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Vote de la motion de censure : Mara surclasse l’opposition et sauve son fauteuil
Publié le jeudi 19 juin 2014  |  Le Prétoire




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Les événements de Kidal, l’achat de l’avion présidentiel, la crise de l’école, l’insécurité, la corruption, les finances publiques. Tels sont les sujets essentiels qui ont animé les débats lors de la plénière de l’Assemblée nationale, ce mercredi 18 juin 2014. Au terme de plus de huit heures de passe d’arme entre opposition et majorité parlementaires, seulement 24 députés ont voté en faveur de la motion de censure, loin des 98 votes requis pour le départ du gouvernement.

Le Premier ministre Moussa Mara et son équipe peuvent à présent pousser un ouf de soulagement, car le débarquement souhaité par l’opposition parlementaire n’a finalement pas eu lieu. D’ailleurs, ceux qui ont suivi les débats hier savent que l’issue du vote de la motion de censure n’a pratiquement eu aucun effet de surprise.

En effet, c’est un Moussa Mara serein, accompagné de l’ensemble des membres de son gouvernement, qui a, des heures durant, malmené une opposition qui, visiblement, n’était pas prête pour un débat qu’elle avait pourtant suscité. Le principal leader de l’opposition parlementaire, Soumaïla Cissé, co-signataire de la motion de censure, était certainement très attendu lors de cet exercice hautement démocratique et républicain. Mais, ce dernier a, encore une fois, évité de prêter le flanc, se contentant de baliser le terrain aux siens. Ce, à travers un discours dans lequel il a égrainé un certain nombre de sujets sur lesquels il a pointé du doigt les points qui lui paraissent des errements du gouvernement. Il s’agit, entre autres, de l’école, le retour des réfugiés, la réconciliation nationale, les dépenses extrabudgétaires, la corruption. Tout en réaffirmant leur amour pour le Mali, l’honorable Cissé a fait part de la volonté de l’opposition de s’inscrire dans un esprit démocratique et républicain. «Nous sommes à l’opposition et nous restons à l’opposition. Notre rôle à l’opposition est de tirer la sonnette d’alarme afin de vous obliger à regarder la réalité en face», a rappelé l’élu du groupe parlementaire VRD.


«Où sont les errements ? », a répliqué le Premier ministre lors de son premier passage au pupitre. Dans un discours musclé, Moussa Mara a ouvert les hostilités en ces termes : «C’est plutôt vous qui ne savez plus où donner de la tête dans votre quête quotidienne de déstabilisation de l’Etat. Mais, à chaque sortie, vous avez compris que vous êtes pas suivis par les Maliens». Selon le chef du gouvernement, ce n’est pas le manque de vision dans la gestion des affaires publiques que l’opposition craint, mais c’est plutôt la vision du Président Ibrahim Boubacar Kéita qui lui fait peur, «celle de faire du Mali un pays de travail, de mérite et de droiture. C’est de cela dont vous avez peur».


Dans un discours virulent, l’honorable Bakary Woyo Doumbia, l’unique député non inscrit des Fare, a estimé que ce gouvernement n’est nullement à la hauteur des tâches, invitant les décideurs à assumer toute la responsabilité qui est la leur dans la mauvaise organisation des examens de fin d’année, le Bac et DEF notamment.

De son côté, le Dr Mariko a salué la volonté patriotique réaffirmée par l’opposition parlementaire, sauf que cette dernière a, dit-il, vite fait de passer la gomme sur le passé. Selon l’élu du groupe parlementaire Fare-Sadi, bien des signataires des pratiques dénoncées dans la motion de censure en sont responsables. L’élu de Kolondièba a par ailleurs dénoncé ce qu’il a appelé le chantage politique que la Banque mondiale et le FMI orchestrent contre le Mali dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel. De l’avis de l’honorable Yaya Sangaré du groupe parlementaire Adema, au regard des sujets évoqués, il ne fait l’ombre de doute que cette motion de censure est inopportune. Ainsi, il a appelé l’opposition et la majorité à œuvrer dans le sens de la stabilisation des institutions de la République et de l’amélioration des conditions de vie des populations.

