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Campagne agricole en zones CMDT : La filiale ouest peut et doit mieux faire
Publié le mardi 17 juin 2014  |  L’Essor
Ministre
© aBamako.com par mouhamar (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Ministre malien
Photo: Ministre du Développement Rural, Dr Bokary TERETA.




Malgré une pluviométrie abondante et des terres fertiles, le rendement à l’hectare reste faible dans la zone et la fuite des bras valides vers les sites d’orpaillage n’arrange rien.

Le ministre du Développement rural, le Dr Bokary Treta, poursuit sa tournée de lancement de la campagne agricole 2014-2015 dans les zones CMDT. Après Bougouni, Dioïla et Koutiala, il était vendredi à Kita pour le lancement officiel de la campagne dans la filiale ouest de la zone CMDT.

Comme lors des missions précédentes, le ministre était accompagné du PDG de la holding Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), Kalfa Sanogo, du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, du directeur national de l’Agriculture, Moussa Camara.

Et comme dans les autres localités, un bon signe avait précédé et arrosé le lancement officiel de la campagne : il avait abondamment plu la veille. En fait depuis quelques semaines, il pleut fréquemment à Kita. La localité a même été victime d’une inondation le 1er juin dernier (réf l’Essor du 5 juin). Elle avait enregistré ce jour-là 102 mm de pluies. Cette hauteur de pluies n’est pas exceptionnelle pour le cercle de Kita dont une partie est située dans la zone pré-guinéenne qui enregistre des précipitations de l’ordre de plus de 1200 mm par an. Les terres arables fertiles représentent 50% de la superficie totale de la zone. La Filiale ouest de la CMDT comprend 4 secteurs d’encadrement : Djidian, Kita, Kokofata et Sébékoro.

Malgré les conditions écologiques favorables, les paysans de la zone ne sont pas réputés pour leur assiduité au travail de la terre. L’administrateur général de la Filiale ouest (la dernière née des filiales, créée en 2007), Modibo Tangara, a déploré cette particularité. L’encadrement a ainsi confirmé le peu d’empressement des paysans à profiter des premières pluies pour entamer les travaux champêtres. Ils ne suivent pas non plus, comme cela se doit, les itinéraires techniques enseignés par l’encadrement. Ces faiblesses se ressentent évidemment sur les performances de la filière cotonnière.

Pour la campagne agricole 2013-2014, la Filiale ouest a produit 32.369 tonnes de coton graine. Le rendement est très faible avec 979 kg à l’hectare en moyenne dans le secteur de Djidian et 941 kg dans celui de Sébékoro. Cependant sur les grades de tête du coton graine, la filiale conserve ses performances avec 99,65% de premier choix.

A côté du coton conventionnel, la filiale ouest produit une quantité non négligeable de coton équitable dans le cadre du commerce équitable (14.712 tonnes) et du bio-équitable (274 tonnes). La production céréalière est juste suffisante pour satisfaire les besoins de la population. Ainsi pour la campagne agricole 2013-2014, la Filiale ouest a produit 104.427 tonnes de céréales avec un petit excédent de 8.993 tonnes. La marge de manœuvre n’étant pas confortable, les secteurs de Djidian et de Kita ne sont pas autosuffisants en céréales.

Par ailleurs sur une créance totale en intrants agricoles de 3,864 milliards Fcfa, les paysans ont remboursé 3,508 milliards Fcfa, soit un taux de remboursement de 99,27%.

Le président de l’APCAM, Bakary Togola, a remercié les paysans pour cet effort de remboursement tout en leur demandant d’éponger totalement leurs créances. Il les a également exhortés à s’acquitter impérativement des crédits accordés par le Fonds de stabilisation de la filière coton pour soutenir les paysans endettés auprès de leurs organisations professionnelles. Ce Fonds est destiné à soutenir le prix du coton aux producteurs en cas de faiblesse des cours mondiaux.

Revenant sur les éventuels trafics sur les engrais subventionnés, Bokary Tréta, Kalfa Sanogo et Bakary Togola ont averti que tout agent d’encadrement ou paysan qui se rendrait complice de fraude avérée sera sévèrement sanctionné. « La CMDT et l’Etat ont rempli leurs parts de contrat en subventionnant les engrais et en les mettant à votre disposition, à charge maintenant pour vous d’honorer vos engagements », a indiqué le PDG de la CMDT.

Le ministre Treta avait invité les responsables des services techniques de son département à faire le point des objectifs de production, chacun dans son domaine d’intervention. Ainsi, à l’exception du chef du secteur pêche (relevé séance tenante de son poste pour n’avoir pas répondu à la convocation du ministre), les chefs secteurs de l’agriculture, de la production et des industries animales, des services vétérinaires, les chefs des projets PADEPA-KS et PDRIK II ont détaillé la programmation de la campagne 2014-2015. Bokary Treta a souhaité qu’ils travaillent à harmoniser cette programmation afin de dégager des objectifs plus ambitieux car la Filiale dispose de potentiels qu’il faut exploiter au maximum.

L’administrateur général de la Filiale ouest, Modibo Tangara, a annoncé un objectif de production cotonnière de 43.000 tonnes pour cette campagne. Cet objectif est supérieur de 33% au niveau de la campagne précédente qui était de 32 369 tonnes. Le rendement moyen escompté est d’une tonne à l’hectare. Autre fait notable, la Filiale enregistre un nombre important de femmes chefs d’exploitation cotonnière. En effet, 1465 femmes se sont engagées cette année à produire du coton sur une superficie totale de 690 hectares.

La Filiale ouest prévoit une production céréalière de l’ordre de 126.741 tonnes, toutes spéculations confondues, et un excédent céréalier de 20.245 tonnes.

La divagation des animaux, le retard dans le démarrage des travaux champêtres, le non-respect des itinéraires techniques, le départ massif des jeunes vers les sites d’orpaillage traditionnel figurent parmi les difficultés posées à l’encadrement et aux paysans.

Modibo Tangara et le président de la chambre locale d’agriculture, Soloba Mady Kéita, ont promis de s’investir dans l’amélioration des rendements et d’encourager par la sensibilisation le maintien des jeunes au village pendant l’hivernage.

M. COULIBALY
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