BAMAKO - Mahamadou Diouara, président de l' Action des jeunes pour sauver le nord et chargé de sécurité du Comité de jeunes pour le suivi de la crise au nord, a été enlevé par un commando d'une trentaine d'hommes armés et cagoulés, dans la nuit du 24 au 25 dernier, ont indiqué mardi ses camarades et frères lors d'une conférence de presse.
Son grand frère, Ibrahim Sissako, a témoigné que des « hommes armés ont fait irruption chez lui, déclarant qu'ils cherchent des armes. N'ayant rien trouvé, après avoir fouillé partout, sous le lit, dans l'armoire, ils l'ont amené ».
Un autre grand frère, Cheick Diouara (journaliste), a indiqué que « ces hommes armés ont amené avec eux notre frère aux environs de 2 heures du matin ainsi que deux valises et deux autres caisses. Ils étaient au bord d'un véhicule 4X4 de marque V8 Toyota et deux autres véhicules. Ils ne l'ont pas arrêté, il a été enlevé ».
« J'ai fait le tour des hôpitaux, je ne l'ai pas vu. Par la suite, j'ai contacté des gens un peu partout. Notamment auprès des gendarmes et au niveau du CNRDRE, mais rien. Certains d'entre eux m'ont fait savoir qu'il serait arrêté par la Sécurité d'Etat, ce à quoi je n'y crois pas », a affirmé Cheick Diouara.
Celui-ci a « interpellé les autorités pour qu'elles prennent leurs responsabilités afin que nous sachions où se trouve notre frère. C'est avant tout notre droit le plus absolu en tant citoyens Maliens ».
Par ailleurs, le président du Comité de jeunes pour le suivi de la crise au nord, Almami Alphamoye Haïdara, a renchéri « ne connaissant pas encore les auteurs de l'enlèvement de M. Diouara, son lieu de détention et les conditions dans lesquelles il est détenu et craignant surtout qu'il ne lui arrive le pire, le Comité invite les autorités compétentes de notre pays à faire toute la lumière autour de cette affaire, qui intervient à un moment où notre pays est en train de traverser les plus difficiles épreuves de son histoire ».
Le président Almami Alphamoye Haïdara a ajouté « Nous sommes un groupe d'auto-défense et l'auto-défense est un droit légitime en République du Mali ».
« Nous n'allons pas céder parce que nous sommes sur un bon chemin, parce que nous ne sommes pas des bandits. Nous n'allons pas céder tant qu'on n'aura pas notre dignité. Notre combat va continuer. On va nous tuer un à un, mais le combat continuera », a- t-il conclu.