Ce que l’honorable Zoumana N’Tji Doumbia a, quant à lui, regretté chez ses collègues de l’opposition, c’est que lors des débats, ces derniers n’ont pu apporter la moindre preuve matérielle de leurs accusations. Toute chose qui lui a fait dire que l’opposition leur a fait perdre du temps. «Le peuple retiendra un exercice démocratique au cours duquel l’opposition a été incapable d’apporter les preuves de ses allégations», a dit le président du groupe parlementaire APM, pendant que l’honorable Bakary Diarra du RPM a invité les initiateurs de la motion à regarder au delà d’un gouvernement ou d’une personne. Car, soutient-il, cette motion a tout comme objectif sauf le Mali. «Tout le monde n’est pas pour le changement. La nostalgie du passé persiste», a ironisé l’honorable Diarra. C’est au terme de cette passe d’arme que seulement 24 députés, soit les 22 de l’opposition plus 2, ont voté en faveur de la démission du gouvernement. Ce qui est loin des 2/3 des membres de l’Assemblée, soit 98 députés, légalement requis pour un tel scénario. Quoi qu’il en soit, le Premier ministre avait déjà donné le ton en clamant à qui veut l’entendre qu’il ne bougera pas d’un iota. «Je ne démissionnerai pas, n’tè, n’téta yorosi)», avait-il répondu à l’opposition.

Bakary SOGODOGO


ils ont dit :
Mody Ndiaye, Président du groupe VRD
« C’est la démocratie qui a gagné »

Je crois que c’est la démocratie qui vient de gagner, parce qu’une motion de censure a deux objectifs principaux. Le premier objectif est de répondre à la demande des populations à savoir alerter ceux qui ont le pouvoir quand il y a des problèmes. Le deuxième objectif est de faire le détail de l’ensemble des problèmes que la nation connait. Aujourd’hui, ce qui est sûr et indéniable c’est que l’ensemble des débats ont montré qu’il y a des problèmes et le fait de procéder à un exercice de ce genre à travers une retransmission en direct permet à nos populations de prendre connaissance de l’ensemble des dérives que le gouvernement est en train aujourd’hui de commettre et ça leur permet normalement de rectifier le tir. Parce qu’un des objectifs de cet exercice est que le gouvernement doit prendre en compte toutes les difficultés qui ont été soulignées et qui sont confirmées par tout le monde et en faire un bon usage pour pouvoir redresser le cap. Voilà en fait l’objectif de cet exercice.

Vous savez , nous sommes un groupe d’opposition qui s’est inscrit dans la vigilance par rapport à tout ce qui se fait. Nous resterons toujours constants dans notre démarche et chaque fois qu’il ya des problèmes nous le dirons et nous souhaitons que ce débat soit l’amorce d’un dialogue entre non seulement la majorité et l’opposition au niveau du parlement mais également entre l’exécutif et l’opposition. Vous savez, ça ne dépend que d’eux, nous sommes animés de très bonne volonté. Nous avons beaucoup d’expérience que nous avons développée ici. Ce qui est important pour nous aujourd’hui, c’est que la disponibilité de ceux qui sont au pouvoir se manifeste. Nous n’avons aucun problème et nous sommes là pour le Mali.

Soumaila Cissé
«L’histoire nous donnera raison un jour »

Moi je suis très content, c’est ce débat que je souhaitais, mais ça permit de voir et de comprendre à quel point la démocratie n’est pas bien comprise, n’est pas bien accepté du coté de la majorité. Je crois que ce n’est pas parce qu’on critique qu’on n’aime pas son pays. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec le président et le Gouvernement qu’on n’aime pas ce pays. Je crois qu’il faut qu’on continue à se battre, c’est ce que les maliens souhaitent qu’on leur dise la vérité. Et j’espère qu’on continuera à nous dire la vérité.

On a reproché aux régimes précédents qu’ils étaient des béni oui-oui, aujourd’hui on vient de prêcher que tout le monde doit être derrière le président de la République et derrière le parlement. On vient de démontrer que nous pouvons être dans ce pays, être dans l’opposition et aimer ce pays et nous aimons profondément notre pays, mais nous ne concevons pas les dérives que nous avons aujourd’hui et je pense qu’un jour l’histoire nous donnera raison.

J’ai été ministre des finances pendant six ans et demi et pendant ces six ans et demi mon Premier ministre s’appelait Ibrahim Boubacar Keita. Comment moi je vais être comptable de mauvaise gestion et mon Premier ministre n’est comptable de rien. Je crois qu’il faut un minimum de bon sens. IBK a été mon Premier ministre pendant tout le temps que je gérais les finances publiques. Quand, il a quitté la primature moi aussi j’ai quitté les finances pour aller à l’équipement. Je crois n’avoir rien fait dont il n’est pas au courant. Il faut arrêter ça c’est de mauvaise guerre, ce n’est pas en m’attaquant personnellement qu’on va aider le Mali. J’ai géré ce pays et je suis sorti excédentaire au niveau des finances publiques. J’ai été reconnu comme l’un des meilleurs ministres des finances en Afrique et on était fier à l’époque au Mali. Ce n’est pas le cas aujou rd’hui.

Propos recueillis par Harber MAIGA

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