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Recrudescence de violence au nord-Mali : qui veut réarmer le MNLA?
Publié le mardi 28 aout 2012  |  Info Matin




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Le mouvement touareg rebelle, défait sur le terrain, après des affrontements violents avec le Mujao, cet autre groupe armé extrémistes qui sème la désolation parmi la population civile, veut se donner une nouvelle santé militaire.
Sans pourtant renoncer à l'indépendance de l'Azawad, ni renier à l'option militaire sur le terrain. Qui a intérêt à réarmer le MNLA pour déstabiliser le Mali? Quelques mois après avoir essuyé un cuisant revers militaire, qui l'a contraint à un repli forcé sur le terrain, voilà qu'en catimini (cela ne lui ressemblait), le MNLA, avec des soutiens occultes, arrive à réunir, à Ouagadougou, ce qui lui reste encore de dispositif combattant.
Objectif affiché: requinquer le moral de la troupe.
Le MNLA, à l'issue de sa rencontre de Ouagadougou, l'a dit sans ambages: le mouvement rebelle, qui n'a pas renoncé à ses revendications indépendantistes, est aujourd'hui déterminé à ré-mobiliser ses forces combattantes.
En ce moment précis, où tout le monde met en avant la vertu du dialogue politique, comme solution de la crise malienne, y compris la partie malienne, c'est surprenant de la part du MNLA, qui revendique toujours son statut laïc, de vouloir, comme ses responsables l'ont décidé récemment, de mobiliser les forces combattantes en vue de l'indépendance de l'Azawad.
Même si, à l'issue de la réunion de Ouagadougou, il n'est pas clairement spécifié que les troupes rebelles seront bientôt larguées sur les positions maliennes, cette volonté des responsables du MNLA de renforcer le dispositif armé du mouvement indique sans nuance que ce dernier rame au contre-courant de l'esprit de dialogue politique qui anime actuellement tous les protagonistes de cette crise.
Dès lors que la réunion de Ouagadougou s'est achevée sur une telle option militaire pour le MNLA, il n'est plus logique de la part du Burkina-Faso, qui a abrité ledit rendez-vous, de surcroît le médiateur de la Cedeao dans cette crise malienne, et la Suisse, donnée pour être la facilitatrice de cette réunion, de se taire.
De la part d'eux, un tel silence est lourd de conséquences d'autant que ces deux pays, en raison de la sensibilité du dossier, et le rôle crucial qu'ils jouent tous les deux dans la crise, savent pertinemment que la confiance est la clef de leur réussite dans la résolution de ce problème.
Et pour cause? C'est la Cedeao, appuyée par la communauté internationale, qui a désigné le Burkina-Faso comme médiateur de la crise malienne. A ce titre, le pays du président Blaise Compaoré joue aujourd'hui la carte maîtresse de ce dossier. Pour la Suisse, on le sait, c'est le MNLA qui l'a engagée pour les besoins de la cause, en estimant qu'il lui fait suffisamment confiance pour accepté d'être là où elle est présente dans le cadre de la recherche de solutions à cette crise malienne.
Pour l'un, et pour l'autre, le Mali, officiellement, n'a émis aucune objection, estimant certainement, pour sa part, que les deux pays choisis, chacun, selon le critère qui sied, sont dignes de confiance pour jouer le rôle qui leur revient de jouer pour la résolution de la crise.
De ce fait, si, au cours d'une réunion du MNLA, tenue dans l'un de ses pays, avec l'appui de l'autre, à l'issue de laquelle le mouvement rebelle met en avant son désir de se réarmer pour défendre son indépendance vis-à-vis du territoire national, il y a forcément là un besoin de clarification auquel ont failli les deux pays concernés.
A Ougadougou, le patron du MNLA a été on ne plus clair: «C'est de se battre pour assurer l'indépendance de l'Azawad ».
A ce sujet, dès l'entame des discussions de Ouagadougou, celui qui se présente comme le président du Conseil Transitoire de l'État de l'Azawad (CTEA), Bilal Ag Acherif, n'a pas hésité, un seul instant, de remercier le Burkina-Faso et la Suisse d'avoir, chacun d'eux, contribué à faciliter cette réunion qui a permis au mouvement rebelle de peaufiner sa stratégie de remobilisation de la troupe.
Le Burkina-Faso, médiateur de la Cedeao, sait que la controverse née de cette volonté du MNLA, sur son sol, de mettre l'accent sur l'option militaire tout en s'agrippant sur ses revendications indépendantistes, sera très mal appréciée par l'opinion publique malienne qui, de plus en plus, a du mal à comprendre certaines implications de la médiation dans cette crise et ne se gêne même plus, elle aussi, à les dénoncer.
La Suisse, elle, plus que quiconque, sait que le bourbier de la rébellion présente toujours des cocktails explosifs pour les intervenants. Et cela, chaque fois que la controverse, comme c'est le cas présentement, a éclaté. Dans le passé, il y a quelques années, un ressortissant de ce pays a trouvé la mort, dans des circonstances troubles, dans le nord-Mali. C'était également dans le cadre d'une rébellion violente des Touaregs ayant endeuillé, en son temps, plusieurs familles maliennes.
La mort de ce ressortissant Suisse a failli provoquer un incident diplomatique quand l'ambassadeur de ce pays, à Tombouctou, lors d'une rencontre avec les bailleurs de fonds sur le développement des régions nord du pays, a poussé trop loin l'indécence diplomatique en menaçant le Mali de possibles représailles si jamais la lumière n'était pas entièrement faite sur la mort de ce ressortissant Suisse.
IBK, alors Premier ministre, président cette rencontre de haut niveau, mécontent de cette sortie de l'ambassadeur Suisse qu'il a jugée inamicale et inappropriée, a gagné, ce jour-là, l'estime de son opinion publique, en rétorquant que le Mali, certes pauvre, est un pays fier de son histoire et qui ne tend pas la sébile, car ayant le même respect à l'égard de tous les partenaires.
Cet épisode est désormais un vieux souvenir dans les relations entre les deux pays. Aujourd'hui, avec un tel quiproquo, né de l'implication de la Suisse auprès du MNLA, mouvement armé, dont les échos nous parviennent depuis les tréfonds de la Suisse même, il y a fort à craindre une nouvelle escalade qu'il faut éviter à tout prix.
Sékouba Samaké

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