en enveloppe a été faite en dehors de la capitale. Pendant une semaine, des pères de famille ont fait le travail dans la plus grande discrétion. Je demande ensuite aux directeurs d’académie d’enseignement de venir enlever leurs caisses contenant les sujets », détaille le directeur suspendu.

Bakoni Ballo assure que tout avait bien commencé avec l’ouverture des plis à Kati, le jour du démarrage du DEF. Mais quelle ne fut sa surprise ensuite. « A mon retour au bureau, il m’est parvenu qu’il y avait eu fuite en histoire et en géographie. Cette information n’était pas avérée. L’un des superviseurs du département, en la personne du colonel-major Diancoumba, avait conclu à une fuite après avoir saisi un corrigé de sujet sur un élève dans une salle de Missira », explique-t-il.

Suite à cette information, une réunion a rapidement été convoquée dans le bureau du ministre pour analyser la situation. Etaient présents à cette rencontre, les chargés de mission Youssouf Coulibaly et Baba Lamine Cissé, le chef de cabinet Mme Diawara Lady Kadidia Touré, Mme Fatoumata Bintou Touré et l’attaché du ministre. « Ceux-ci s’évertuaient à prouver qu’il y avait eu fuite. Je leur ai dit : « Dès que vous avez un sujet, envoyez-le-moi. Je suis le seul capable de le confirmer ou de l’infirmer ». Tous les sujets qui m’ont été envoyés étaient des faux », assure Bakoni Ballo qui explique qu’à l’approche des examens, les marchands d’illusions ont l’habitude de se lancer dans un commerce lucratif de … faux sujets.

Fausses alertes

. Mais, reconnaît-il, le 5 juin, les deux chargés de mission et le chef de cabinet lui ont présenté de vrais sujets en sciences naturelles et en physique-chimie. Immédiatement, il a instruit au chef de division examens et concours et à l’administrateur de changer ces sujets, sachant que les épreuves étaient prévues dans l’après-midi. « Ce qui fut fait pour les deux académies d’enseignement de Bamako, rive droite et rive gauche ».

Bakoni Ballo assure avoir travaillé avec son équipe jusque tard dans la nuit pour changer les sujets en physique-chimie, anglais, éducation civique et morale (ECM) pour les académies d’enseignement de Bamako, les CAP de Kalabancoro et de Sangarébougou, relevant de l’académie d’enseignement de Kati.

La même nuit, indique-t-il, le directeur d’académie de Mopti a signalé vers 23 heures qu’une personne avait été appréhendée et retenue au commissariat de Sévaré, avec des sujets de physique-chimie et d’ECM. « Après vérification, là aussi ce n’était pas les vrais sujets », précise-t-il.

Les fausses alertes ne s’arrêteront plus. Le directeur suspendu révèle ainsi que la veille des épreuves du dernier jour, il a été appelé à 2 h 10 du matin par l’attaché pour lui dire que des parents du ministre lui ont rapporté que des sujets circulaient à Sikasso. « C’était toujours sans preuve, le directeur d’Académie de Sikasso m’a appelé pour me dire qu’il n’en était rien », assure-t-il

Quinze minutes plus tard, l’attaché a rappelé Bakoni Ballo pour lui apprendre qu’un neveu du ministre signalait une fuite à Ségou. « Le directeur de l’Académie de Ségou m’a dit qu’il n’avait eu vent d’aucune fuite de sujets, mais que le ministre lui demandait de prendre attache avec moi et s’il ne pouvait me joindre, d’appeler le directeur de l’académie de Kati en vue de changer les sujets. Finalement, je lui ai faxé les sujets de physique-chimie, d’anglais et d’ECM », révèle Bakoni Ballo.

Celui-ci assure que des dispositions ont été prises pour contrôler le déroulement des examens du DEF. A cet effet, des directeurs des services centraux, des chefs de division et mêmes certains membres du cabinet ont été choisis comme superviseurs officiels. « J’ai choisi, moi-même, avec l’accord du ministre, des personnes ressources qui passaient dans les centres d’examens de façon anodine et me remontaient les informations recueillies. Tous m’ont dit que le DEF se déroulait bien », ajoute-t-il, précisant avoir même recouru aux services d’un ancien contrôleur général de la police admis à la retraite pour la collecte des renseignements. « Après recoupement des différentes informations qui me parvenaient, il n’est apparu nulle part qu’il y a eu fuite dans tel ou tel centre », soutient aujourd’hui le directeur suspendu.

Bakoni Ballo indique avoir reçu la lettre lui notifiant sa suspension tandis qu’il préparait les sujets d’examen de l’Institut de formation de maitres (IFM), samedi dernier.

A. DIARRA

 Commentaires